Chapitre corrigé
Londres fourmille actuellement de mères ambitieuses. Au bal de Lady Worth la semaine dernière, votre dévouée chroniqueuse n'a pas comptée mois de onze célibataires endurcis se cachant dans l'ombre ou prenant la fuite, une ou plusieurs mères ambitieuses sur leurs talons.
Il est difficile de trancher qui, en vérité, est la pire de la meute mais aux yeux de votre dévouée chroniqueuse, lady Devereux possède un léger avantage.
LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 28 AVRIL 1813
Décidément, ce bal n'était qu'une succession de catastrophes, songea Margaret. D'abord, elle avait été contrainte de passer la soirée dans le recoin le plus sombre de la salle - un pari risqué, étant donné la passion que lady Danbury vouait aux éclairages - puis elle avait buté sur le pied de Philippa Featherington en tentant une retraite discrète vers les vestiaires des dames, et avait terminé sa chute sur... Benedict Bridgerton !
- Margaret ! Vous ne vous êtes pas fait mal ? S'était-il écrié.
Cela avait bien entendu attiré l'attention de toutes les personnes présentes, qui avaient aussitôt tourné leur tête vers elle.
- Je vous assure que ce n'était pas du tout mon but, répondit Margaret. Mon objectif était d'atteindre les vestiaires en toute discrétion.
- Je suis navré de vous annoncer que vous avez échoué.
Il se moquait d'elle, c'était évident. Margaret le considéra avec agacement et un peu de gêne. Elle envisagea une fuite peu glorieuse lorsqu'une voix familière résonna tout près.
- Eh bien, miss Devereux, que faites-vous donc avec mon frère ?
Levant les yeux, elle vit le frère aîné Bridgerton s'approcher d'elle.
- Anthony ! s'exclama-t-elle, oubliant toutes convenances en le nommant si familièrement.
Un troisième frère Bridgerton se joignit à leur petit groupe.
- Colin ! s'écria Margaret en se retenant de se jeter à son cou. Comme je suis contente de vous revoir !
- Tu remarqueras que tu n'as pas reçu un accueil aussi chaleureux, fit observer Anthony à Benedict.
- Vous, je vous vois assez. Voilà un an que Colin était parti !
Margaret recula d'un pas pour mieux observer son ami.
- Je ne vous attendais pas avant la semaine prochaine ! s'exclama-t-elle.
Colin esquissa un imperceptible haussement d'épaules qui s'accordait à merveille à son petit sourire en coin.
- Paris devenait ennuyeux.
- Je vois, répliqua Margaret d'un ton entendu. Vous n'aviez plus un sou en poche.
Dans un éclat de rire, Colin leva les mains en signe de reddition.
- Je plaide coupable !
Margaret rit à son tour. Colin, le plus insouciant de la fratrie, esquissa un sourire radieux qui fit briller ses yeux verts.
- Je suis ravi d'être de retour, bien que le temps ici soit loin d'être aussi beau que sur le continent, et les femmes incapables de rivaliser avec les beautés que j'y ai...
D'un vigoureux pincement au bras, Margaret le fit taire.
- Vous oubliez que vous êtes en compagnie d'une dame, mal élevé ! protesta-t-elle d'un ton qui contredisait ses paroles.
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La raison et les sentiments | BRIDGERTON
Fanfiction1813. Une nouvelle saison mondaine commence à Londres et les aventures de ces jeunes femmes à marier garnissent les chroniques de lady Whistledown. Chez les Devereux, puissante famille anglaise, c'est Margaret qui fait son entrée dans le monde. Et s...