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CHAPITRE 12

Blue s'éveilla bien avant l'aube ce samedi matin, même si son corps fatigué suppliait de plus de repos. Ses deux emplois exigeants avaient créé une fissure de fatigue profonde en elle, mais son esprit restait vivant, électrique avec une anticipation fébrile. Brivaël, ce garçon mystérieux, avec ses secrets et ses confidences en suspens, envahissait son esprit. Elle avait tant de questions à lui poser, mais savait que la patience serait la clé pour dénouer le récit complexe de sa relation avec Dylane.

Alors que les premiers rayons de l'aube peignaient les cieux d'une palette de couleurs douces, elle saisit son téléphone portable, éclairant son visage d'une lueur douce et bleuâtre. Elle l'observa longuement, cherchant une notification, un signe de Brivaël. Mais rien. Son message de la veille, minutieusement composé, n'était pas encore lu. Une vague de frustration la submergea tandis qu'elle fixait l'écran du téléphone. Blue soupira, un sentiment de frustration se répandant en elle comme une vague montante. Elle fixa leurs conversations passées, chaque message rappelant la tendance qu'elle avait à prendre l'initiative, chaque réponse de Brivaël laissant un goût de désir insatisfait. Les réponses brèves et détachées de Brivaël faisaient écho à sa frustration. 

"Je dois l'ennuyer avec mes messages," murmura-t-elle à elle-même, avant de laisser le téléphone s'éteindre. Elle se rallongea, les yeux grands ouverts fixant le plafond. Pourquoi Brivaël n'avait-il pas dit qu'il la connaissait ? Une question qui tourna en boucle dans son esprit pendant une heure entière.

L'horloge digitale à côté de son lit clignotait sept heures. C'était le moment de se lever. Blue se plongea dans ses tâches ménagères avec un zèle délibéré, cherchant à échapper à son tourbillon de pensées. Après une matinée bien remplie, elle se glissa sous une douche froide, enfila des vêtements propres, et se dirigea vers le restaurant de Monsieur Bernard.

Le restaurant, un lieu de rassemblement pour les locaux, bourdonnait d'activité. Monsieur Bernard, un vieil homme bienveillant, essayait de répartir les tâches de manière équitable pour ne pas surcharger Blue. Cependant, avec une affluence constante de clients et seulement trois employés, cela n'était pas toujours possible.

En arrivant au restaurant, Blue se plongea dans son travail, son sourire professionnel accroché à son visage. Après avoir servi plusieurs tables, une surprise l'attendait. Lorsqu'elle s'approcha d'une table au fond du restaurant, elle fut accueillie par deux visages familiers. Ses meilleurs amis, Doriane et Nolan, étaient assis là, un sourire espiègle aux lèvres.

"Qu'est-ce que vous faites ici ?" chuchota-t-elle, surprise et heureuse de les voir.

"Nous sommes venus te voir," répondit Nolan avec un air innocent.

Doriane ajouta avec un sourire malicieux, "Surprise!"

"Je ne me souviens pas vous avoir dit que je travaillais ici," remarqua Blue, légèrement confuse.

"C'était Brivaël qui nous l'a dit," révéla Nolan. Blue fut prise de court. Comment Brivaël savait-il qu'elle travaillait ici ? Pourquoi ne lui avait-il pas répondu ?

"Je lui ai écrit hier soir et il m'a dit que tu travaillais ici et nous a proposé de venir t'aider," continua Nolan.

"Cela signifie-t-il qu'il va venir ?" demanda-t-elle, son espoir s'effritant lorsqu'il secoua la tête.

"Non, il a quelque chose d'important à faire aujourd'hui, il ne peut pas venir," expliqua Nolan.

L'information de Nolan fut comme un coup de poing pour Blue. Elle avait écrit à Brivaël bien avant que Nolan ne le fasse. Cela signifiait que Brivaël avait vu son message mais ne l'avait pas répondu. Elle ressentit une frustration profonde, mais elle la garda pour elle. Malgré le malaise, elle avait une longue journée devant elle, une journée qui promettait plus de surprises et de défis.