{K} Chapitre X

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    Ezio écouta les conseils de son frère et s'en alla dès lors du Palazzo Auditore. Cette fois, il était déterminé à faire entendre raison à Kiara. Elle lui avait avoué son amour et était partie, désormais c'était à son tour, il ne la laisserait pas fuir. Ezio retrouva Kiara au sommet du Campanile de Giotto, elle avait délaissé sa robe pour des vêtements plus confortable et il esquissa un sourire à cette vision. C'était ainsi qu'il l'aimait le plus, fidèle à elle-même, belle et rebelle.

— Je savais que tu serais là, déclara Ezio lorsqu'il arriva sur le clocher.

— Tu devrais savoir aussi que si je suis ici c'est pour être seule.

    Kiara demeura dos à lui et lui parla d'une voix froide. Ezio ne se déstabilisa pas pour si peu, il avait eu le temps de mettre de l'ordre dans ses pensées et dans ses sentiments.

— Tu as eu le temps d'être seule les dix-sept dernières années, déclara Ezio. Je te croyais plus brave que ça. Quand est-ce que tu vas cesser de fuir ?

     Au moins, il parvint à faire en sorte qu'elle se tourne vers lui. Seulement, elle lui jeta un regard noir.

— Je sais que je suis lâche, dit-elle. Mais cela ne me dérange pas si ça te préserve.

— Ce choix n'est pas le tien, répliqua alors Ezio.

— Si tu préfères mourir que vivre sans moi c'est qu'il y a un problème quelque part, affirma Kiara. Je refuse d'être l'objet de ton obsession. Ce serait plus que malsain pour nous deux.

— Je ne suis pas obsédé, seulement amoureux ! s'indigna Ezio.

     Et Kiara sentit son cœur rater un battement à ses mots.

— J'ai vécu sans toi et je pourrais recommencer s'il le faut, dit Ezio. Mais je ne le souhaite pas le moins du monde ! Et encore moins pour des raisons aussi absurdes que celles que tu me donnes.

     Il s'approcha de Kiara, sourcils froncés. Il semblait presque menaçant mais Kiara ne lu dans son regard que de la détermination. Elle recula contre le muret, sachant pertinemment que sa proximité avec Ezio la rendait plus vulnérable, plus encline à céder mais il ne lui fit pas le plaisir de garder une distance décente.

— Je t'interdis de fuir parce que tu as peur de ce que tu ressens, dit Ezio, le regard sévère. Ou parce que tu crois n'être pas assez bien pour moi.

— Tu as tord.

— Non au contraire. Je te vois mieux que tu ne te vois toi-même, Kiara, justement parce que je ne suis pas toi.

— C'est insensé.

— Ça ne l'est pas, assura Ezio.
Comment pourrions nous voir la Terre alors que nous somme dessus ? De là, c'est un disque plat avec seulement quelques reliefs mais est-ce la vérité ? Qui sait à quoi elle ressemble de l'extérieur ? 

    Kiara dévisagea Ezio en silence et il refit un pas vers elle, réduisant ainsi leur écart à seulement quelques misérables centimètres. Kiara se sentait déjà défaillir.

— Je te vois, Kiara, dit doucement Ezio. Et je peux t'assurer que partout où tu vas, ce n'est pas la mort que tu traînes avec toi. Au contraire, tu portes tant de vie ! Celles de tous ces enfants dont tu prends soin et des gens que tu aides chaque jour... Celle de mon petit frère... As-tu seulement compter le nombre de personne que tu as sauvé ? 

— Non, mais j'ai compté ceux qui sont morts par ma faute, répliqua alors Kiara.

     Elle profita de cet élan de lucidité pour se glisser sur le côté et s'éloigner d'Ezio. Elle lui tourna de nouveau le dos par la même occasion et s'appuya contre le muret adjacent en poussant un soupir las.

Assassin's Creed : HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant