Chapitre 6 : A l'aide

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Carlos prit une grande inspiration, plaça ses dents sur sa lèvre inférieure et leva sa jambe gauche pour la rapprocher de la veste de TK. La douleur qui le transperça, partant de sa jambe pour remonter le long de son corps jusqu'à sa tête faillit le faire crier de douleur. Il tint bon. Il mordit sa lèvre jusqu'au sang. Des larmes perlèrent aux coins de ses yeux. Il reposa sa jambe et prit le temps de reprendre son souffle, de laisser la douleur se calmer. Il lui fallut de longues minutes pour se sentir prêt à affronter la douleur à nouveau. Avant de retenter de bouger, le policier leva la tête pour regarder la distance qu'il lui restait à faire avant ne serait-ce que de pouvoir toucher la veste et la laissa retomber de dépit. Il lui restait au moins trente centimètres à combler et il lui semblait ne pas avoir réussi à en parcourir plus de deux lors de sa tentative précédente. Cependant, il allait persévérer. Il ne pouvait pas laisser tomber juste parce qu'il avait mal. Il ne pouvait pas abandonner TK entre les mains de cet homme, rien que d'imaginer ce qu'il pouvait lui faire, ce qu'il risquait de lui faire, lui donnait la force de supporter la douleur. Il devait y arriver. Il devait trouver une solution pour accéder au téléphone de son amant et appeler les secours.

TK se forçait à manger, car il n'avait absolument pas faim. Il mangeait le plus lentement possible sans vraiment regarder le film à la télévision. Une partie de son esprit pensait à Carlos. Il revoyait les marques sur son corps, se demandant à quel point ses blessures étaient graves. Il était frustré car il les avait regardé trop rapidement pour réussir à les évaluer. Il espérait que ce n'était pas trop grave, qu'aucune ne mettait en danger la vie de son petit-ami et qu'elles ne l'empêcheraient pas de se saisir de son téléphone dans sa veste pour alerter les secours. Bien sûr, il savait que ce ne serait pas simple pour lui avec les bras attachés, mais c'était leur seule chance. Il avait vu le téléphone de Carlos explosé sur la table de chevet. Tout ce qu'il pouvait faire lui était de leur donner le plus de temps possible. Il avait l'impression d'être en sursis.

Tout le reste de son attention était tourné vers celui qui mettait leurs vies en danger, Dylan, assis à ses côtés. Le blond semblait impatient de le voir terminer son repas, sa main caressait sa cuisse, restant pour l'instant sagement loin de ses parties intimes, mais TK n'avait aucun doute sur ses intentions futures. Il prenait donc le plus de temps possible pour repousser au maximum l'échéance, celle où il devrait choisir son sort. Quand il avait découvert l'homme en haut et qu'il avait compris qu'il n'hésiterait pas à tuer Carlos, il s'était dit qu'il était prêt à tout pour sauver son homme. Maintenant qu'il n'avait plus son petit-ami dans son champ de vision, qu'ils n'étaient plus dans la même pièce,il n'était plus aussi certain d'être prêt à laisser cet homme qui ne lui inspirait que du dégoût le toucher. Il se faisait déjà violence pour ne pas virer la main sur sa cuisse.

Finalement, la patience de Dylan s'épuisa et sa main monta entre les jambes de TK qui sursauta en s'éloignant le plus possible sans quitter le canapé.

"Qu'est-ce qu'il se passe Liam ? demanda le blond en s'approchant à nouveau et en saisissant TK par la gorge.

Le secouriste fit un énorme effort pour rester calme et chercha rapidement un mensonge qui pourrait lui acheter du temps.

- Je me sens sale et fatigué... tenta-t-il.

Cependant il regretta ses mots dès qu'ils passèrent ses lèvres. Les yeux de Dylan s'étaient mis à briller de luxure, alors que sa langue passait sur ses lèvres.

- Mais, je t'en prie, va prendre une douche, répondit-il en se levant.

Sa main passa de la gorge du jeune homme à son bras, le tirant à sa suite dans les escaliers pour le pousser dans la salle de bain. Dylan s'accouda au chambranle de la porte et regarda TK qui tremblait de tous ses membres.

- Est-ce que... tu pourrais me laisser me laver seul s'il-te-plaît ?

Le blond jeta un coup d'œil à la fenêtre de la pièce, il était impossible que TK s'échappe par là et ils le savaient tous les deux.

- Je te laisse quinze minutes."

TK se demanda si laisser autant de temps à ce monstre pour retourner voir Carlos qui était dans la pièce d'à côté était réellement une bonne idée. Il espérait qu'il n'irait pas le voir, qu'il se contenterait d'attendre dans le couloir, mais il n'y croyait pas vraiment. Il prit alors une douche express et en ressortit en laissant l'eau couler. Il avait eu une idée, une idée qui avait réellement peu de chances de succès, mais il était prêt à tout tenter. Espérant que le bruit de la douche couvrirait celui de ses actions, il remit son boxer, se saisit de la mousse à raser et ouvrit la fenêtre. A l'extérieur de celle-ci, il s'appliqua à écrire les lettres S.O... il n'eut pas le temps de terminer. Un hurlement de douleur déchira l'air et terrorisa TK. Il referma vivement la fenêtre, reposa la mousse à raser sur l'évier et se précipita hors de la salle de bain.

Carlos avait réussi après de nombreux et douloureux essais à mettre son pied contre la veste. Haletant, en larmes à cause de la douleur, il était parvenu à sortir le téléphone de la poche et à le faire glisser sur le lit lorsqu'il entendit des bruits de pas dans l'escalier. Son cœur se figea. Il ne fallait surtout pas que Dylan voit le cellulaire. Il prit une grande inspiration et déplaça la veste sur l'appareil. La douleur l'assomma quasiment. Il était à bout de forces. Ce n'était pas parfait, mais il n'était pas capable de faire mieux pour l'instant. Il le sentait, s'il essayait à nouveau de bouger sa jambe il allait perdre connaissance et il était hors de question pour lui que ça arrive. Il entendit TK dire qu'il voulait se laver seul et Dylan répondre qu'il avait quinze minutes. Carlos en fut à la fois soulagé et stressé, soulagé que l'homme n'aille pas sous la douche avec son amant, mais stressé qu'il ne revienne dans la chambre... ce qui ne manqua pas d'arriver. Le blond le détailla de son regard froid, regard qui devint furieux lorsqu'il se posa sur ses jambes. D'un geste rageur, il souleva la veste et découvrit le téléphone. Ses pupilles grises devinrent presque blanches alors que sa main attrapa la batte de baseball. Carlos n'eut pas le temps d'avoir peur, ou d'essayer de retenir le cri de douleur qui passa ses lèvres lorsque l'objet s'abattit sur le téléphone, l'explosant en petits morceaux, mais aussi sur sa jambe droite. Son corps s'arqua alors qu'il criait, des points noirs dansèrent devant ses yeux et il perdit connaissance. Seulement il fut rapidement ramené à la conscience et à la douleur par un coup de poing dans son ventre. Le souffle coupé, il essaya difficilement de fixer ses yeux et son esprit sur son tourmenteur.

"Tu as appelé les flics ? grogna-t-il."

Carlos fit signe de la tête que non, mais il voyait bien que Dylan ne le croyait pas et n'en avait strictement rien à faire. Les yeux de l'homme exprimaient clairement qu'il allait le tuer. Cette fois le latino eut le temps de voir la batte se lever et d'avoir peur, il allait recevoir le coup en pleine tête, il en était persuadé. Il pensa à TK. Il aurait voulu lui dire à quel point il l'aimait une dernière fois. Une larme roula sur sa joue. Il ferma les yeux, prêt à mourir.

Ce chapitre vous a plu ?

J'espère parce que je pars en vacances et je ne suis pas sure de pouvoir poster pendant mon absence.

A bientôt


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