Notre Combat, Notre Force |3|

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Deux semaines plus tard

Jérémy

Je vivais toujours chez Arnaud, notre complicité toujours aussi présente. Seulement la situation bien différente, j'étais beaucoup plus proche de lui qu'avant. Et cela ne le dérangeait pas visiblement. A part ces quelques moments où je le trouvai étrange. Par exemple la dernière fois dans le parc, il me regardait bizarrement. Plus d'une fois j'avais remarqué quelques rougeurs sur ses joues.

Il avait peut-être eu chaud, il ne faisait pas froid non plus. D'ailleurs, moi aussi dans certaines circonstances j'avais rougis. Comme la première nuit où j'ai dormis avec lui. A cette pensée j'eus un frisson, le voir torse nu puis en caleçon m'avait mis mal à l'aise. Je n'avais pas l'habitude de voir mon meilleur ami en petite tenue et encore moins dormir avec lui.

Tout cela se passait depuis l'accident. Nous aurait-il retourné la tête ? Nous n'en avons jamais parlé, seulement à nous disputer par qui était le plus responsable de l'accident. Je l'étais tout autant que lui, si je n'avais pas bu autant...

S'il n'avait pas été là, comme aurais-je fais ? Qui m'aurait soutenu ? Mes amis d'ONDAR oui mais seul Arnaud m'aurait comprit. C'était difficile à expliquer, j'avais entièrement confiance en lui. S'il n'avait pas été là, ça aurait voulu dire qu'il n'a pas survécu... Cette nouvelle pensée me déchira le cœur.

Il est en vie Jérémy alors n'y pense pas, c'est se faire du mal pour rien ! Pensai-je en levant les au ciel.

Un bras passa sur mes épaules avec douceur m'obligeant à sortir de mes pensées. J'aperçus dans mon champ de vision une tête aux cheveux ébouriffés accompagnée d'un visage souriant. Un écran me coupa dans ma contemplation.

Contemplation ? Jérémy ! Reviens sur terre !
Je secouai la tête pour chasser ces pensées et lus le mot m'étant adressé.

"Allez mon pote, c'est le moment ! C'est ton premier jour. Ne t'en fais pas, je suis là avec toi comme je te l'ai promis."

Je soupirai, mon rythme cardiaque prenant de la vitesse. Arnaud avait finit par me dire sa troisième idée sous mon insistance bien sûr. Des cours de langue des signes, voilà à quel point j'en étais rendu. Ça m'allait très bien de parler avec mon pote par écran. Il m'avait donné de bons arguments : tôt ou tard j'allais devoir faire face aux autres et leur parler. Tout le monde ne savait pas utiliser ce type de langage mais c'était un pas de franchi. Puis comme je ne pouvais rien refuser à cet enfant qu'était mon meilleur ami...

- D'accord... Capitulai-je habitué à ne plus essayer de contrôler ma voix en présence de mon Nono.

Il entoura mon cou de ses deux bras et m'embrassa sur la joue avec délicatesse, mes joues rosissant. Un nouveau message apparut devant mes yeux.

"Tu verras tu ne le regretteras pas."

Je hochai la tête.

J'aimerais te croire, Nono. Je l'espère pour moi comme pour toi.

Il se releva et glissa une main dans la mienne pour me tirer avec lui vers le bâtiment. Je me laissai faire en le regardant par derrière. Je me sentais bien avec lui, il était là pour moi, me supportait avec mes sautes d'humeurs. Je l'admirai d'avoir un self contrôle aussi fort. Mon portable vibra dans ma poche intérieure, je n'y fis pas attention, trop concentré sur cette main contre la mienne, la chaleur s'y déversant.

Arnaud m'avait finalement acheté un téléphone sous mes nombreuses plaintes. Il me disait que ce serait mon cadeau en avance. Ce mec était trop généreux.

Je fus coupé par une petite tension contre mon bras. Je reportai mon attention au-delà de mes pensées et découvris une jeune femme debout derrière un comptoir. Je parcourai des yeux le décor autour de moi, tout était coloré, des dessins accrochés aux murs notamment. Je commençais à me demander s'il ne m'avait pas inscrit avec des enfants.

OS ArmyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant