Le lendemain
Coulisses du Moulin Rouge, ParisJérémy
Allongé sur le canapé de la loge que je partageais avec mon meilleur ami, je venais de me réveiller. Je n'avais que peu dormi cette nuit, à cogiter pendant des heures, activité non bénéfique pour mon sommeil. Toute la nuit j'avais pensé aux événements de la veille et surtout à mes découvertes.
Je fermai les yeux après avoir compris la vérité : j'étais amoureux de lui. Je n'en avais pas le droit, sa compagne semblait lui suffire, le combler. Cela me donnait envie de vomir pour ne pas changer.
Soupirant de fatigue, je m'étalai complètement sur le meuble, auparavant recroquevillé sur moi-même. Qui aurait cru que je serais malade d'amour pour Arnaud ?
Je pouffai avec ironie et fixai le plafond le cœur battant plus vite. Les rêves étaient réapparus cette nuit et bien plus forts que les précédents. Ces sensations ressenties par notre proximité, ces sentiments interdits s'amplifiaient alors que l'évolution que portait la maladie sur mon corps empirait mon état.
Le repas d'hier soir avait été exceptionnel alors que les jours d'avant je n'avais guère mangé faute d'avoir faim. J'avais de plus en plus froid et chaud, ma gorge continuait de me piquer, expectoriant des fleurs entières. Les pétales laissaient place à de véritables fleurs.
Épuisé par cette malade installée depuis des jours, je m'étais résigné à venir ici. Jouer la comédie et mon personnage me ferait sans doute du bien. Même si voir mon pote ne serait guère mieux pour mon cerveau, mon corps serait comblé au moins.
- Tu m'as l'air bien pensif, Jerem ! Entendis-je alors qu'une porte s'ouvrait.
Je me retournai après avoir reconnu cette voix bien avant de le voir. Mon cœur réalisa une embardée et mon souffle s'accéléra. C'était véridique, tout en moi me le prouvait : j'étais bien tombé amoureux de lui. Il fallait l'accepter quitte à souffrir seul de son absence en dehors de notre complicité amicale.
- Jerem, ça va être à nous ! Reprit-il en approchant.
Je ne l'écoutais plus, ma tête m'élançait, ma vue se brouillait, mes mains tremblaient. Son regard moqueur changea radicalement en me voyant. Un vertige m'obligea à finir par terre mais il me rattrapa à temps, je me retrouvai à moitié sur ses genoux, lui m'enserrant dans ses bras.
- Jérémy ! Appela-t-il en passant une main sur ma joue.
Je frissonnai alors que mon cœur battait douloureusement vite, ma température corporelle chuta assez vite.
- Je vais t'installer sur le canapé le temps que j'aille chercher de l'aide. Annonça-t-il en m'allongeant délicatement.
- Me... Laisse.. Pas... Murmurai-je la nausée arrivant au bord des lèvres.
Était-ce la fatigue ? Le surmenage ? Le trop plein de sentiments ? D'émotions en même temps ? La maladie ? Le manque d'appétit ?
- Je ne bouge pas mon p'tit diable. Promit-il en attrapant une main moite de sueur dans la sienne et son téléphone de l'autre.
Je fermai les yeux avant de sentir une envie de vomir poindre dans ma gorge, la poitrine brûlante.
- Jerem, reste avec moi !
Je me penchai sur le côté pris d'un violent vertige et m'accrochai à lui avant de vomir une fleur entière mais bien sûr elle fut parfaite malgré mon état.
Les yeux de mon ami s'écarquillèrent mais je n'eus pas le temps, ni en état, de dire quoi que ce soit. Une fleur d'un rose pur atterrit contre le bras d'Arnaud, suivit d'une autre et d'encore une autre. Puis arriva une autre fleur, cette fois blanche, je crus discerner une rose.
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OS Army
Non-FictionArnaud Tsamère / Jérémy Ferrari Humoristes ONDAR et plus Amitié et/ou plus Mini-fic n°1: Notre Combat, Notre Force (En 4 parties et un bonus) Mini-fic n°2 : Maladie d'amour (En 5 parties) Mini-fic n°3 : Arnaud De Hevadal (En 4 parties)...