Chapitre 4

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Il est l'heure ! S'écria Alma Madrigal, rappelant toute sa famille à l'ordre ; elle ne souffrirait pas d'attendre.

Une nouvelle journée de travail s'annonçait déjà pour les Madrigals ; une journée qui avait commencé aux aurores pour Julieta. Dans la cuisine de la Casita, elle s'affairait depuis les petites heures, afin de concocter suffisamment de mets pour nourrir sa famille, mais également pour soigner les maux et les blessures des villageois de l'Encanto. Une noble, mais non moins éreintante, tâche qui ne minait en rien l'honorable guérisseuse. Elle se donnait corps et âme pour les autres, depuis si longtemps déjà ; y puisant satisfaction et béatitude. Tout comme sa seconde fille.

Luisa ! À la seconde où sa mère l'appela, elle apparut au seuil de la cuisine. Peux-tu...

J'y vais !

L'adolescente de treize ans chargea les plateaux de victuailles pour s'en aller, les déposer dans la charrette à l'extérieur de la Casa Madrigal, faisant ainsi plusieurs allés et retour, à mesure que sa mère remplissait les plats. Julieta souriait chaque fois à sa fille, l'encourageant silencieusement dans sa tâche, alors que le reste de la famille se regroupait pour le petit-déjeuner.

Camilo ! Arrête de te faire passer pour Dolores ! Gronda Félix, en tirant son remuant garçon par son ruana.

Mamà ! Mirabel n'arrête pas de tiré sur ma robe ! Se plaignit Isabela, qui venait d'apparaître, suivie par Mirabel, qui riait en tenant effectivement le pan de la robe de l'aînée, pour se faire traîner au sol.

Allez, tout le monde à table ! Et un peu de tenue, je vous prie. Tempéra Abuela, remettant un peu d'ordre dans la cacophonie familiale.

L'effervescence dura ainsi, jusqu'à ce que le petit-déjeuner soit terminé et tous se soient préparé au départ. Alors, Casita émit une série de bruits joyeux, ramenant le calme parmi les membres de la famille.

Holà, tout le monde... Luciana apparu alors, à l'entrée de la salle à manger, son sac sur l'épaule et un sourire discret, mais non moins aimable, au coin des lèvres.

Lucia' ! S'écria Mirabel, sautant de sa place à table, pour courir dans les bras de la jeune Guzmàn ; sa gardienne attitrée.

Pas de don, pas de travail ; pas tant qu'elle ne fût pas un peu plus âgée. Pas de don, donc peu d'importance. Triste réalité pensait souvent la demoiselle, mais elle se réjouissait néanmoins, de s'occuper de la benjamine des Madrigals. Cela témoignait de la confiance, qu'ils plaçaient en elle ; de la place qu'elle avait encore un peu dans le cœur de cette famille. Pourtant, les liens qu'elle avait tissés avec eux, se rompaient un à un, irrévocablement.

Buenos Dìas, Luciana ! Entonnèrent en cœur l'entièreté de la famille, avant de quitter la pièce au compte-gouttes, sans un mot, ni un regard de plus à la jeune fille.

Tous, sauf Julieta et Dolores.

J'ai laissé de quoi déjeuner, pour vous deux. Dit la première, tout en serrant Mirabel dans ses bras. Oh, et, évitez de vous promener près des abeilles. Agustín s'est encore fait piquer hier, elles sont d'assez méchante humeur. Te amo, mi cosa linda ! Dit-elle, avant de prendre Luciana dans ses bras, avec la tendresse et la chaleur d'une mère bienveillante. Merci encore de t'occuper d'elle, Luciana. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.

Luciana sourit à tant de tendresse de la part de cette femme, qu'elle admirait tant et qui, en dépit du temps passant, lui témoignait la même affection depuis son arrivée dans sa vie. Celle-ci s'en alla rejoindre le reste de la famille, suivit par Dolores. Cette dernière lui sourit à son tour, avant de la serrer brièvement dans ses bras, l'invitant à ce qu'elles puissent se voir plus tard dans la journée. Luciana suivit son amie du regard et croisa celui de Luisa, qui attendait sa cousine pour le départ. Elle lui fit un signe de la main, mais jeune fille n'y répondit pas ; fuyant sa présence. Un soupir s'échappa de la bouche de la gardienne, tandis que Casita refermait sa porte sur les Madrigals ; le calme revenant enfin entre ses murs.

Et les étoiles brillaient...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant