Casita resplendissait dans le crépuscule ; de couleurs et de fleurs, qu'Isabela avait fait pousser pour l'occasion. Des rideaux, des tapis, des banderoles de roses, il y en avait partout. L'ensemble embaumait à des kilomètres à la ronde, invitant le village entier à la liesse et à la fête à venir. Les Guzmàn n'y firent pas exception ; voyant bientôt leurs deux enfants disparaître de leur vue, pour s'en aller à la rencontre de leurs amis. C'est ainsi que Luciana en vient à sursauter au détour d'une colonne. Lorsque Dolores sortit de derrière un massif pot de fleur, tout en criant pour l'effrayer ; nullement assagie avec les années.
— Je t'ai entendue arriver ! S'exclama la brunette, tout en pouffant de rire, alors que son amie gisait au sol, là où elle était tombée de surprise sur les fesses.
— Ce n'est pas drôle, Dolores. Mama me disputera, si je suis sale avant le début de la cérémonie. Souffla la fillette, tout en se relevant et en époussetant énergiquement sa jupe rouge.
Cela ne fit pourtant pas cesser l'hilarité de la fille de Pepa, qui lui prit la main pour la tirer à sa suite, plus avant, dans la Casa Madrigal, afin de rejoindre sa cousine et amie, Isabela. Cette dernière était resplendissante dans sa robe rose vaporeuse, des fleurs de la même nuance dans sa longue chevelure noire, parfaitement lisse et soyeuse. La plus âgée des Madrigals sourit à pleines dents, en voyant sa plus vieille amie, et lui sauta au cou, après avoir fini d'arranger le grand rideau de roses rouges.
Tout ceci se déroulait sous le regard aussi attendrit, qu'attentif, d'un spectateur de l'ombre. C'était ce genre de tableau, quasi familiale, qui faisait regretter à Bruno de n'être pas le père de Luciana ; de n'avoir su convaincre sa mère, qu'il était capable de l'élever et de l'aimer. L'amour que se portait les fillettes était clair, limpide et surtout sincère, même si leurs différences les séparaient parfois.
Lorsque enfin, la petite Guzmàn prit conscience de sa présence, elle courut à lui les bras tendus, et dans un presque cri, s'exclama : « Papa Bruno ! »
Son sourire à lui s'élargit alors, occupant plus de place sur son visage que ses grands yeux, qui menaçaient de laisser quelques larmes de tendresse couler ; comme chaque fois qu'elle l'appelait ainsi. Sans peine, il la souleva de terre et la serra dans ses bras, comme si c'était la dernière fois qu'il la voyait ; comme chaque fois qu'il en avait l'occasion, pour marquer sa présence auprès de lui.
— Mi angelita ! Dit-il tandis qu'il la reposait au sol, mais sans lui lâcher la main, qu'il gardait précieusement ; volant ainsi encore quelques précieux instants. Tu es très belle, mi sol. Ta maman a fait un très bon choix.
— Il lui manque des fleurs ! Déclara alors la petite fleuriste en herbe, tout en faisant apparaître une série de roses rouges dans ses mains.
— Toujours des roses... Soupira Dolores, en levant ses mires foncées au ciel, avant de décocher un sourire amusé à sa cousine.
Ceci brisa alors l'élan de colère qui montait dans le regard d'Isabela, évitant à tout le monde une tempétueuse crise de cette dernière. Tous se permirent de rire de la remarque de la fille de Pepa, avant d'être interrompu.
— C'est moi qui les lui met dans les cheveux ! Tonna une petite voix triomphante dans leurs dos, les faisant se retourner comme un seul homme, face à la nouvelle venue. Cette dernière sembla perdre un instant son assurance, laissant retomber ses poings auparavant posés sur sa taille et redevenant la petite fille hésitante qu'elle était en réalité. Elle, qui était fermement campée sur ses courtes jambes, mais non moins costaudes, suppliait presque sa sœur aînée du regard désormais. Je peux, Isa' ?
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Et les étoiles brillaient...
Fiksi Penggemar"Tu es mon soleil. Il se lève quand je te vois. Il se couche quand tu disparais. " Bruno Madrigal, mené par l'une de ses visions, découvre une orpheline dans la jungle, entourant l'Encanto. S'il ne peut l'élevée, il compte bien gardé un œil sur ell...