CHAPITRE 5 : CAVALE

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J'ouvrais la porte de la misérable taverne d'un coup sec

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J'ouvrais la porte de la misérable taverne d'un coup sec. Les cris et la folie du lieu m'agressèrent directement. Encore sur le pas de la porte, d'un geste las et mécanique, je balançais ma capuche en arrière, dévoilant ainsi mon visage.

Mes yeux s'attardèrent quelques secondes sur les cadavres endormis et bien trop alcoolisés qui longeaient les tables, où sur les quelques colosses, eux encore debout, mais qui étaient en pleine débauche, plusieurs chopes de bières encore dans leurs mains sales et poisseuses.

Sans demander mon reste, je m'avançais d'un pas nonchalant jusqu'à m'assoir mollement sur un des tabourets du bar qui était encore debout -étant donné que déjà deux d'entre eux étaient échoués au sol, les pieds en bois brisés.

-L'alcool le plus fort.

Sifflais-je amèrement, les sourcils froncés.

J'étais très loin d'être une adepte de ce genre de lieux, et je n'avais aucune envie de boire, mais je n'avais en réalité pas le choix. Je devais me fondre dans la masse. Ce qui était arrivé hier, ne devait pas se reproduire.

Le bataillon d'exploration, sérieusement ? Je n'en revenais toujours pas. Et le pire... Le pire était qu'ils avaient été à ça de m'avoir.

Ariel m'avait sauvé le cul juste attend.

Je ne savais pas ce qu'ils me voulaient, mais une chose était sûr, s'ils étaient descendus expressément pour moi, ils ne remonteraient pas sans moi. Ariel et moi, on devait être plus que vigilant. Ils nous restaient trois jours à croupir ici. Juste trois jours. Nous devions tenir et absolument éviter les hommes du bataillon.

Notre fuite n'avait été possible qu'avec l'effet de surprise d'Ariel, avantage géographique ou non, ils étaient équipés et bien plus rapides que nous.

Entre autres, si nous devions être amenés à recroiser leur route... On était foutu.

Un verre rempli d'un liquide jaunâtre et aux fortes vapeurs fut posé brusquement sous mon nez. On aurait dit de l'eau-de-vie mélangé à de la pisse.

Évidemment, des cris bestiaux se firent entendre derrière-moi, apparemment tout contents que je m'adonne à leur activité favorite. Du coin de l'œil j'en vis même deux se battre à mains nues, fracassant des verres sur la tête de chacun dans des braillements gras, avant de balancer leurs bras sur n'importe quel individu.

Ils me faisaient chier et je regrettais déjà d'être venu ici.

Mais je n'avais pas choisi cette taverne au hasard. Elle était très reculée, au fin fond du quartier Nord. Dans le coin, la criminalité et la dangerosité était à son paroxysme et on était très éloigné du début des bas-fonds.

Par conséquent, très éloigné de la « sécurité » -entre gros guillemets -et des licornes.

Et où des explorateurs s'aventureraient-ils ? Là où leurs chances de survie seraient les plus élevés. Certainement pas dans les zones les plus hostiles. J'y avais même beaucoup réfléchis. Ils ne m'avaient pas choppés n'importe où, la veille.

[SNK-LEVI x OC] NOS CENDRES NOYÉESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant