~ Magic Island ~ Utopia

Part III - 12

°2022°

Il était bien quatorze heures passé lorsque Yeonjun émergea enfin. Le soleil perçait depuis longtemps sa vitre recouverte de rideau absolument pas opaque, jetant sur son visage des rayons brûlant qui avaient chassé la nuit nuageuse. Le jeune homme poussa un long bâillement, ses lèvres gercées presque arrachées, et attrapa la bouteille de jus qui se trouvait au pied du futons qui lui servait de lit. Il resta plusieurs minutes assit sur les draps, bouteille à la main, perdu dans cet instant de latence deboussolante qui succédait au réveil. Son regard traça les courbes de ses murs, d'un gris décoloré sur lesquelles deux seules photos se dressaient, celle le représentant au milieu de ses parents, et une autre qu'il avait retrouvé et scotché à côté il y a quelques jours.

Une image sur laquelle se tenaient cinq jeunes lycéens, illuminé par le flash d'un téléphone alors qu'ils se photographiait de nuit dans leur terrain de basket attitré.
C'est lui qui tenait le téléphone, et à l'arrière Taehyun et Soobin souriaient, tandis que Kai et Beomgyu s'amusaient à grimacer devant l'objectif.

Un sourire tira les lèvres craquelé de Yeonjun, à cette vision lui revient les souvenirs de la veille qu'il peinait à croire comme autre chose qu'un rêve.
Il s'était retrouvé toute l'après-midi et une partie de la nuit en compagnie de deux des garçons représenté sur la photo, à parcourir la ville, fouiller de magasin en magasin, pour finir à courir sous une pluie qui tombait depuis un ciel qu'ils voyaient étoilé.

Une soirée magique, extraordinaire, presque mystique.

Ça faisait bien longtemps que Yeonjun ne s'était pas sentit aussi heureux.

Il bailla encore en se remémorant chaque seconde de cette journée, rêvant de retourner en arrière pour recommencer encore et encore, garder a tout jamais la compagnie de Kai et Soobin avec lui.
Et peut-être même améliorer ce moment en conviant Beomgyu et Taehyun.

Ouvrir la brèche, faire sortir la magie et voler jusqu'au Magic Island avec eux, voilà tout ce dont il rêvait.

Voilà donc la seule raison pour laquelle il n'avait toujours pas mit fin à son existence en sautant depuis le toit de son immeuble.

L'espoir le maintenait en vie.

Son regard resta se perdre sur la photo, tout le monde regardait l'objectif de l'appareil, tous sauf une seule personne.

Choi Soobin.

Comme à son habitude le jeune garçon, à l'époque lycéen, plaçait dans ses agissements une toute petite part de singularité. Il se différenciait toujours des autres, sans le faire exprès, sans non plus se tenir à des années lumières.
Soobin se dressait juste à côté de la plaque, un tout petit peu, d'un pas à peine qui le rendait tout de même si particulier aux yeux de Yeonjun.
Sur la photo tout le monde regardait l'objectif, sourire ou grimace sur les traits, tous sauf Soobin. Non, sur cette photo il ne regardait pas le trou d'un appareil photo, il regardait la personne qui élevait son portable afin d'immortaliser ce moment.

Sur cette photo Soobin regardait Yeonjun.

Et à l'intérieur de ses yeux brillaient toute les plus belles étoiles, les plus beaux fragments de lumière, les plus merveilleuse lueurs de tendresse.

Yeonjun sentit son coeur se tordre, tournoyer dans le sentiment visqueux de la mélancolie, du regret et du manque.

Revoir Soobin après toute ces années lui avait procuré une sensation bizarre, un planage vertigineux digne des plus belle description de coup de foudre. Enfin, étant donné qu'il ne s'agissait pas de leur première rencontre il ne pouvait pas parler de coup de foudre, plutôt d'un élan de sentiment qui lui heurtait la poitrine.
Quand Kai lui avait dit que Soobin les accompagnait dans leur sortie, Puis qu'il l'avait vu assit seul sur une table de la supérette, Yeonjun n'avait pu faire autrement que de le rejoindre. Il avait voulu le revoir de près, échanger quelques mots avec lui, juste de rares éclats de souvenirs qu'il se ravivait devant le visage de la première et dernière personne qu'il avait aimé. Comme un idiot il s'était sentit si heureux à l'idée de passer l'après-midi avec lui, l'adolescent vif de sentiment encore coincé en lui jubilait rien qu'en pensant au plus jeune, oubliant presque que cinqs années et une dispute les séparait de l'époque où ils s'entendaient.