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      Son poing s'abat de plus en plus sur mon visage, ne me laissant pas le temps de ressentir la douleur de ses coups. Les rires moqueurs de ses compagnons me donnent un peu plus envie de vomir mes tripes alors que je perds déjà bien trop de sang. Mon corps transpire, le sang qui sort de mes plaies se colle à ma peau et ma vue est brouillée par toute la souffrance que mon corps n'arrive pas à encaisser. Je sais que ce n'est qu'une question de temps avant que je ne m'évanouisse et que je puisse en oublier ce qui m'arrive. Je ne sais même plus les raisons de toute cette violence sur moi, mais je ne cherche plus à savoir. 

– Je savais que j'aurais du la prendre dans mon lit avant que tu ne l'as frappe.

Les coups s'arrêtent. Je m'autorise enfin à respirer pour soulager mes poumons et un rire nerveux passe la barrière de mes lèvres tandis que ma tête se redresse un peu plus pour faire face à mes agresseurs. Ce n'est pas moi qui me contrôle mais bel et bien la peur qui me submerge. 

– Vous allez prendre le double des coups que vous m'avez mis lorsque Jules découvrira ce que vous avez fait. Et comme vous aimez bien penser que je suis son petit toutou, je vais aller aboyer vers lui et balancer tous vos petits noms pour vous faire regretter.

Le noiraud serre ses dents puis s'approche de moi. Genoux à terre, son index et son majeur se rapproche dangereusement du trou béant dans ma cuisse provoqué par la balle de son revolver. Je cache mon visage et commence déjà à mordre ma langue pour étouffer le cri de douleur lorsqu'il triturera l'intérieur de ma cuisse pour jouer avec la balle qui s'y trouve. Mais au lieu de ça, plusieurs coup de feu font écho dans toute la propriété. 

– Putain c'était quoi ça ?!

– La troupe de garde à été décimée, Marcus !

À travers mes mèches de cheveux, je peux percevoir le visage de Marcus se décomposer avant que ses traits ne se prononcent un peu plus sous la colère qui monte en lui. On dirait bien que son plan de m'évincer des Kids-nappers tombe à l'eau. Lui qui m'a toujours détesté dès le premier jours. 

Après avoir ris jusqu'à me brûler la gorge, je m'autorise à céder sous la douleur de mes blessures en pensant à mon grand lit moelleux dans lequel je me réveillerai comme à chaque fois. 


***

     Quelques voix me viennent aux oreilles mais celle-ci me sont inconnues. Je ne suis pas encore capable de déterminer ce qui est dit derrière la porte. Plus les secondes s'écoulent et plus mon ouïe revient à la normal, mais lorsque qu'elle est au paroxysme de ses capacités, j'ouvre brusquement mes yeux lorsque la porte de ma chambre s'ouvre sur un homme en costard ainsi qu'un médecin. J'arque un sourcil avant de tourner la tête dans tous les sens malgré la douleur que me procure ces simples gestes. Je ne suis pas dans mon lit, ni dans ma chambre, encore moins dans le manoir de Jules et le territoire des Kids-nappers

Les deux hommes me regardent avec bienveillance, me faisant froncer les sourcils. Je me redresse et retire de plusieurs coups secs les patchs et perfusions sur mes bras et me retrouve debout sur le côté du lit dans lequel j'étais allongée il y a peu de temps. L'incompréhension me fait oublier le mal de tête ainsi que la douleur de certaines plaies. 

– Qui êtes vous ? Réclamais-je avec haine.

– Je m'appelle Liam Jorass et lui c'est ton médecin, Tiago Vesper.

Je pars dans un rire franc en abaissant mes bras. M'asseyant sur le rebord du lit pour reprendre mon souffle alors que je ne cesse de rigoler devant la bêtise de ses paroles. Quelques secondes passent avant que je reprenne mon air sérieux. 

Nine missing Où les histoires vivent. Découvrez maintenant