Journée n°1

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Elle se tenait enfin devant moi, la maison des souvenirs, ceux de mon enfance. Sa familiarité était réconfortante, comme un vieux doudou qu'on gardait précieusement dans une boite même après avoir grandi.

Sa familiarité était ancestrale, une bâtisse traditionnelle construite de plein pied à l'image des Hanok, héritage de bois et de pierre issu de la période des trois royaumes. 

La modernité n'était pourtant pas absente en son sein. Ma famille l'avait rénové il y a quelques années, tout en préservant certaines marques du temps. Elles étaient des témoins de l'histoire puisque les Kim eux-mêmes l'avait construite, plusieurs génération de cela. 

Pendant que mes parents déchargeait les valises je m'approchais de l'entrée, respirant à plein poumon l'air iodé qui me parvenait du front de mer. Ma main se posa sur l'une des poutres en bois soutenant les fondations et sur laquelle des formules de protection avaient été gravées dans un ancien Hangul. 

Les vacances pouvaient enfin commencer. 

Le vol entre Séoul et Jeju avait puisé dans mon énergie quand bien même j'en avait l'habitude, prenant le même depuis mes 6 ans. Heureusement que ma mère avait été à mes côtés, en particulier lorsque le type de la location de voiture nous avait fait patienter plus d'une heure pour des raisons complètement bidons.

Des mots plus que vulgaires avaient failli fuser et j'avais dû puiser dans le peu de patience en moi pour qu'ils ne se précipitent pas hors de ma bouche.

J'avais gardé en tête le principale : j'étais parti pour 1 mois de vacance avec les gens que j'aime.

Tout du moins une partie d'entre eux, si mon séjour serait une réplique de l'an passé, l'été de mes 17 ans.

-Ramène tes fesses Taehyung ! Tu pourrais aider tes vieux parents quand même.

-Tu n'as que 40 ans maman.

-Faites des gosses tient.

Ma mère passa devant moi un tas de serviettes empilées dans les bras. Amorphe, je me contentais de lui offrir un sourire penaud tout en évitant son regard noir lorsqu'elle entra dans le vestibule.

La porte était déjà grande ouverte, mon père s'étant occupé de l'ouvrir elle et toutes les fenêtres de la maison pour dissiper l'odeur de renfermer et de poussière.

Le bois grinçait à chaque fois qu'un courant d'air les traversait mais le bruit ne me dérangeait pas.

En réalité, rien ne pouvait entacher ma bonne humeur, alors que je venais tout juste de passer mon bac et que je pouvais enfin me reposer. 

Lorsque ma mère se dirigea à nouveau vers la voiture avec sa longue chevelure emmêlée et ses vêtements débraillés, la culpabilité me rattrapa, marchant finalement dans ses pas pour me saisir de la plus grosse valise : la mienne.

Il faut dire que j'étais un garçon plutôt coquet et même si en Corée l'industrie de la beauté et de la mode étaient moins genrés, j'avais conscience que la majorité de mon entourage me prenait pour un garçon étrange.

Mise à part les idoles, peu de jeune homme se maquillait comme je le faisait. Il ne portait pas d'eye liner ou quelques paillettes sur leurs paupières. Ils ne passaient pas non plus un temps indéfini à composer des tenues élaborées pour apparaitre dans un style délicat et plutôt androgyne.

L'été du crépuscule ◌Taekook◌Où les histoires vivent. Découvrez maintenant