Une nuit chez Théreso

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Il était à présent vingt-trois heures, j'étais restée dans le froid durant deux heures de temps. Ma belle-mère n'avait pas eu l'amabilité de m'ouvrir la porte. Elle dormait profondément avec son fils sans avoir aucun remords, sans se soucier de ce qui pouvait m'arriver seule dehors.  A force de pleurer, j'avais fini par m'endormir recroquevillée sur moi-même. Je fus réveillée par une lumière aveuglante, provenant des phares d'une voiture. Mon cœur battait à mille à l'heure. De qui pouvait-il bien s'agir?

Ma respiration redevint normale, une fois que je vis Théreso descendre de cette voiture. Il accourut vers moi et s'abaissa à mon niveau.

-Ça va? Me demanda t-il doucement.

-N..non.. Théreso ça ne va pas. Lui répondis-je en éclatant une fois de plus en sanglots.

Moi qui pensais avoir déjà pleuré toutes les larmes de mon corps...

Il me caressa lentement le dos, tout en me chuchotant de douces paroles. Après m'être un peu calmée, il me tendit sa veste pour que je la mette et saisit  ma main pour me conduire dans la voiture.  Toutefois, je ne voulus pas y pénétrer.

-Qu'est-ce qu'il y'a? Me demanda t-il perdu.

-Je n'ai jamais découché. Si elle vient ouvrir la porte et qu'elle me voit dehors, elle aura pitié et me fera entrer, or si c'est le contraire...Lui répondis-je en tremblant de froid.

-Marilyn arrête d'être si naïve! Si elle voulait te faire entrer, elle ne devait pas te laisser plus de deux heures seule, dans un quartier aussi obscure. A peine quarante-cinq minutes, elle serait venue te chercher parce que c'est ça avoir le cœur d'une mère. Mais regarde ta maison! Toutes les lumières sont éteintes, ceci prouve qu'elle a trouvé le sommeil malgré qu'elle t'ait abandonné toute seule dehors. Mais si tu t'y plais, dans le froid, habillée en sexy, dans l'espoir qu'elle vienne t'ouvrir un jour, libre choix à toi.

Son petit discours me fit ouvrir les yeux. Il avait clairement raison.

Je montai dans la voiture et aussitôt il démarra. Il fit défiler sa playlist et je l'arrêtai sur « The loneliest »de Maneskin. C'était une de mes chansons favorites. Nous roulions dans le silence total en savourant chaque parole mélodieuse de cette chanson qu'il remettait en boucle à ma demande.
Nous arrivions chez lui en moins d'une heure car la route était complètement déserte. C'était la première fois que je me retrouvais aussi tard, dehors.

-Théreso, c'est la voiture de qui? Lui demandais-je en descendant de celle-ci.

-La mienne. Elle était chez nous à borne 12. Je suis partie la récupérer pour venir te chercher. C'était pas prudent d'emprunter un taxi à cette heure. Me répondit-il en m'imitant.

Nous marchions main dans la main jusqu'à l'appartement et trouvions Angelo dans la même position que nous l'avons laissé tout à l'heure. C'est à dire: devant la télévision, téléphone à la main, et pieds sur la table. Lorsqu'il nous vit, il éclata de rire.

-Tu ne peux plus te passer de Théreso hein! Me dit-il.
Mais lorsqu'il vit la peine affichée sur mon visage, il comprit que ce n'était pas le moment des blagues et reporta aussitôt son regard sur son téléphone.
Théreso m'entraîna dans la chambre et bâcla la porte derrière nous.

-Je veux me doucher..lui dis-je.

-Il y'a la salle de bain. Tu peux te servir dans ma penderie. Puis demain, nous irons au marché t'acheter des choses.

-Des choses pourquoi?

-Elle t'a demandé de revenir lorsque ton père sera de retour n'est-ce pas?

Les Démons de Marilyn🇨🇲Où les histoires vivent. Découvrez maintenant