Chapitre 7

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Hermione prenait son petit déjeuner dans son endroit fétiche, depuis le décès de ses parents elle ne mangeait plus dans la grande salle, ne voulant pas être entourée. Manger est un grand terme en soit pour définir le peu qu'elle ingurgitait, mais ce matin elle entreprit d'avaler une quantité normale.

Elle tenait un livre dans une main et la lettre de Fred dans l'autre. Bien que toujours fortement attristée par ses parents, elle avait ressenti une bulle d'oxygène en lisant les quelques phrases du rouquin. Durant ces dernières semaines elle l'avait complètement ignoré et avait même cessé de penser à lui, ses pensées bien trop noircies pour être éclairées par quelques nuances rousses.

Son esprit se concentra tout naturellement sur Fred, son visage était si clair dans sa tête et le voir lui avait manqué. Ses yeux avaient parcouru encore et encore ses mots jusqu'à s'endormir au beau milieu d'une phrase. Cette nuit aucun cauchemars n'était venu la hanter. Elle se sentait plus légère, prête à affronter cette journée.

Instinctivement ses pieds la guidèrent vers sa salle de métamorphose où avait lieu son premier cour. Elle était seule, étant en avance. Puis au compte-goutte les élèves arrivèrent, les regards se dirigeaient vers la brune automatiquement. Des murmures commençaient à se faire entendre.

Hermione avait compris en un quart de seconde, ils parlaient d'elle. Tout le monde était au courant pour le meurtre. Les voix s'accentuèrent et quelques brides de phrase parvinrent à ses oreilles.

-C'est elle...

-Ses parents sont morts...

-Apparemment c'était atroce.

-Elle le mérite cette sang de bourbe.

Le peu de courage qui était monté en elle plus tôt s'envola, laissant sur son passage quelques plumes brisés.

Hermione courait dans les couloirs, elle voulait fuir, disparaître. Le monde le savait, ils la jugeaient, elle se sentait condamnée face à tous ces yeux. Ils semblaient lire en elle, la transpercer. Elle était seule et tout le monde ignorait la douleur qui la poignardait chaque seconde. Les larmes roulaient et sa respiration se coupait.

Les yeux tellement embués, elle ne pouvait discerner tout ce qui se passait devant elle et c'est ainsi qu'elle ne s'arrêta que lorsqu'elle percuta le torse de quelqu'un. Hermione convulsait légèrement, son esprit était flou, elle se trouvait en pleine crise de panique. Par réflexe, en voulant avoir un point de repère, elle saisit le bas du pantalon de la personne. Elle voulait sentir une présence, être rassurée.

-Granger ? Je peux savoir ce que tu fais au juste ?

Sa respiration se coupa et elle resta un instant à regarder le sol, les yeux écarquillés. Cette voix était reconnaissable entre mille. Elle leva le regard vers la personne et fixa les deux billes grises face à elle.

-Malefoy...Je...

-Tu as vraiment l'air mal la miss-je-sais-tout. Tu sais, tes parents n'ont eu que ce qu'ils méritaient. Ricana-t-il doucement, profitant de ce moment de supériorité.

Hermione prit deux grandes inspirations, Malefoy ne valait rien. Il n'était personne et ses paroles étaient fausses, elle le savait. Elle se leva doucement, ne montrant aucune once de colère et contourna le blond, la tête haute. Elle ne savait comment elle avait réussi à réagir ainsi mais elle s'en félicita. Décidément Hermione n'était pas prête à retourner cloîtrée dans les salles de cours et dans les yeux des autres élèves.

v

La nuit du 65ème jour dans le château prit possession du ciel et engloba l'univers dans une pensée étoilée. Le silence dans la bâtisse était léger, une compétition de Quidditch avait eu lieu plus tôt dans la journée et les élèves étaient exténués, certainement tous étalés sur leur matelas.

Les jolies nuances rousses. TOME 1 (Fremione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant