Clinique Montmartre, Paris
18ème arrondissement
Service des urgencesArnaud
<< Tout ça c'est à cause de toi ! >> me dit la voix de Jérémy.
<< A cause de toi, je vais mourir, tu ne m'aimes pas. >> Continua-t-il.
Je fermai les yeux, recroquevillé sur moi-même, assis dans un fauteuil inconfortable au milieu du hall d'entrée.
<< Je ne veux pas faire cette putain d'intervention, Arnaud. >> reprit la voix de Jérémy dans ma tête.
- Je ne veux pas te perdre... Murmurai-je entre mes lèvres.
<< Je ne veux pas vous déranger toi et Julie... Arnaud, je ne suis pas mort. >>
Sa voix me faisait tourner la tête alors que les images de mon cauchemar me harcelait. Le froid s'empara de mon être et mon cœur tapa avec violence dans ma poitrine.
- Je suis perdu sans toi. Soufflai-je en frottant ma tête nerveusement, les yeux toujours fermés.
<< Je me suis trop attaché à toi. >>
- C'est normal, on s'aime comme de vrais amis. Continuai-je en oubliant le monde autour de moi.
<< Ces fleurs sont toujours les mêmes car elles représentent l'amour que j'éprouve pour toi. >>
Ma poitrine se compressa alors que ma mémoire diffusa l'image du bouquet disposé sur le plan de travail de ma cuisine. Je les voyais encore, aussi belles et colorées qu'à leur floraison. La chaleur m'envahit, agréablement ou non, c'était étrange comme sensation.
<< J'ai pas fais exprès de t'aimer. >>
- Je sais bien et ne t'en veux pas.
<< Je suis prêt à mourir pour toi alors mourir de ça ou d'autre chose ça revient au même. >>
- Stop, c'est trop dur ! Criai-je en serrant mes mèches entre mes doigts.
Enfin mes pensées cessèrent de tourbilloner autour des paroles de mon ami. Mes yeux se fermèrent, revivant avec désespoir la découverte d'un Jérémy au visage cadavérique au bord de l'évanouissement. C'est à ce moment là, qu'à coup de massu, j'avais mesuré l'étendue des sentiments de mon pote.
Les questions s'étaient bousculées dans mon esprit. Ce furent ses mots hachés et haletants qui me ramenèrent à la raison afin d'appeler les secours.
Jérémy m'aimait à en crever, littéralement. L'évidence me frappa de plein fouet à cet instant, celui-là, assis sur un fauteuil inconfortable. J'aimais mon meilleur ami, pas comme lui, pas à ce point. Je ne savais comment et quand c'était arrivé. Je le sentais c'est tout.
Je repensai à mon baiser furtif alors que la situation ne s'y prêtait pas. Que m'avait-il prit ? Était-ce par courtoisie pour essayer d'enrayer son mal-être ? Cela me paraissait obscène comme idée. Je ne considérais pas mon meilleur ami comme un vulgaire pion, non, il était important pour moi. Peut-être même plus que Julie ou n'importe qui d'autre, même mes parents.
Je n'avais qu'une envie : le protéger du monde entier. J'étais l'instigateur de ce baiser, j'en avais eu donc envie. Je n'avais pas réfléchis, c'était si naturel.
Mon corps se ressaisit et mes muscles se détendirent. Tout s'éclaircit dans mon esprit. Comment avais-je pu ne pas le voir plus tôt ?
- Jérémy... Murmurai-je fixant un point devant moi.

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OS Army
NonfiksiArnaud Tsamère / Jérémy Ferrari Humoristes ONDAR et plus Amitié et/ou plus Mini-fic n°1: Notre Combat, Notre Force (En 4 parties et un bonus) Mini-fic n°2 : Maladie d'amour (En 5 parties) Mini-fic n°3 : Arnaud De Hevadal (En 4 parties)...