Nine missing

- 𝟕 -

– ZACK – 

Le teint blafard, des cernes presque noires sous ses yeux et les mains tremblantes, Albane nous attendait dehors, appuyé sur la capot de la voiture, son éternel sourire plaqué sur ses lèvres malgré l'épuisement qui semblait la ronger. 

– Dis-donc. Tu ne rigolais pas en disant que tu allais faire une nuit blanche ! S'écriait Chase.

– J'ai des croissants et des pains au chocolat accompagnés de chocolat chaud. On est légèrement en avance alors je me suis dis qu'on pouvait se poser en attendant l'heure. Surenchérissait-elle bien trop calmement.

Les garçons ne se firent pas prier et prirent les sacs en papier posés à côté d'Albane pour les emmener vers la table de pique-nique devant l'hôtel. Lentement mais sûrement, elle nous rejoignait en passant à plusieurs reprises ses mains sur son visage rongé par sa nuit blanche. En m'installant sur l'un des blancs de la table, je remarquais aussitôt les nouvelles plaques d'immatriculation de la voiture mais aussi ses nouveaux vêtements tout neuf. 

– Marlone, le barman de la boîte de nuit d'hier, tu te souviens Atlas ?

– Oui... puisque c'est moi... qui t'ai présenté à lui... Avouait-il en dévorant son croissant.

– Et bien, il se trouve qu'il se compte parmi nos ennemis du Tennesse, mais encore mieux ! C'est le deuxième homme le plus proche du leader. Affirmait Albane d'un ton sarcastique.

– Hier soir, c'est lui qui vous a viré de la boîte de nuit. Barman mais aussi propriétaire de cette boite pour assurer ces arrières et ceux de sa famille. Il se trouve qu'il est au courant de notre présence aux côtés des Koa et qu'il avait l'information que j'étais à la tête de cette mission et que part conséquent, m'avoir en captivité pouvait être une faiblesse pour nos alliés.

Bien-sûr qu'elle ne disait pas toute la vérité que j'attendais depuis hier soir. Je le savais parce que ma conscience me le soufflait comme une évidence et que rarement, elle pouvait me mener sur le mauvais chemin, mais ce n'était qu'une supposition puisque mise à part cette petite voix, rien chez Albane me permettait de confirmer tous les doutes qui tournaient autour d'elle. 

– Le fumier. Je vais le crever bien fort après demain. Affirmait Blake avec un petite haine que je n'avais jamais sentis chez lui.

– Pas la peine. Peut-être que la meilleure solution est de me jeter dans la gueule du loup.

Le ton ferme et déterminé qu'avait employé la fausse blonde me faisait comprendre, à moi et aux autres gars qu'elle ne rigolait aucunement et que très certainement, son plan tournait autour de ça. Je ne doutais pas de ses capacité, après tout, n'oublions pas que le nom des Kids-nappers est gravé à jamais sur sa peau, précisément sur le côté de son majeur de la main gauche, en minuscule pour que personne ne voit ce tatouage. Elle en avait honte, très honte, et je ne pouvais pas lui en vouloir. 

Je ne pus m'empêcher de rire nerveusement. Rien qu'en m'imaginant moi, le « grand brun ténébreux » en train de sonder la moindre émotion et la moindre aptitude chez une fille. Mais bordel ! Tout chez elle me forçait à pousser mes analyses plus loin. Je voulais tout savoir. Sans exception. 

– Tu veux te faire chopper par ce connard après avoir saccagé sa boîte de nuit ? Tu penses qu'il est dupe au point de ne pas se méfier de toi ? Je ne doute pas de ton QI sûrement élevé, mais tu ne devrais sous-estimer aucun de tes adversaires sous prétexte que tu es la chouchoute du boss des Kids-nappers.

Ma remarque semblait l'avoir irrité puisqu'elle fronçait les sourcils qui alourdissait ses yeux gonflés par je ne sais quoi. 

– Était la chouchoute, et sache que je n'ai jamais sous-estimé personne. Je prends chaque cas au sérieux, et celui des Bloody ne fait pas exception. Non seulement ils mènent la danse au Tennesse, mais l'homme à leur tête à déjà signer quelques accords avec mon ancien boss. Je me jette dans la gueule du loup pour négocier et sauver votre peau, parce que si ce bâtard de Marlone a la langue un peu trop pendue à ma présence avec vous, je ne donne pas cher de votre peau. Rétorquait-elle durement.