Destins liés - Gilbert Blythe

38- Regards furtifs

23h00

J'étais en robe, vêtue d'une veste bien épaisse, ainsi que toutes les filles présentes et, à vrai dire, nous étions beaucoup.

Il n'y avait que des chuchotements.

Le groupe se mit en marche et nous fîmes de même.

Les étudiants se retrouvaient ici pour aller en ville.

15 minutes plus tard, nous arrivâmes dans un bar énorme, la musique résonnait à fond et peu a peu, le groupe de La Sorbonne se dispersa dans la foule.

"-Tu vas voir, les fête ici, c'est encore 10 fois mieux qu'à Queens, me hurla Mary dans les oreilles."

1 heure plus tard, après avoir donné mon âme sur la piste, on m'offrit une boisson au bar.

C'était une jeune garçon au yeux bleus perçants et au sourire charmeur.

Il venait du centre-ville et étudiait dans une académie dans laquelle je n'avais même pas retenu le nom.

 A vrai dire, je n'avais pas la tête à ça.

J'avais parlé avec Gilbert et une fille était venue danser collée avec lui. Il semblait déjà se connaître. J'avais vite remarqué qu'il ne la repoussait pas. Il me parlait tout en la laissant l'enlacer et lui offrir son verre.

"Qu'est-ce que tu fais t/p ? Elle te dérange ? Ne la regarde pas comme ca voyons, dit-il en lui jettant un regard bref.  

"Regarder comment ?" avais-je répondu innocemment.

"Je suis censée être jalouse ? Je peux me dégoter un gars moi aussi"

Je jouais l'indifférente mais cette fille me tapait sur les nerfs.

"Ah oui ?" il avait paru étonné.

"J'ai changé Gilbert, et de la même façon que toi, à ce qu'on m'a raconté" j'avais murmuré cela dans son oreille, un sourire malicieux cloué sur mon visage puis j'étais allée au bar.

Ce joli garçon m'avait offert deux verres que j'avais engloutis sans attendre.

Je le voulais. Lui avec moi. Depuis combien de temps n'avais-je pas fréquenté d'homme ? Avec le voyage, les concours... j'avais été beaucoup stréssée.

Et en plus, Gilbert se met à jouer avec ma jalousie. J'avais besoin de me changer les idées.

J'avais été encore plus sûre de ma décision quand j'avais vu le regard contrarié de Gilbert, lorque j'avais tiré le garçon aux yeux bleus pour approcher mes lèvres des siennes et l'inciter à franchir la barrière.

Quelques minutes plus tard, Gilbert s'était accoudé au bar, juste à côté de nous.
Sentant un regard insistant sur nous  le garçon avait fini par s'en aller.

"-Rooh qu'est-ce que tu veux ? demandais-je frustrée.

Sa machoire se contracta. Il savait qu'il n'était pas en mesure de me faire la morale quand, lui-même fréquentait d'autres personnes.

Face à son silence, je rejoignis les filles dans la foule.

Ce n'est pas vraiment comme ça que j'avais imaginé nos retrouvailles avec Gilbert. J'avais senti une pointe d'agacement lors de sa présence, à l'instant mais bizarrement, je m'étais sentie encore plus vivante.

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-Debout, debout !

Ma couverture vola à travers la pièce,suivie d'un grognement de ma part.

-Mary ? Laisse moi dormir, j'ai froid.

-Non, il est déjà tard et j'aimerais profiter de ce dernier week-end avant la reprise des cours pour te faire visiter Toronto.

-Hmmm.

-Tu t'es bien amusée hier ? dit-elle un sourire en coin.

Je m'assis dans mon lit, essayant d'adapter ma vue.

-Qu'est-ce que j'ai fait ?

-Tu t'es juste bien amusée avec nous. Un peu trop d'ailleurs,vu ta tête.

Je lui fis un faux sourire.

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-Le bal d'hiver a lieu en janvier. Fin janvier je crois mais il ne faut quand même pas traîner pour trouver nos robes, sinon il n'en restera plus du tout. Du moins, plus de belles robes, expliqua Alice alors que nous entrions dans un magasin de vêtements en centre-ville.

-Je n'ai toujours pas trouver de cavalier, s'extasia Mary.

-Ce ne sont pas les garçons qui te manquent, Mary,avouais-je, ce qui les fit rire.

-Et toi, tu comptes y aller avec Gilbert ?

-On t'as vue au bar avec un autre gars hier.

-Et ? Gilbert était avec quelqu'un d'autre aussi.

-On t'avait dit qu'il avait ce genre de réputation ici, pourtant il semble s'être calmé depuis que nous avons appris ton arrivée ici.

Rose passa un bras autour de mon épaule et me dirigea dans la section femme. Des rayons à perte de vue s'étalaient devant nous.

A la fin de la journée, nous parvînmes à trouver nos robes de bal grâce à tous les choix que nous avions. J'avais opté pour une longue robe bleue pale ornée d'un col de fourrure plongeant de même couleur.

La reprise des cours arriva. Je fus bien installée et au bout de 2 semaines, j'avais l'impression d'avoir vécu ici toute l'année. Grâce à Gilbert et mes amies, j'avais été entourée de leur groupe d'amis. Nous étions retournés deux ou trois fois faire la fête en centre-ville mais, chaque fois que ma peau entrait en contact avec celle d'un homme, je pensais à Gilbert.

Nous étions amis. Proches, j'avais appris à mieux connaître son caractère et nous savions qu'il y avait quelque chose entre nous. Il était très tactile et aimait me regarder avec son sourire malicieux.

De nombreuses filles étaient à côté de lui dans diverses matières et chaque fois que je les voyais rire, je ne pouvais m'empêcher de penser. Avait-il eu une relation avec une de ces filles ? Elles aimaient être à côté de lui et elles ne se privaient pas de le montrer. Il est clair que Gilbert était devenu un tombeur.

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Publié le : Vendredi 27 Mai 2022