La rencontre

1.4K 91 54
                                    

" Ne dis rien à personne ma petite Marilyn ,si non c'est toi qui subiras"

Je me réveillais en sursaut lorsque mon subconscient me susurra cette phrase qui depuis le temps, me terrifiait. Si le jour je réussissais à fuir mes démons, la nuit ceux-ci me pourchassaient comme des lions.

Je pris une douche froide comme pour me punir de mon idiotie. Comment une si petite phrase avait réussi à me clouer le bec à jamais sur ce qui s'était passé ?

Sous la douche, face au miroir, je contemplais mon reflet. J'avais pris plus de formes que l'année dernière ce qui n'était pas bon pour moi. Les garçons étaient beaucoup attirés par mon physique, ils qualifiaient mon corps de guitare et mon visage"d'innocent". Mais ce qu'ils ignoraient tous c'est qu'il y'a longtemps j'avais perdu cette innocence.

Mon cerveau ne put s'empêcher de repenser à ma soirée d'hier avec Simon. Toutes les paroles horribles qu'il m'avait lancées me hantaient toujours autant. Même s'il était un bon garçon, j'étais incapable de lui pardonner, car il m'avait exactement craché au visage ce que je refusais d'accepter. Je refusais d'accepter que j'avais un problème, que j'étais incapable de répondre aux attentes d'un homme. Et si ce problème perdurait?

Je sortis de mes rêveries lorsque la voix de ma marâtre me parvint à l'oreille, elle n'était jamais douce mais toujours aigüe . Sa vie se résumait à crier, gronder et celà commençait vraiment à me taper dans le système.
Moi qui avais longtemps pensé que le stéréotype sur les belles-mères était faux, Azaya m'avait tout bonnement prouvé le contraire. Elle était la copie conforme des belles-mères méchantes que l'on montrait tout le temps dans les films et ne s'en cachait même pas.

Je me depêchais d'aller à l'école voulant à tout prix éviter son bavardage dû au fait que j'avais passé plus de temps que prévu sous la douche.
Lorsque j'arrivais enfin en classe, le docteur était déjà présent.

Malgré le fait qu'il ait un mauvais répondant je pris le risque de cogner même si la phonétique n'était pas ma tasse de thé. En passant j'étais à l'université de Yaoundé 1 et j'étais en première année lettres bilingues.

- toujours en retard mademoiselle Ebalé! S'exclama t-il une fois que j'eûs cogné.

Malheureusement oui, j'étais une retardataire reconnue, c'est la raison pour laquelle la plupart de nos professeurs me connaissait. Heureusement pour moi ils savaient tous que je viens de Mfou donc il m'était quasiment impossible d'arriver à l'heure.

- désolée monsieur... Dis-je en baissant la tête.

- entre et c'est la dernière fois! Finit-il par dire d'un ton ferme.
Mais combien de fois m'avait-il répété cette phrase? Enfin bref.

A peine sur ma place, qu'Emilie m'assomma de questions concernant ma petite aventure avec Simon. Je lui racontai toute l'histoire et elle n'oublia pas de commenter chaque scène en me traitant à chaque fois de peureuse, ou Simon de malade. Nous étions à fond dans nôtre discussion, lorsque le professeur nous surprit. Nous rangions nos affaires car savions déjà qu'il allait nous foutre à la porte. Cependant il demanda juste à Emilie de se lever et l'envoya à l'autre bout de l'amphi près du groupe de filles que je détestais le plus.

- Et voilà! Si je vous revois encore une seule fois assises sur le même banc , vous allez me sentir !Finit-il par dire fière de lui.

La rage montait en moi, d'ailleurs que je détestais son cours maintenant je le détestais lui. Je lançais un coup d'œil à Emilie qui rigolait avec mes pires ennemies, se moquant sûrement de l'enfilage du docteur. La différence entre elle et moi, était qu'elle savait s'intégrer et ça me rendait affreusement jalouse car je détestais lorsqu'elle parlait avec d'autres personnes ou se faisait d'autres amies. N'ayant pas le choix, Je décidais de suivre pour une fois de ma vie le cours de phonétique même s'il avait l'aire toujours autant ennuyant.

Les Démons de Marilyn🇨🇲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant