Chapitre 21

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Chère Hermione,

Je sais que la situation est compliquée, j'ignore quelle image tu as de moi mais cela ne peut pas durer. Durant ces dernières semaines, ces derniers mois, j'ai connu toutes une palette d'émotion vis-à-vis de ton histoire et de toi, et la plus grande question que je me pose à présent c'est : comment ai-je fait pour ne pas te remarquer avant ?

Je sais que j'aurais dû tout te raconter dès le début mais ma situation était réellement délicate, j'étais perdu, tout est arrivé si vite. Je n'ai jamais souhaité tout ça, je n'ai jamais souhaité tous ces malheurs et encore moins les tiens. Je pense qu'il est temps que tu saches ce qui s'est passé, la vérité t'appartient, elle est ton histoire et je ne peux pas te cacher ça éternellement.

Il y a maintenant un an et demi l'Ordre nous a convoqué Georges et moi au 12 Square Grimmaurd, c'était la première fois que cela arrivait et nous étions très stressés à l'idée d'y aller. Tu n'es pas sans savoir qu'à l'époque nos créations étaient déjà notre centre d'intérêt et que nous savions pertinemment vouloir créer notre propre boutique. En soit, ce n'était un secret pour personne et surement pas pour l'Ordre.

Lorsque nous sommes arrivés tous les membres étaient là, c'est rare lorsque cela arrive. Et puis là Dumbledore et Sirius nous ont expliqué la raison de cette convocation : la création d'une invention qui serait d'une aide capitale pour la survie du monde magique. Autant te dire que sur le moment c'était extrêmement excitant comme mission.

Ils nous ont informé de tous les critères de notre futur projet : un objet quelconque qui allait permettre d'avoir des visions sur le futur. Les visions devaient être claires, précises afin de comprendre directement l'enjeu des événements. L'un des éléments les plus importants : pouvoir se retrouver sur le lieu sans être vu par l'entourage. Une sorte de voyage dans le temps sans se rendre réellement dans le lieu-dit. C'était un projet très ambitieux et l'Ordre nous faisait confiance car nos farces et attrapes relevaient de la magie de haut niveau.

Dans un premier temps nous étions euphoriques avec Georges, un tel privilège, nous laissant en parti carte blanche sur le domaine qui anime nos rêves depuis tout petit, impossible de refuser.

Nous avions un nombre de schémas et croquis impressionnants, quelle taille ? Quelle forme ? Quelle densité ? Tout devait être calculé, c'était un travail de titans pour deux élèves de 6ème année. Jamais nous n'avions eu affaire à un si grand défi, il était de taille mais nous étions très motivés. Quoi qu'il en soit nous devions y arriver sachant que cela serait déterminant pour l'avenir de l'Ordre.

C'est à ce moment que Dumbledore a mis à notre disposition cette salle abandonnée. Nous y passions nos soirées et nos nuits, voulant créer l'objet le plus parfait.

Puis est arrivé ce fameux soir de septembre, après des heures acharnées de labeur, nous tenions le fruit de notre travail dans le creux de notre main. Il s'agissait d'une splendide sphère bleutée, à peine plus grande qui pomme, mais son pouvoir était bien plus intense que tout ce que j'imaginais.

J'étais impatient de l'inaugurer...en prenant du recul, si j'avais su ce qui m'attendait, jamais je n'y aurais touché.

Lors de notre premier essai nous nous sommes retrouvés chez toi, je ne vais pas rentrer dans les détails de ce que j'ai vu, les images sont imprimées en moi mais je ne souhaite pas te faire souffrir davantage.

J'ai eu si mal pour toi, je me souviens de mon cœur qui frappait mes tempes, j'avais envie de pleurer. A peine revenu nous avons couru jusqu'au bureau de Dumbledore, je sentais mes poumons qui se fendaient en un million de morceaux, jamais de ma vie je n'avais couru aussi vite. J'étais effrayé, j'avais si peur pour toi, je voulais absolument sauver tes parents. Je voulais m'y rendre moi-même avant que le Mangemort n'arrive, je voulais détruire cet homme.

Nous sommes rapidement aller au Square Grimmaurd et nous avons tout raconté, ils sont partis dans la minute. Mais nous arrivons au problème de cette invention : le temps, nous ne savions pas quand l'action se passait dans le futur.

J'ai passé la nuit à guetter le plafond, retenant mes larmes, à ce moment je voulais être avec toi, te consoler, te dire que tout irait bien, essuyer tes larmes et te promettre que moi et tous tes amis serions là pour toi. J'avais tant d'espoir, j'attendais tant leur retour, mais quand cela fut le cas je ne vis que des signes de têtes négatifs.

Ô Hermione si tu savais tant j'étais désolé, si tu savais tant je m'en voulais. Mais le pire probablement était les visions que nous avions eu lors de l'essai de notre sphère. Dans ces visions nous t'avons vu, la première fois entourée de livres détruits, le regard imprimé aux couleurs de la haine, la deuxième fois avec la marque des ténèbres déchirant ton bras. C'était tout bonnement insupportable de te voir ainsi, toi la jeune fille si sérieuse et gentille que nous connaissions.

Tout le monde s'est demandé comment nous pouvions faire pour éviter que ces atroces visions ne deviennent réalité et là Georges a dit je te plaisais. Il ne fallait pas m'en vouloir, je lui dis tout...et il l'avait deviné. Il ne fallut pas un quart de seconde pour que Dumbledore me charge de cette mission.

Il est légitime que tu te demandes pourquoi j'ai accepté, en réalité j'ai très rapidement développé un besoin de te protéger. Je voulais ton bien, ton sourire, je voulais...que tu restes toi. Je dirais que ce ne fut jamais une mission pour moi, c'était un acte amical, je dirais même que c'était ce que tout mon corps me dictait de faire.

Honnêtement je ne pourrai pas t'expliquer pourquoi mais cette petite flamme naissait en moi. Cette flamme c'était toi Hermione.

Plus j'ai appris à te parler, plus j'ai aimé la façon adorable que tu as de prononcer chaque lettre lorsque tu parles, plus j'ai aimé ta manie de rabattre tes cheveux derrières tes oreilles alors qu'ils finissent toujours par retomber devant tes yeux. J'ai appris à aimer la courbe de tes yeux, leur couleur, leur éclat. Je suis tombée amoureux de ta manière de ronger ton crayon de bois lorsque tu rédiges un devoir ou encore la façon dont tes petits pieds bougent lorsque tu lis.

Je comprends ta colère, mais ce chemin seule ne te mènera que dans des contrées sombres qui sont à l'opposer de tes si beaux principes. Tu peux me haïr, haïr le monde entier, mais ne te tourne pas dans une voie que tu ne connais pas.

J'ai besoin de toi à présent, tu hantes mes jours et mes nuits, tu hantes chacun de mes organes. Je t'en conjure reviens nous, je t'aime. Je terminerai simplement cette lettre en te demandant : veux-tu me faire l'honneur d'être ma copine ?

Affectueusement,

Fred.

A peine Hermione eut-elle reçu la lettre qu'elle la déchira et la lança dans une pluie de confettis à travers la fenêtre.









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Un petit mot de votre chère auteure Spikie: Chapitre un peu court certes mais la période d'examens étant enfin terminée, je vais pouvoir en rédiger des plus longs.

On se retrouve dans quelques jours pour la suite, heureuse lecture.

Les jolies nuances rousses. TOME 1 (Fremione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant