Chapitre 10

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Du bruit, du bruit et encore du bruit... Quand est ce que ça allait s'arrêter ? Toutes ses voix lui faisaient mal au crâne. Elle n'en pouvait plus. Une honte indescriptible couplée à une peine immense...
Et dans tout ça, Hinata fut la seule à réellement le voir chez elle.
Mais qu'est ce qu'elle pourrait lui dire ? Qu'est ce qu'elle pouvait lui dire ? Hinata a toujours voulu aider les autres quant elle le pouvait, toujours. Mais elle n'a jamais connu de contexte pareil. Ici, ce n'etait pas un simple "Ça va aller" qui allait améliorer quoi que ce soit. Ce n'est plus une simple tape sur l'épaule qui allait réconforter quiconque.

Tandis que chacun dans la classe s'adonnait à mettre le feu aux poudres de la situation, Hinata detourna l'attention pendant quelques secondes. Contemplant l'attitude despérante et amère de sa classe et de ses amies. Comment pouvaient ils tous être aussi destables envers quelqu'un qui n'avait rien demandé ?
Puis vint l'instant d'après, quand ses rétines se redéposèrent sur son amie pour la supporter ne serait ce que de loin, elle la vit.
Elle ne put rien faire si ce n'est regarder, les yeux ébahis, sa bouche qui s'ouvra béante automatiquement. Le corps de son amie venait de basculer hors de sa chaise, sous les yeux de la brune admirant sa chute.
Sakura venait de faire un malaise jusqu'à l'évanouissement.

Son corps était désormais au sol, émanant ce bruit si reconnaissable d'un poids qui tombe à terre. Hinata fut la première à admirer son état à ses pieds. Comme figée, elle regarda juste le corps de son amie. On aurait dit que son cerveau prenait du temps à assimiler ce qu'elle voyait.

Tout ça se passa en une dixième de seconde mais pourtant ça lui parut si long tant elle vit la scène au ralenti.
Et à ce moment, Hinata ne fut plus la seule à observer ce corps inerte. Toute la classe, avertie par le bruit de la chute, se retourna et tous ne pouvaient que regarder. Sans plus...
Un silence nécropole s'abatit sur tout un chacun. On ne pouvait que se rendre compte de la gravité de la situation lorsque même Karin, celle qui prenait le plus un malin plaisir de tout ça, n'eut plus le courage de bavasser.
"Était ce... de notre faute ?", la question qui fusilla chaque esprit avant de très rapidement s'envoler aussi vite qu'elle vint à eux.

Quasi tous se dire non voyons ! Ça ne se peut pas d'être de leur faute ! Ils n'ont rien fait si ce n'est rire, rire n'a jamais tuer personne.
Ils étaient tous incapables de se dire que c'était de leur faute. Non, le poids d'une telle culpabilité et responsabilité serait trop grande. Et surtout, à regarder son époux, on dirait que c'était quelqu'un à qui il ne fallait pas causer torts. Non ! Ça ne peut être de leur faute ! Ils savent qu'ils n'ont rien fait... n'est ce pas ? "C'est évident, ce n'est pas nous". Mais tout de même, s'ils n'ont rien fait, pourquoi ressentir de la culpabilité ?

Mais en attendant, qu'est ce qui venait d'arriver à la nouvelle ?
Les lèvres se figent, les yeux s'écarquillent, les doigts tremblent. Qui allait bouger en premier ? Tous savaient que celui qui bougerait en premier, se condamnait à prendre le cas en charge. Personne ne voulait d'une telle besogne.
"Quelqu'un va l'aider c'est sûr !" Mais au final... qui viendra l'aider si tout le monde se dit que quelqu'un d'autre va s'y coller ?
Le cas d'Hinata était le seul à part. La seule qui non pas parce qu'elle avait peur de s'y coller ne bougeait pas, mais plus parce qu'elle était comme figée dans le temps... par l'angoisse. Prise par cette même angoisse, elle ne put s'empêcher de penser encore plus à son amie. Elle qui vivait dans l'angoisse constante, comment faisait elle ?

Finalement, après des secondes qui parurent durer des heures, quelqu'un osa enfin intervenir. Le bruit de ses jambes se relevant de son siège, de sa démarche vive et forte, se firent remarquer de tout le monde.
Car sous les regards de tous, Naruto Uzumaki venait de se précipiter vers son amie à grands pas.
Il ne dit pas un mot, il n'adressa  aucune parole. La seule chose qui émanait de lui était son souffle attrocement saccadé, témoignant de sa panique.

Forcer D'aimer  ( SasuSaku )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant