Calvin...

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Cette nuit je n'avais presque pas dormi, trop occupée à imaginer mon lundi. Je voyais Emilie m'éviter, Franck et Miguel me taquiner, Anaba raconter à tout le monde que je passais mon temps à emprunter des habits à Emilie. Pour Théreso après nôtre baiser, je ne voulais surtout pas le recroiser. N'ayant pas la force, ni le courage de vivre une journée pareille, j'avais préféré manquer l'école. Toutefois ne voulant pas aussi passer la journée à supporter les cris stridents d'Azaya, j'avais décidé de sortir me balader en prétextant que j'allais à l'école.

J'étais donc assise sur un banc publique à la poste centrale depuis le matin, et m'ennuyais à regarder les voitures défiler. Tout à coup, pour la première fois de la journée, mon téléphone se mit à sonner. Je décrochai sans prendre la peine de regarder de qui il s'agissait, mais reconnus aussitôt la voix rauque de Calvin.

Conversation téléphonique

-Coucou Marilyn

-Salut Calvin. Ça va?

-Non pas du tout et toi?

-Je vais très bien. Qu'est-ce qui ne va pas? Tu es malade?

-Aujourd'hui nous n'avions pas cours. Je suis à la maison seul, je m'ennuie et je meurs de faim.

J'éclatai de rire suite à ses plaintes bidons. Moi qui étais bête de penser qu'il était malade ou qu'il avait un problème grave.

-Comment puis-je t'aider? Lui demandais-je une fois mon rire estompé.

-Si tu n'as rien à faire, tu pourrais venir? Là tu résoudrais tous mes problèmes en même temps. Demanda t-il un soupçon de doute dans la voix.

Je fis mine de réfléchir à haute voix pendant quelques secondes, puis finis par accepter son offre. J'étais fatiguée de rester dans cet endroit à me faire draguer par n'importe qui, de plus personne n'avait l'aire net par ici. Dès qu'il eut fini de m'indiquer sa maison, il raccrocha. Aussitôt, je me mis en chemin.
Après plusieurs minutes de route, j'arrivai chez lui à Biteng. Il m'attendait à l'entrée de son quartier vêtu d'une culotte noire, d'un gros pull à capuche orange, des chaussettes Nike blanches et d'une copa. Il était trop beau mon ami!

Lorsque nos regards se croisèrent, je courus me blottir dans ses bras. Je n'étais pas amoureuse de lui, mais je l'aimais vraiment beaucoup.

-C'est moi où tu as ratissé depuis la dernière fois? Me taquina t-il.

-C'est toi qui ne cesses de pousser comme un baobab. Répondis-je sur le même ton.

Nous continuâmes à rigoler tout en marchant jusqu'à son immeuble qui était en passant très luxueux. Nous montâmes jusqu'au troisième étage qui était en même temps le dernier. Chaque niveau était constitué de deux appartements situés à chaque extrémité. Chaque appartement était sécurisé par un portillon noir, dont seuls les locataires détenaient la clé.
Il sortit la clé de sa poche et déverrouilla le portillon, il fit de même avec la porte centrale de l'appartement. Une fois à l'intérieur, je fus émerveillée devant les beaux tableaux qui s'offraient à mes yeux. Emilie m'avait chanté à quel point Calvin était doué pour la peinture, mais je n'avais jamais eu la chance de voir un de ses tableaux.

-Tu n'as jamais pensé à te spécialiser dans la peinture? Tu es vraiment doué là! Lui dis-je en m'asseyant sur le beau canapé en cuir.

- Je le fais par passion, je veux pas en faire un métier. Répondit-il en s'asseyant près de moi.

Pour la première fois depuis que nous étions amis, je fus gênée de notre proximité. Les battements rapides de mon cœur, n'arrangeaient rien à la situation.

Les Démons de Marilyn🇨🇲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant