Chapitre 4

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          "Hey, Faithounette !" Cria Lisa dans l'oreille de Faith. Celle-ci, plongée dans ses pensées, n'avait pas entendu Lisa s'approcher.

     Faith tourna la tête vers Lisa et remarqua qu'elle lui ramenait le parapluie de sa tante.

          "Tiens. Tu le rendra à ta tante en la remerciant." Dit-elle, tout en donnant le parapluie à Faith.

     Lisa vit de suite que son amie n'allait pas bien. Il est tout à fait normal qu'après six ans d'amitier, elle pouvait se rendre compte lorsque quelque chose n'allait pas chez Faith.

          "Tu as un problème ? Demanda Lisa.
     - N...non. T'occupe. Lança Faith d'un ton monotone.
     - Je te connais. Je sais quand quelque chose ne va pas. Tu veux en parler Faithounette ?
     - Je t'ai dit que ça allait. A propos. Tu ne m'a pas dit ce que tu avais pensé du film.
     - Il était marrant. Mais j'ai eu peur lorsque l'oeil est sorti du sac.
     - Petite nature. Moi j'ai eu de la peine pour la petite fille. En tout cas, l'actrice était géniale.
     - Sûr. Je suis certaine qu'elle fera une belle carrière. Tu penses que toutes les deux, on pourraient devenir des actrices ?
     - Poufff. Non. Je ne pense pas. Rien que le spectacle de Noël me terrifie.
     - Moi je nous voit bien devenir des stars. Faith et Lisa contre les démons.
     - On dirait le nom d'une mauvaise série B."

     La cloche sonna. Faith et Lisa s'en alla en cour.

*

     Une fois les cours terminés, Faith et Lisa se dépêchèrent de courir à l'extérieur de l'établissement. Chose tout à fait normale au vu de la plaisanterie qu'elles avaient fait aux garçons. En effet, celles-ci avaient fait croire aux garçons qu'elles avaient volés le contrôle de géographie et qu'ils auraient toutes les réponses puisqu'elles leur vendaient les questions. Seulement, un petit détail que les deux chipies avaient sûrement oublié de leurs donner, les questions étaient toutes inventés. Il était certain que les garçons n'en resteraient pas là, et ces derniers les ont poursuivies dans tout l'établissement une fois que la sonnerie a retenti.

     Arrivées au croisement de la rue de l'école, Faith et Lisa se séparèrent. Chacune d'entre elles rentra chez elle.

     Sur le chemin, Lisa sentit une étrange odeur. Elle n'arrivait pas à mettre de nom sur cette odeur très singulière qu'elle connaissait, mais qu'elle ne pouvait citer. Tout en se bouchant les narines avec son pouce et son index. "Ça pu !" Dit-elle avec une voix de canard. Elle se mit alors à courir.

     Plus elle courait et plus l'odeur devenait puissante. Comme si cette dernière avançait vers elle. Ou si Lisa courait droit vers cette odeur. C'est alors qu'elle stoppa net sa course. "Si je cours dans l'autre sens, l'odeur diminuera. Je passerais par un autre chemin." Se dit-elle.

     Elle se retourna et courut dans le sens inverse. Mais alors qu'elle arrivait au lieu où elle avait senti l'odeur, celle-ci se faisait de plus en plus forte. Une chose était alors certaine. L'odeur la poursuivait.

     Il fallut bien la traversée de trois pâtés de maison pour permettre à Lisa d'arriver au sien. À chaque partie de lotissement pavillonnaire, l'odeur se faisait de plus en plus forte. Épuisée à force de courir, Lisa faillit trébucher à 100 mètres de chez elle. Fort heureusement, elle se rattrapa et fonça vers la porte d'entrée. Elle ouvrit la porte avec difficulté, due à son affolement, et la referma derrière elle instantanément.

     La porte claqua si fort que Miranda, la tutrice de Lisa, descendit l'escalier en courant.

          "Que se passe-t-il ici ? Demanda Miranda.
     - C'est... C'est moi Miranda ! Répondit Lisa essoufflée.
     - Qu'est-ce qui te prends de claquer la porte aussi violemment ?
     - J'avais l'impression d'être suivi.
     - Comment ça "suivi" ?
     - Sur le chemin du retour j'ai senti une étrange odeur et j'avais l'impression que quelqu'un m'observait et me suivait.
     - Attend Lisa.

     Miranda ouvrit la porte et regarda à l'extérieur de la maison. Après avoir observer quelques instants, elle ferma la porte.

     - Il n'y a rien dehors. Tu as dû rêver.
     - Mais je te jure...
     - Ne jure pas s'il-te-plaît. Monte dans ta chambre et fait tes devoirs."

     Arrivé dans sa chambre, Lisa posa son cartable à côté de son bureau situé en face de la porte d'entrée et juste devant la fenêtre. Elle s'assit sur la chaise et pensa longuement à ce qui venait de se passer. Pourquoi Miranda, la femme adulte avec laquelle elle s'entendait le mieux, ne l'avait pas crue. Et surtout pourquoi elle n'avait rien vu ni rien senti.

*

     Cela faisait deux ans que Lisa avait été placée dans la famille de Miranda et Jimmy. Ses parents n'étants pas en mesure de s'occuper d'elle.

     Sa mère Cindy était une femme violente qui avait prit pour habitude de l'enfermer dans le placard et de la ressortir uniquement lorsqu'elle aurait lu complètement la Sainte Bible à voix haute de la première à la dernière page. Il arrivait, parfois, que Lisa sorte le lendemain matin sans avoir mangé ni bu. En effet, à chaque pleur ou bégaiement, elle devait reprendre la lecture à la première page.

     La deuxième punition que sa mère avait l'habitude de lui infliger était de lui attacher les mains au lit, de lui enlever ses bas vêtements et de lui infliger une flagellation sur les fesses jusqu'à temps qu'elle ait prononcé pardon assez de fois. Nombres de fois qui pouvait varier en fonction de la colère de Cindy.

     Son père, Simon, s'était tués dans un accident de voiture. La voiture avait été prise entre un camion et un car. Celle-ci avait été pliée en deux et il ne restait pas grand-chose du pauvre Simon. Depuis son décès, Cindy avait perdu la tête et tenait sa fille pour responsable de la mort de son cher époux. Estimant que si celui-ci était mort, c'était uniquement parce que Lisa, habitée par le démon, lui avait jeté un sort.

     Le calvaire de Lisa dura trois ans environ. Jusqu'au jour où la voisine appela la police, qui tomba sur l'un de ces mauvais jours où Lisa était enfermée dans le placard à lire la Sainte Bible. Cindy avait été embarquée et, n'ayant pas d'autres familles, Lisa fut placée chez Miranda et Jimmy, une famille d'accueil aisée qui a su lui donner tout l'amour et la protection dont elle avait besoin. A tel point que Lisa avait prit l'habitude de les considérer comme ses parents, même si elle ne les appelait pas "papa et maman", elle disait à qui veut l'entendre que Miranda et Jimmy était ses parents.

*

     Sans s'en rendre compte, Lisa s'était endormie sur son cahier. Ce fut la porte d'entrée, fermée par Jimmy, qui la réveilla. Quelques minutes plus tard, elle entendit frapper à sa porte. "Entrez. Dit Lisa. Jimmy entra alors sans faire trop de bruit. Il n'avait pas encore retiré sa veste de costume lorsqu'il referma la porte derrière lui.

         "Quelque chose ne va pas Lili ? Demanda-t-il.
     - De quoi tu parles ?
     - Miranda est très inquiète pour toi. Elle dit que tu as débarquée en claquant la porte et que tu lui as dit que tu avais été suivie.
     - C'est vrai, mais elle ne m'a pas cru.
     - Elle m'a dit aussi qu'elle avait regarde à l'extérieur de la maison et qu'il n'y avait personne.
     - C'était plus une sensation qu'autre chose.

     Jimmy s'assit sur le lit et tapa de sa main sur sa gauche, faisant signe à Lisa de s'asseoir à côté de lui. Elle se leva de la chaise et se dirigea vers le lit avant de s'asseoir à côté de Jimmy.

          "Explique moi. Que s'est-il passé ?
     - Quand je suis sortie de l'école tout avait l'air normal. Pourtant, à la moitié du chemin, j'ai senti une étrange sensation. Et une odeur bizarre. Ça ressemblait à... Quelque chose de désagréable. Plus je m'approchais de la maison et plus l'odeur devenait forte et insupportable. Pourtant, quand j'ai fait demi-tour, l'odeur continuait à être de plus en plus forte. Comme si elle me poursuivait.
     - Ça devait être une hallucination. Où autre chose. Je suis certain qu'il y a une explication logique à tout ça. Tu veux que j'appelle le médecin ?
     - Non. Ça ira. Merci Jimmy.
     - Je t'appelle dès que le dîner sera prêt.
     - Ok."

     Jimmy se leva du lit et sorti de la chambre.

     Seule, Lisa se mit à réfléchir. Peut-être était-elle malade. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre qui donnait sur la rue. En observant bien, elle pouvait distinguer une ombre, pas tout à fait humaine, cachée derrière l'arbre qui faisait face à la maison. Bien que légèrement en retrait vers la gauche.

     L'ombre la regardait. Elle avait deux yeux brillants tel deux magnifiques diamants.

     Prise de panique, Lisa eut un mouvement de recul. Lorsqu'elle revint à la fenêtre, l'ombre avait disparue.

The Faith Saison 1 Episode 1: Boute-en-trainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant