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CHAPITRE 8

Assise à son bureau, le regard fixé sur le mur devant elle, Blue était enveloppée par un mélange de colère et de frustration qui lui nouait le ventre. Quand le professeur d'histoire-géographie quitta la salle de classe pour quelques minutes, le bourdonnement des conversations des autres élèves remplissait l'espace, grattant encore plus sa patience déjà à vif.

"Je les déteste", murmura-t-elle, la tête posée lourdement sur la table, comme si le poids de ses sentiments était trop pour elle à porter.

Son ami Nolan, toujours à ses côtés, la regarda avec inquiétude. "Qui ?", demanda-t-il doucement, bien qu'il connaissait probablement déjà la réponse.

"Tout le monde", répondit-elle amèrement. "Il n'y a que des hypocrites ici. Je déteste ces gens qui feignent d'être gentils. Je les déteste tous."

"Même Doriane ?", Nolan s'aventura prudemment, sachant que Blue et Doriane avaient eu une relation tendue.

"Ne me parle pas d'elle", grogna Blue.

"Et moi ?", demanda Nolan, un peu anxieux.

Blue hésita un moment avant de répondre. "Même si je te détestais, je ne te le dirais pas. C'est inutile. Tu n'aurais jamais dû t'impliquer. Je ne veux pas que tu aies des problèmes à cause de moi."

"Tu ne veux plus que je t'aide ?"

"Bien-sûr que si."

"C'est quoi ton plan?"

"J'en sais rien. Laisse-moi tranquille maintenant."

"Je te rappelle que c'est toi qui a commencé la discussion."

Blue détourna le regard pour se mettre face au mur et elle n'adressa plus la parole à Nolan. Le reste de la journée ne fut pas un partir de plaisir pour Blue qui détestait les regards. En effet, l'histoire de l'accident avec Hena se répandu et fit le tour de l'école suivi d'une rumeur qui racontait que Blue avait poussé Hena dans les escaliers parce que Hena se rendait souvent dans sa classe pour lui rendre visite, ce qui l'a dérangeait car elle était antisocial. Des élèves d'autres classes venaient dans la salle de classe de Blue pour voir à quoi elle ressemblait. On la traitait de sociopathe. Blue ne pu supporter tout cela, elle se renferma encore plus sur elle même. Nolan voulu l'aider mais elle refusa. Tout ce qu'elle voulait, c'était rentré chez elle.

À la fin des cours, Blue fut la première à quitter la salle de classe, échappant au tumulte de la fin de la journée scolaire. Blue avait toujours été une élève tranquille, préférant rester dans la salle de classe jusqu'à ce que tout le monde soit parti, mais aujourd'hui, elle avait besoin d'échapper aux regards, aux murmures, aux rumeurs.

Elle courut en direction de la boutique de sa mère, les poumons brûlants et les jambes tremblantes. Épuisée, elle s'arrêta en chemin pour reprendre son souffle, s'assit sur un banc et leva les yeux vers le ciel. "Si seulement je pouvais être un oiseau, si seulement mourir était facile," murmura-t-elle en soupirant.

Blue ferma les yeux, quelques larmes glissant sur sa joue. Elle resta là pendant un long moment, épuisée et désemparée.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas tout de suite la présence à côté d'elle jusqu'à ce qu'une main se pose doucement sur sa tête. "Salut Blue," dit Brivaël, l'air inquiet. "C'est encore ces filles ?"

Blue essuya ses larmes et Brivaël s'assit à côté d'elle. Ils parlèrent de ce qui s'était passé, Brivaël l'écoutant attentivement et partageant sa peine. Il lui dit qu'il était désolé de ne pas avoir pu l'aider, mais Blue lui assura que ce n'était pas sa faute.

"Blue", dit Brivaël. "Ne dis plus jamais que tu souhaites mourir. Même si c'est difficile, la mort n'est pas la solution. Chaque personne existe pour une raison, et il y a des gens qui tiennent beaucoup à toi. Ta mère, Madame Beverly, ta sœur, tes parents décédés, et moi. Nous serions tous dévastés si quelque chose t'arrivait."