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Arnaud De Hevadal |1|

Il y a fort fort longtemps, au Royaume d'Agarath, vivaient le souverain et sa famille dans un château somptueux. Le peuple prospérait, protégé par la garde royale. La nourriture était abondante, les cultures et les terres saines apportaient le bonheur des paysans et toutes les familles de la ville et sa périphérie.

Tout allait bien, les royaumes alentours aussi se portaient bien. Quoi que, un se montrait différent ces temps-ci. Il s'ébruitait que le roi était jaloux de la richesse de son pays voisin et attaquerait bientôt le royaume pour obtenir gain de cause.

Cela dit, Jérémy, fils du frère du roi et capitaine de la garde royale, ne se méfiait pas le moins du monde de ce type de menace. Car oui, le roi d'à côté avait bon nombre de fois provoquer la colère de son roi.

Les espions, les animaux morts semés un peu partout, les missives empoisonnées et les cadavres résultant de toute cette barbarie. Bientôt la guerre éclaterait, cela valait sans dire.

<< - Mon Roi, je pressens un grand malheur s'abattre sur nos terres. Avoua Jérémy, un genou à terre face à l'imposant fauteuil doré.

- Cher Capitaine, je me fie à votre jugement. Vous m'avez si souvent transmis toutes les immondices du pays contigu.

- Mon Roi, laissez-moi m'enquérir de ce pas éclairer la lumière sur ces menaces proches. Mes hommes et moi-même tairont l'ennemi avant même qu'il n'ait formulé la pensée de nous attaquer. Proposa Jérémy, tête baissée en attente d'ordre.

Son Altesse sembla réfléchir car un instant le calme avait prit place. Puis il reprit la parole, agitant une main fébrilement.

- Soit ! Qu'il en soit ainsi, mon neveu, Capitaine, je remets le sort de mon royaume entre tes mains.

- Merci, mon Roi, que Dieu vous bénisse ! >>

Son oncle et son Altesse par la même occasion hocha la tête alors que le Capitaine se relevait, s'inclinant devant lui.

Jérémy, héritier du trône, car le Roi n'avait pas réussi à avoir de descendance, rejoignit ses amis et frères d'armes. Il leur expliqua la demande de leur roi, s'en acquittant sans tarder.

Avant toute chose, un bon capitaine devait savoir qu'il était intéressant de connaître l'environnement et ce qui les attendait. Alors il envoya des éclaireurs en dehors de la ville vers le royaume voisin.

Le premier éclaireur partit, les autres suivirent. Le Capitaine attendit des heures durant. Puis les jours passèrent. Aucun ne revint, comme si la mort les avait emporté. Peut-être était-ce le cas ?

Il décida de s'y rendre lui-même, accompagné d'une petite vingtaine d'hommes, à la frontière entre les deux royaumes. Peut-être trouverait-il des réponses ?

Jérémy les trouva. Les cadavres de ses éclaireurs pourissaient, certains accrochés à des branches ou pendus au bout d'une corde, d'autres décapités par terre dans la poussière. Quelle barbarie ! Des sauvages !

Empli de colère et de rage, il se garda bien d'agir et rentra avec ses hommes, les images de ces morts encore bien ancrées dans son esprit. En aucun cas il ne fallait rapporter cet échec cuisant, soit de n'avoir pu obtenir information de ses éclaireurs.

Il dormit auprès de sa mère et son frère au château royal, dans une suite luxueuse. Le Capitaine n'aimait pas les grandes faveurs, l'or, il préférait être sur le champ de bataille, se servir de ses mains et de voir couler le sang de ses ennemis quand ils s'attaquaient à de pauvres innocents.

La nuit fut longue et emplie de sombres songes. Les flammes de l'enfer s'abattaient sur la ville, les cris retentissaient dans son crâne, les femmes et les enfants violés et maltraités. Il s'éveilla en sursaut, la sueur sur son front lui valut une soudaine crise de panique. Jérémy sentait le malheur arriver.