CHAPITRE 15

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Le soleil commençait à disparaitre derrière les nuages qui avaient envahis le ciel lorsque la mère de Dylane, ainsi que les parents de Hena et ceux des autres filles impliquées, furent convoqués à l'école. Les autorités scolaires jugeaient nécessaire cette rencontre suite à la faute assez grave commise par leurs progénitures. Dans le bureau du directeur, aux murs blafards ornés de certificats et de diplômes, les adolescentes étaient alignées comme des soldats sur le banc de bois. Elles attendaient, les yeux rivés sur le sol, que leurs parents respectifs franchissent le seuil de la porte.

De manière surprenante, c'est la mère de Dylane qui arriva en première, laissant flotter derrière elle un parfum âcre et piquant. Habituellement indifférente aux problèmes de sa fille, cette femme, aux cheveux auburn striés de gris, semblait aujourd'hui préoccupée. Elle pénétra dans la pièce à grands pas, une expression dure sur son visage émacié, ses sourcils froncés marquant la profondeur de sa colère.

"Bonjour, Madame..." commença l'éducateur, un homme à l'allure courtoise dont le regard exprimait une certaine pitié, à la vue de cette mère brusque et tourmentée.

Dylane se leva aussitôt à la vue de sa mère, mais un coup de gifle cuisant la renvoya immédiatement à sa place. L'écho de la gifle semblait ricocher sur les murs de la pièce, créant un silence lourd et choquant.

"Pourquoi faut-il que je sois convoquée chaque fois que tu viens vivre avec moi ?!" hurla Viviane, la mère de Dylane, sa voix résonnant comme un coup de tonnerre.

Tous furent stupéfaits par cette scène. Les filles présentes, des témoins muets de cette altercation, observaient l'échange avec effarement. Même Hena, une camarade proche de Dylane, se sentit un pincement au cœur pour son amie dont la situation l'inquiétait grandement.

"Mon Dieu ! Cette fille va finir par me tuer un jour," poursuivit Viviane, la colère et la frustration évidentes dans sa voix. Dylane, la tête toujours baissée, se retenait de répondre, laissant ses sentiments l'envahir.

Dylane, se sentant petit à petit engloutie par l'humiliation, ne se risqua pas à lever la tête. Elle ne voulait pas que ses camarades voient sa vulnérabilité. Son cœur se serrait d'une douleur sourde et malgré ses tentatives pour se maîtriser, des larmes brûlantes débordèrent de ses yeux et tachèrent le col de son uniforme.

"Madame, veuillez vous calmer et vous asseoir, s'il vous plaît," tenta l'éducateur, tentant de rétablir une certaine sérénité dans la pièce.

"Pas la peine de me faire asseoir, je ne compte pas rester ici une minute de plus. Je suis venue pour vous dire de ne plus me déranger si elle fait quelque chose de mal, appelez son père à la place," répondit Viviane, les mots acerbes et pleins de ressentiment.

"Madame, ne voulez-vous pas savoir ce qui s'est passé ?" tenta une dernière fois l'éducateur.

"Pour faire quoi ? Elle recommencera de toute façon," répondit Viviane avec amertume. Elle se tourna vers sa fille, attrapa son visage, ses ongles s'enfonçant légèrement dans la peau tendre de la jeune fille. "Tu as intérêt à ne pas rentrer ce soir."

Après avoir proféré ces mots terrifiants, Viviane quitta la pièce, laissant derrière elle une atmosphère lourde et empoisonnée. Les regards ébahis des autres suivirent sa silhouette jusqu'à ce qu'elle disparaisse de leur vue. Hena, sans perdre de temps, s'empressa de vérifier l'état de Dylane, mais se vit immédiatement repoussée par cette dernière, qui la rejeta d'un geste brusque.

Cette scène ne tarda pas à se propager à travers toute l'école, tel un incendie ravageur. L'information se répandait de bouche à oreille, contaminant chaque étudiant sur son passage. Certains, toujours avide de drames, n'hésitèrent pas à inventer des rumeurs au sujet de Dylane, ajoutant une couche de saleté sur son image déjà ternie.

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