Les hommes sont comme les moutons de Panurge. Là où l'un va, les autres suivent... Et en ce moment, les hommes vont chez miss Devereux.
LA CHRONIQUE MONDAINE DE LADY WHISTLEDOWN, 30 AVRIL 1813
Habituellement, Louis prenait plutôt bien les choses. Lorsqu'un homme de l'âge de leur père était venu la courtiser, il ne s'était pas fâché et il assurait que cela prouvait que Margaret semblait vigoureuse. Quand Nigel Berbrooke avait soumis l'idée de la prendre pour épouse, Louis était fier que même les plus désespérés osaient penser qu'ils pouvaient avoir la main de Margaret. Mais alors, elle ne comprit pas pourquoi il élevait la voix à l'idée que Benedict Bridgerton puisse émettre une infime intention de se marier avec elle.
Les bras croisés, les lèvres serrées, le regard de Louis passa de l'un à l'autre. Son expression était effrayante, mais il s'abstint de tout commentaire pendant une dizaine de secondes. Puis il décida qu'il valait mieux pour Benedict de partir alors qu'il contraignit Margaret à rester dans le bureau. Elle attendit, parfaitement immobile pendant plusieurs minutes, jusqu'à son retour.
- As-tu perdu la tête ?
- Pourquoi réagis-tu comme ça ? demanda Margaret.
- Es-tu folle de chasser tous tes prétendants afin de rester seule avec lui ? enchaîna le jeune homme.
- C'est maman qui les a fait partir, chuchota Margaret.
- Mère ferait une crise cardiaque si elle apprenait la véritable nature des aînés Bridgerton, répliqua Louis, d'un ton un peu plus bas.
- Tu ne sais pas de quoi tu parles.
- Bien sûr que si, répondit Louis. Car j'étais avec eux la première fois que je me suis rendu dans une maison close.
Margaret croisa les bras.
- Tu n'es pas obligée de me raconter les détails sordides de ta vie. Et puis, toi, tu t'es bien marié avec une femme de bonne condition alors ça n'empêchera pas les Bridgerton d'en faire autant.
- Sauf que moi j'ai arrêté il y a bien longtemps ce genre de libertinage et j'avais envie de fonder ma famille. Benedict Bridgerton n'a pas du tout l'intention d'en faire autant et si tu continues à te laisser courtiser, tu en seras déshonorée.
- Ne sois pas ridicule !
- Tu ne viendras pas pleurer quand les hommes déserteront ton salon et que lady Whistledown écrira les pires horreurs à ton sujet !
- Tu es un crétin, dit Margaret, au bord des larmes.
- Et tu seras heureuse que je l'aie été lorsque tu échapperas au déshonneur, rétorqua Louis.
- Mais tu dis n'importe quoi ! Benedict est un ami.
- Pas lorsqu'il laisse la société penser qu'il te fait la cour, rectifia Louis d'une voix vibrante d'une rage contenue.
Margaret était outrée, jamais le comportement de Benedict n'avait été déplacé à son sujet. Ils s'appréciaient depuis toujours, partageait les mêmes passions et pouvaient discuter durant des heures de sujets divers. Mais depuis son entrée dans le monde, il fallait que tout le monde pense à les marier et que Louis joue son rôle de grand frère surprotecteur.
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La raison et les sentiments | BRIDGERTON
Fanfic1813. Une nouvelle saison mondaine commence à Londres et les aventures de ces jeunes femmes à marier garnissent les chroniques de lady Whistledown. Chez les Devereux, puissante famille anglaise, c'est Margaret qui fait son entrée dans le monde. Et s...