OS Army

Maladie d'amour |1|

Paris, appartement de Jérémy

Jérémy

Je me trouvai devant mon bureau à essayer d'écrire. Je préparai un nouveau spectacle mais n'arrivais pas à me concentrer. Je repensai sans cesse à cette soirée, celle où Arnaud et Julie sa dernière conquête étaient présents. Ces deux-là étaient ensemble depuis deux ans. Cette soirée datait déjà de quelques semaines et je n'avais pas revu mon pote depuis.

Je tapotai la table de mon crayon avant de le porter à ma bouche pour en mordre le bout. Nerveux, je balançai par terre tout mon matériel avant de me lever pour passer mes mains sur mon visage. Il me manquait atrocement. Nos moments entre potes, nos rires entremêlés comme nos bras liés ensemble, j'adorais l'avoir contre moi.

-  Arnaud, tu me fais chier, tu me déconcentre ! Grognai-je en tirant sur mes cheveux avant de me laisser tomber sur mon canapé.

J'enfoncai ma tête dans le coussin. Si seulement le téléphone pouvait sonner ou mon ordinateur annoncer une notification, un mail, n'importe quoi venant de lui. J'avais besoin de lui, l'avoir avec moi, reprendre nos délires comme avant.

Il m'avait soutenu dans les moments difficiles, il était toujours présent. Maintenant je me sentais seul car il n'y avait que lui pour me redonner le sourire. J'avais d'autres amis mais lui c'était mon meilleur ami. Nous étions inséparables mais une fille nous avait séparé.

Je serais capable de tout pour lui. Je l'aimais vraiment, la jalousie prenait le dessus. Je voulais le retrouver et reprendre nos soirées à parler jusqu'au bout de la nuit. A regarder des films débiles et me foutre de sa gueule devant sa peur des films d'horreur.

-  Je ne peux pas avancer si tu n'es pas là. Aide-moi, on y arrive toujours ensemble ! Soufflai-je.

Bien sûr, seuls les murs de mon logement étaient témoins de ma solitude et mon désespoir. J'exagerais sans doute mais pour moi c'était sincère. Ce mec c'était ma vie et pourtant ô combien j'ai côtoyé des femmes. J'ai couché avec de nombreuses filles avant de l'avoir rencontré et même après.

Notre amitié s'est construite avec le temps et est devenue une belle histoire. Mais à cause d'une pauvre fille tout s'envolait en éclat.

Soudain, ma gorge me brûla et ma poitrine se contracta. Je m'assis brutalement et portai une main à mon cœur et l'autre à mon cou. Je sentis ma trachée me démanger et me mis à tousser. Rien ne sortait alors que je continuai à m'en faire mal.

Quand la toux se calma je me laissai aller contre le sofa en fermant les yeux. Je n'avais pas autant tousser depuis longtemps. Je rouvris les yeux après avoir repris une respiration normale.

Devant moi se trouvaient quelques pétales rouge et rose pâle. Je fronçai les sourcils en les fixant. Je n'aimais pas vraiment les fleurs. Comment avaient-ils pu atterrir ici ?

Je les attrapai à deux mains et grimacai en les trouvant visqueux. Après les avoir jeté à la poubelle, je décidai de mettre ceci sur le coup de la fatigue. Je ne dormais guère en ce moment, enfin depuis plusieurs semaines à vrai dire.

Je nettoyai soigneusement la table, le canapé et le sol pour ne plus avoir de traces et partis préparer mon repas du soir : pâte bolognaises. Bon bolognaise en conserve parce que la flemme de faire la sauce.

Une fois le tout cuit et prêt à manger, je m'installai devant ma télévision pour déguster mon repas en solitaire. J'avais longtemps envisagé d'acheter un animal mais Arnaud n'aimait pas beaucoup les animaux. Comme je l'aimais beaucoup trop ce mec, j'avais respecté sa demande. Tout le monde me disait : "Mais mec, t'es pas marié avec lui, fais ce que tu veux !" ou "C'est toi qui décide ce que tu veux faire de ta vie."