Peux-tu sentir mon coeur

* Chapitre 19 *

Damon :

Le sol tangue dangereusement sous mes pieds. Je n'ai pas ressenti ce sentiment depuis longtemps. Il est vrai que me sevré est quelque chose d'intéressant à faire. Je m'en étais sortie, il n'a fallu qu'une poussière dans mon engrenage pour que je replonge, signe qu'on ne s'en sort jamais réellement. Un mouvement à côté de moi me fait tourner la tête. Heavy se trouve dans mon lit, dos à moi, je sais que c'est mal, mais j'en ai bien trop envie. Puis si cela lui déplaît, elle est assez grande pour me coller un point dans la figure. Je m'approche d'elle et colle mon torse contre son dos, j'avais besoin de sentir son odeur, qui m'apaise aussitôt.

- " J'espère pour toi que ce n'est pas une tentative ", me demande-t-elle sortant à peine de son sommeil.

- " Du tout, beauté, je veux seulement savoir ce que ça fait de te serrer contre moi le matin " un léger rire retentie ainsi qu'un petit grognement de sa part.

- " Ta voix Damon, tais-toi " je relève la tête me demandant ce qui la dérange.

- " Qu'est-ce qu'elle a ma voix ? " je questionne curieux de ce qu'elle va me dire.

- " Baisable ".

Sa réponse est un murmure pourtant j'ai bien entendu ce que je voulais entendre. Je sourie contre elle et elle se plaque un peu plus à mon corps, résultat mon érection matinale se retrouve contre son cul. Putain ! Elle va avoir ma peau. Je l'entends glousser, elle le fait exprès cette sale garce, après tout c'est de bonne guerre. Mon réveil indique qu'il est neuf heures du matin, un samedi c'est l'heure idéale pour se lever mais je n'en ai absolument pas l'envie.

- " Prêt à retirer l'alcool de ta vie ? " reprend-elle son visage tourné vers moi.

Je bug devant cette vision. La lumière qui filtre par la fenêtre fait rayonner ses cheveux auburn, ses yeux verts me scrutent, sa lèvre inférieure est coincée entre ses dents. Elle se redresse en position assise attendant certainement ma réponse. Je décide de me retourner sur le ventre et de fourrer ma tête dans mon coussin, histoire de ne plus avoir cette vision sous le nez. Le matelas bouge puis la porte claque signe que je suis enfin seul. Je respire plusieurs minutes et me décide à la rejoindre dans le salon.

- " On commence par quoi ? " je m'informe en entrant à peine dans la pièce.

- " Un petit-déjeuner, j'espère pour toi que t'as du jus d'orange " elle ouvre le frigo à la recherche de son bien le plus précieux.

- " J'attends le jour où tu vas aménager ici avec impatience, donc j'ai fait le stock " elle lève les yeux au ciel en se tournant vers moi, je garde un visage impassible.

- " Très drôle DK - son regard sur moi change pour de l'incrédulité - attends t'es sérieux ? " comprend-elle enfin.

- " Le plus sérieux du monde beauté " je vois que ça la touche sincèrement mais elle se reprend très vite.

- " T'es complètement détraqué mon pauvre garçon " un sourire nait sur les lèvres, et j'approche ma main de son visage pour lui tapoter le nez.

- " Ce n'est pas ce qui a l'air de te déranger ".

Ses joues cramoisies m'arrachent un sourire. Mon appartement est propre, il ne me semblait pas avoir fait le ménage de fond en comble. En même temps, j'étais pas redescendu depuis une semaine, donc je me souviens à peine de la veille. Brandissant son jus d'orange elle attrape une tasse et s'en verse pour en boire une grande gorgée. Je l'entends soupirer de contentement, ce qui n'en faut pas plus à mon pénis pour s'éveiller.

Le petit-déjeuner se passe dans une ambiance silencieuse. A peine la vaisselle terminée que j'entends sonner à la porte. J'ouvre au visiteur, je n'ai pas le temps d'apercevoir de qui il s'agit, qu'un gros sac de sport m'arrive en pleine face. Je fusille du regard ledit sac, puis je me tourne vers les jumeaux en train de se serrer dans les bras. La tête d'Heavy est dans le cou de son frère, s'ils n'étaient pas jumeaux on pourrait croire voir un couple qui se retrouve depuis un moment.