Chapitre 4 : réveil en enfers

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Carlos ne pouvait vraiment dire ce qui l'avait réveillé entre la douleur dans ses bras, son mal de tête ou la voix rageuse à ses côtés qu'il ne comprenait pas. Une voix qui n'était pas celle de TK, alarmé il se força à ouvrir les yeux malgré la lourdeur de ses paupières et son regard tomba finalement sur Dylan. Les souvenirs de la semaine précédente lui revinrent d'un coup, perçant le brouillard de son esprit et l'alarmèrent sur le danger qui planait sur lui. Il voulut se lever, mais ses membres étaient trop lourds, toujours endormis par le chloroforme. Dylan lui tournait pour l'instant le dos, mettant la chambre sans dessus dessous à l'aide d'une batte de baseball. Il vidait les armoires, démolissait les étagères, les lampes de chevet, les cadres photo.

Une boule se forma dans l'estomac du policier, il se souvenait de ce qu'il avait lu sur l'homme et était persuadé que s'il avouait être en couple avec TK, il signait son propre arrêt de mort et certainement aussi celui de son amant. Cependant, entre leurs affaires et les photos, il allait être difficile de prétendre le contraire. Il se remémora rapidement les photos exposées, à présent détruites, il n'y en avait aucune sur laquelle il s'embrassaient, mais ils étaient clairement plus qu'amis. Il essaya à nouveau de bouger, mais ses poignets étaient bloqués par des bracelets métalliques. Il réalisa alors que ses mains étaient menottées, que celles-ci étaient très serrées, écorchant ses poignets, et attachées au-dessus de sa tête, ce qui expliquait la douleur dans ses épaules. Il tira doucement dessus pour ne pas faire de bruits, mais dut se rendre à l'évidence : il ne pourrait pas se défaire de ses entraves seul.

Ce fut à ce moment-là qu'il prit réellement conscience de la précarité de sa situation et que Dylan se tourna vers lui, le visage déformé par la colère. La peur s'empara de Carlos et lui tordit les entrailles, mais pas que pour lui. Il se demandait si TK était déjà là, lui aussi entre les mains de ce fou. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était. S'il n'était pas là, qu'arriverait-il lorsqu'il rentrerait chez eux ? Le saurait-il ? Pourrait-il le supplier de fuir avant d'être lui aussi en grand danger ?

"Ça fait combien de temps que Liam me trompe avec toi ? demanda Dylan, tremblant littéralement de rage.

Le blond fit tourner la batte de baseball, faisant comprendre à Carlos qu'il allait déguster si sa réponse ne lui convenait pas. Le problème était qu'il n'y avait pas de bonne réponse, dire qu'il ne s'agissait pas de Liam, mais de TK serait inutile.

- Il ne te trompe pas, finit pas dire le latino d'une voix faible qui contrasta avec le hurlement de douleur qu'il poussa lorsque la batte s'abattit sur ses tibias."

La douleur était telle que Carlos faillit perdre connaissance, mais il résista. Il se mordit la lèvre inférieure jusqu'au sang pour penser à autre chose et leva les yeux vers son agresseur. Dylan lui rendit un regard noir avant de lui mettre un coup de poing au visage. Carlos fut sonné, mais les mains du blond se posant sur son cou le ramenèrent immédiatement à lui. Malgré ses jambes blessées, son corps s'arqua pour essayer de se libérer de cette emprise mortelle, sans succès. Ses bras tiraient frénétiquement vers l'avant, cherchant à se défaire de l'emprise des menottes pour pouvoir se défendre, mais il ne fit qu'entailler davantage ses poignets. Le policier vit sa dernière heure arriver. Il pensa à TK, espérant que lui arriverait à échapper à ce monstre. Ses poumons le brûlaient, des tâches noires apparaissaient devant ses yeux, son corps était pris de mouvements proches des convulsions et soudain l'air revint ! Il prit une si grande inspiration qu'il se mit à tousser, s'étranglant presque avec l'air. Il lui fallut plusieurs minutes pour reprendre son souffle, calmer un petit peu la douleur dans ses poumons et comprendre qu'il était toujours vivant. Ce ne fut qu'une fois sa respiration calmée qu'il réalisa qu'il avait les yeux fermés. Malgré la peur de ne pas voir ce que l'autre cinglé faisait, il décida de ne pas les rouvrir tout de suite, essayant de calmer ses émotions et sa douleur. Il sentit le sang qui coulait de ses poignets, de sa pommette gauche et de sa lèvre inférieure. Il sentit surtout la douleur qui émanait de ses jambes, occultant toutes les autres.

Le bruit d'une voiture arrivant dans l'allée lui fit ouvrir les yeux. La peur, qui avait quelques secondes laissé place au soulagement d'être en vie et à la douleur, revint de manière foudroyante. Dylan jeta un coup d'œil par la fenêtre, ramassa une paire de chaussettes au sol et revint vers le lit avec un sourire mauvais. Il s'assit aux côtés de Carlos et le saisit par les joues, enfonçant douloureusement ses doigts à l'intérieur et le forçant à ouvrir la bouche comme il l'aurait fait avec un cheval. Dylan enfonça la paire de chaussettes dans la bouche du policier. Carlos voulut crier, avertir TK, lui faire comprendre qu'il devait rester avec celui qui l'avait déposé, appeler la police, mais tout fut absorbé par l'épais tissu. Le blond lui sourit à nouveau, d'un sourire mauvais, tapotant sa joue.

"Je pense qu'on a un invité, chuchota-t-il. Il ne faudrait pas lui gâcher la surprise."

Carlos s'agita, criant des sons étouffés par les chaussettes. Dylan fronça les sourcils et donna un autre coup de poing au brun qui vit des étoiles.

"Plus un bruit maintenant, ou je vais me remettre au baseball."

Le policier le regarda pétrifié par le retour de douleur qui le prit dans les jambes, mais ce qui lui fit le plus peur fut qu'il ne se serve pas de cette batte sur lui, mais sur TK.

La voiture quitta l'allée et le bruit de la porte d'entrée s'ouvrant leur parvint. Dylan recula, se mettant de manière à être caché par la porte lorsque celle-ci s'ouvrirait.

"Carlos ?" appela le secouriste du rez-de-chaussée.

Celui-ci paniqua. Pour la première fois depuis qu'il le connaissait, il ne voulait pas que son amant soit là, il ne voulait pas le voir passer cette porte.

Le bruit des marches de l'escalier grinçantes leur parvint et Dylan eut un sourire mauvais. Sans qu'il ne puisse s'en empêcher, les larmes envahirent ses yeux marrons. Comment était-ce possible qu'une situation aussi mauvaise que la sienne puisse autant se dégrader avec l'arrivée de la personne qu'il aimait le plus au monde ?

La porte s'ouvrit et le regard de TK se posa immédiatement sur lui. L'incompréhension et la peur s'inscrivirent sur son visage une demi-seconde avant qu'il ne se précipite vers Carlos. Le brun tenta de lui faire des signes de tête pour qu'il reparte, qu'il ne tombe pas dans le piège qui lui était tendu, mais le secouriste ne comprit pas. Il se précipita sur son amant, laissant au passage sa veste qu'il portait à son bras en entrant au pied du lit et commença par lui retirer les chaussettes.

"Oh mon dieu, Car...

- Fuis ! cria le policier. Cours !"

TK se leva, pas pour obéir à son homme paniqué, mais prêt à le défendre. La porte de la chambre se referma.

"Liam..."


Tu m'as trompéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant