Des bas-fonds à Mitras, du mur Rose au mur Maria... Dans un royaume divisé par l'ignorance et la censure, menacé par l'invasion des titans, une poignée d'homme et de femme vont croiser leurs lames et lier leur destin à celui de l'île du Paradis. Mêl...
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Assis sur les toits, nous contemplions le plafond de terre.
Tout cela allait finalement se terminer. Ce cauchemar. Cette survie constante.
Ariel y avait toujours cru. Il n'avait cessé de me le rabâcher « on sera pas toujours là-dessous Nella », « on va le revoir, le ciel », « si Nella, on va remonter un jour ! ».
Et moi, je l'avais toujours contredit.
J'avais même eu en horreur son ton optimiste ou les mots qu'il pouvait parfois sortir. Car je détestais les faux espoirs. Lui, il se projetait et y croyait pour avancer. Moi je regardais devant moi et contemplais toutes les atrocités sans jamais m'en détourner. Car j'étais réaliste.
J'avais une dent contre ce monde et il en avait une contre moi.
Alors comment aurais-je pu croire en lui ?
-J'aurais bien voulu voir sa gueule quand même !
Je ne répondus rien, regardant droit devant moi. Il y avait quelques hurlements et insultes qui raisonnaient au loin, une bagarre avait dû éclater.
Je me donnai raison en voyant bientôt, à quelques rues de la nôtre, deux hommes s'affronter au couteau. L'un prit l'avantage, et le poignarda dans le bide.
Il fit ensuite pire que ça, enfonçant sa lame tout le long de son abdomen. Même d'ici, je crus voir les entrailles sortir pour s'étaler au sol.
-Et pour nos noms ? Il a rien dit ?
-Je ne lui en ait pas laissé le temps.
Répliquais-je en me détournant du macabre spectacle.
Je repensais alors à Ariel et moi, il y a quelques jours de cela, quand je lui avais annoncé ce nouveau contrat, et qu'il s'était empressé, complètement surexcité, de chercher des nouveaux noms.
On nous avait déjà tout prit. Et s'il y a bien une chose qu'on était censé ne pas pouvoir nous retirer, c'était bien notre identité.
Nos noms, ni Ariel ni moi ne tenions à les garder, notre présence ici même prouvait que nos origines n'avaient aucune valeur.
En revanche, nos prénoms, c'est tout ce qui nous restait. Et il était hors de question qu'eux aussi soient souillés. Manquerait plus que je sois contrainte d'appeler Ariel par un autre. Thomas ? Pierre ? Sébastien ?
Cela sonnait terriblement faux.
Ariel était Ariel. Et j'étais Nella. On ne nous les enlèverait pas.
-Et qu'est-ce que tu dirais de : Ariel LE SURVIVANT ?!
Il s'était levé, et avait prononcé ce « nom de famille » avec de grands gestes. J'avais détourné les yeux, amusée.
-Dit le tout de suite si tu veux qu'on nous choppe à peine arriver.
Un sourire malin habilla ses lèvres, il me regardait avec des yeux rieurs.