Chapitre 2 : retour à la maison

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Le couple avait été silencieux durant leur trajet en voiture jusque chez eux. TK avait été perdu dans ses pensées, essayant de repousser le souvenir de la langue de cet inconnu dans sa bouche, alors que Carlos tentait d'oublier sa propre jalousie face à cet acte et face aux mots de son homme lorsqu'il l'avait qualifié d'ami. Il savait que TK ne l'avait fait que pour éviter d'empirer la situation et qu'il n'en pensait pas un mot. Il n'avait donc aucune raison d'être jaloux et voulait se concentrer sur son amant qui semblait avoir un petit peu de mal à faire front. Il fut cependant surpris lorsqu'à peine la porte d'entrée passée, il fut plaqué contre celle-ci par son amant qui lui dévora la bouche. Tous deux gémirent dans le baiser, mais Carlos força le secouriste à s'éloigner quelque peu.

"Tu es sûr ? demanda-t-il, craignant que TK ne le fasse que pour se faire pardonner de ce qu'il venait de se passer.

- J'en ai envie Carlos... répondit-il en s'attaquant à la gorge du policier qui avait du mal à garder la tête froide.

- J'en meurs d'envie aussi, mais je ne veux pas que tu te sentes obligé à cause de ce qu'il vient de se passer.

TK cessa tout contact, faisant gémir le latino de dépit, et le regarda intensément.

- Carlos, je ne me suis jamais senti autant en sécurité que dans tes bras. J'ai toujours su que si je te demandais, à n'importe quel moment d'arrêter de me faire l'amour tu le ferais sans chercher à me faire changer d'avis. J'ai une confiance aveugle dans le fait que tu respecteras mon consentement quelque soit la situation. Alors s'il te plaît, fais-moi confiance lorsque je te dis que j'en ai envie parce que je t'aime et que t'es grave sexy !"

Le policier, touché par ce qu'il venait d'entendre, ne chercha pas à répondre. Il embrassa TK à pleine bouche, l'entourant de ses bras et le faisant doucement reculer vers les escaliers. Les deux hommes ne se séparèrent que pour monter les marches et se remirent à s'embrasser dès qu'ils furent à l'étage. Ils se déshabillèrent précipitamment l'un l'autre lâchant la bouche de l'autre seulement pour permettre le passage des vêtements et pour respirer. Carlos se déconnecta finalement de la bouche de son amant pour le pousser sur le lit et se mettre au-dessus de lui. Avec sensualité, il goûta la peau du new yorkais jusqu'à arriver à son sexe dressé. Il ne le fit pas attendre, pas aujourd'hui et le prit directement dans sa bouche. TK lâcha un juron sous la sensation soudaine qui se transforma en gémissement de plaisir. Carlos était vraiment doué pour l'emmener au septième ciel. Trop doué ! Il allait le faire jouir comme ça s'il continuait, ce n'était pas ce qu'il voulait à ce moment-là.

"'Los, haleta-t-il difficilement.

L'interpellé releva la tête avec regrets, mais sans hésitation. Il posa un regard interrogateur sur son homme, se demandant s'il allait bien.

- Te veux en moi, souffla TK en reprenant doucement ses esprits, malgré la frustration due à la perte de contact."

Carlos ne se le fit pas dire deux fois. Avec un sourire de prédateur, il remonta à hauteur de la bouche de son homme pour l'embrasser. Il attrapa à l'aveugle le lubrifiant sur la table de chevet et prépara activement TK à le recevoir. Le secouriste s'était saisi de la verge du latino et le masturbait vivement, l'emmenant à son tour proche du précipice. Carlos ne fit pas durer les préliminaires, dès qu'il sentit qu'il pouvait pénétrer son homme sans le blesser, il retira ses doigts, récoltant un grognement de frustration et se positionna pour lui faire l'amour. Il ancra son regard aux yeux de TK et le pénétra lentement, s'assurant qu'il allait bien tout du long.

"Suis pas en sucre, rit TK en refermant ses jambes autour de la taille de son amant."

Carlos se trouva tout d'un coup entièrement à l'intérieur de son amour. La sensation les fit tous les deux gémir de plaisir. Ne voyant aucune trace de douleur sur les traits du new yorkais, Carlos commença à bouger, adoptant directement un rythme profond qui lui permit de faire crier son homme de plaisir à chaque coup de reins. TK ne se retenait pas pour montrer à quel point il aimait ce que le latino lui faisait, lui griffant le dos et laissant quelques suçons sur sa peau. La tension monta exponentiellement en eux, les rapprochant de plus en plus du gouffre. Aucun d'eux n'aurait pu dire pendant combien de temps ils avaient fait l'amour lorsque l'orgasme vint les saisir.

Carlos se retira paresseusement de TK et roula à ses côtés pour le prendre dans ses bras. Il rabattit les draps sur eux et ils s'endormirent, bercés par la détente post-orgasmique et leur amour.

Le policier se réveilla au milieu de la nuit. Il regarda amoureusement son amant dormir pendant quelques instants avant de se remémorer la journée qu'ils venaient de vivre. Un mauvais pressentiment le saisit, l'empêchant de rester au lit. Il enfila un boxer et descendit au salon. Là, il prit son ordinateur et commença à faire des recherches sur l'homme qui avait embrassé TK de force plus tôt et sur son amant Liam. Il passa plusieurs heures, jusqu'au petit matin, sur son moteur de recherche. Plus il apprenait des choses sur ces hommes, plus il avait des questions et des inquiétudes.

Il était parvenu à trouver la photo du fameux Liam et il était vrai qu'il ressemblait énormément à TK, il était certes plus jeune que lui sur la photo et plus mince, mais ce qui les différenciait le plus était leurs regards. Celui de TK était rieur, heureux, parfois amoureux, parfois en colère, mais surtout il était vivant, alors que celui de Liam était éteint. Ce dernier avait aussi un dossier médical très rempli une fois les archives des différents hôpitaux de la ville compilées. Ce jeune homme était soit très maladroit, soit battu. Son instinct lui disait que c'était certainement plutôt la seconde possibilité, sauf que depuis quatre mois plus rien. Il ne trouvait plus aucune trace du jeune homme, il ne se servait plus de ses cartes bancaires, de son téléphone, de ses réseaux sociaux, plus rien, il s'était volatilisé.

De son côté Dylan était connu pour être un homme agressif pouvant, lorsqu'il ne prenait pas son traitement, souffrir d'hallucinations. Il avait été arrêté à plusieurs reprises, mais il avait toujours été libéré sous caution par son père avant que les charges ne soient abandonnées par les plaignants. Entre son instabilité mentale et son père, Carlos se mit à craindre que Dylan sorte rapidement de prison.

L'appréhension qu'il avait eu plus tôt se réinstalla dans son ventre. Le policier commença à craindre qu'il ne se mette à la recherche de TK. Il réfléchit à ce qu'il pouvait faire pour protéger son amant, mais il ne voulait pas l'effrayer. Il était toujours perdu dans ses réflexions lorsque son homme descendit pour prendre son petit déjeuner. Carlos décida de ne rien lui dire pour l'instant et de garder de son côté autant que possible un œil sur Dylan.


Tu m'as trompéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant