Peux-tu sentir mon coeur

* Chapitre 15 *

Damon :

Le samedi matin est religieux, d'autant plus quand il n'y a personne dans la maison de confrérie, normalement je ne dors pas là mais hier soir j'avais besoin de picoler. J'étais monté m'enfermer pile quand la blonde avait débarqué et avait commencé à me prendre la tête sur le fait que j'étais seul sans Heavy. Je ne sais quoi dire à son sujet. Certes Heavy et moi on s'est vachement rapproché, mais est-ce qu'il y a de l'amour au-delà de cette attirance, je n'en ai pas la moindre idée.

Je me redresse et décide qu'il est temps pour moi de partir de là. Je m'habille, récupère mon sac de fringues et quelques livres. Quand j'ouvre ma porte je manque de tomber sur un mec couché devant. Je soupire en évitant le corps et en continuant ma route. C'est le parcours du combattant pour atteindre le bas de l'escalier, entre les cadavres de bouteilles et les fêtards encore éméchés, j'en vois encore sur la piste de danse alors qu'il n'y a plus aucun son. Un bruit sourd me fait me retourner. Un mec vient de s'écrouler sur le canapé, sa copine dans les bras.

Je monte à bord de ma voiture quand mon téléphone me sonne un rappel. Ce soir, je mange en présence de mes parents dans un restaurant et j'avais complètement oublié. Je n'ai pas d'accompagnatrice alors forcément ça va me poser problème. Je vais entendre parler de ma soeur, de son incroyable mari et de mon neveu si parfait, alors que moi je me présente avec mes excellents résultats et une gueule enfarinée. Quoi que je fasse, je ne serais jamais à la hauteur de leur espérance, alors autant les décevoir encore une fois.

Je range mes affaires une fois le seuil de mon appartement passé. Je mets de la musique et m'attaque au ménage. Si en plus, il découvre que ça fait une semaine que l'aspirateur n'a pas été passé, je suis bon pour l'asile. J'en rigole tout seul. Il n'y a rien de drôle à ma situation. Je le sais. Mais, je suis à tel point dépité et habitué que cela ne me semble pas être un problème de trouver la situation comique. Mon regard se pose machinalement sur mon téléphone et une idée qui va me couter chère me vient en tête. Cela fera deux choses que je lui devrais mais après tout, c'est ma seule chance.

Moi : Tu fais quoi ce soir ?

Heavy : Je compte voir un beau blond absolument canon pourquoi ?

Moi : Décommande directe ton surfeur, tu viens avec moi.

Heavy : Je n'ai nullement envie de décommander mon « surfeur » comme tu dis, au contraire je vais même prolonger sur deux rendez-vous.

Moi : Beauté si ton but c'est de me faire enrager essaye avec plus de conviction.

Heavy : Oh mais je ne cherche pas à t'enrager, tu l'es déjà mon cœur.

Moi : Beauté, ne m'énerve pas davantage, je viens te chercher à 20h.

Heavy : Sonne autant que tu veux, je serais en compagnie de mon surfeur.

Moi : Oh ça non beauté, et tu sais pourquoi parce que c'est moi que tu veux.

Heavy : Ce qui est sûr c'est que ta modestie est la qualité qui me séduit le plus chez toi.

Moi : Si tu avais voulu monter un bobard, pourquoi prendre un mec blond alors que tu l'es déteste.

Heavy : Celui-là a quelque chose de spécial.

Moi : Bien sûr beauté, à ce soir 20h, met une robe je passe te prendre.

Heavy : Je ne viendrais pas.