Des bas-fonds à Mitras, du mur Rose au mur Maria... Dans un royaume divisé par l'ignorance et la censure, menacé par l'invasion des titans, une poignée d'homme et de femme vont croiser leurs lames et lier leur destin à celui de l'île du Paradis. Mêl...
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A la seconde où j'avais mis un pied dans cette piaule, un étrange silence s'était instauré. La rouquine semblait fuir mes yeux à toute occasion. Il y avait bien eu quelques maigres tentatives de copiner, où elle m'avait sorti quelques phrases, quelques questions, mais j'avais préférée l'ignorer en tout état de cause.
Je n'étais pas ici par bonté de cœur, encore moins de mon gré, alors je n'allais certainement pas apprendre à connaitre madame ou lui déballer ma vie.
Elle a compris assez rapidement qu'elle se heurtait à un mur et a finalement abandonné. Elle s'était ensuite glissée dans ses draps, en quête de sommeil. Et aussi étrange que cela puisse être, il ne sembla pas venir.
J'avais pourtant soulevé les draps de ma couchette -qui était déjà prête à mon arrivée, sûrement de son initiative -pour l'imiter. Oh, je n'allais certainement pas fermer l'œil de la nuit, encore moins dans ce lit, mais j'avais bien saisi que ma présence la mettait mal à l'aise, l'intimidait ou je ne sais qu'elle autre connerie. Et ça n'allait certainement pas aider si j'étais debout face à la fenêtre, ou adossé sur les lattes du parquet.
Elle m'avait attendu jusqu'à minuit, sans doute dans l'optique que je sois bien installée et que je me sente à l'aise, la moindre des choses était de ne pas l'effrayer et de la laisser pioncer.
Les minutes me semblèrent très longues, à fixer le plafond. Mais enfin, sa respiration devenue celle d'une endormie. J'avais bien cru que ce moment n'arriverait jamais, elle semblait redouter d'avaler sa salive ou de se tourner dans son lit, comme si le bruit occasionné me plongerait dans une colère noire.
Tandis que j'entendais sa respiration calme et posée, je giclais les draps de mon corps, enfilais un pantalon, et sans un mot, je sortis de ma nouvelle petite résidence attitrée.
Je savais que j'allais d'ailleurs amèrement regretter l'appartement de gradé dont j'avais bénéficier pour une nuit, j'aimais particulièrement ma solitude et ma tranquillité. Aussi calme et attentionnée semblait être cette « Petra », je vivrais définitivement mieux sans elle.
J'arpentais les sombres couloirs de ce QG militaire. Fait de hauts murs de pierres, je soupçonnais qu'il ait été anciennement un fort, un château, ou un truc dans le genre.
Il était plongé dans un noir total, presque abyssal, qui lui donnait une dimension inquiétante, sans doute amplifier par ce silence religieux.
J'avais bien vu au manoir, que la nuit, les servantes ou même l'aristocrate, se trimballaient avec des bougies, histoire de ne pas se prendre un mur en pleine gueule. Mais j'étais plus qu'habituer à l'obscurité, et de toute façon, j'avais aucune idée où la cire était rangé.
Je zyeutais vers les fenêtres, observais l'extérieur, soupçonnais les portes entre-ouvertes et surveillais d'un œil aiguisé celles qui claquaient. Mêmes les petits bruits parasites ne m'échappaient pas. Comme une bonne vieille habitude.