Les jolies nuances rousses. TOME 1 (Fremione)

Chapitre 1

Hermione tentait vainement de se concentrer et de ne former qu'un avec son cours de métamorphose, mais les cris des autres sangs et or dans la salle commune embrumaient totalement son cerveau.

Elle ignorait comment ses compagnons faisaient pour ne jamais ouvrir un livre et continuer paisiblement leurs études sans réellement se soucier de leurs résultats. Elle savait que rares étaient les personnes appréciant la compagnie des mots emplis de sens que former ces pavés de parchemins, il n'en restait pas moins qu'elle ne voyait pas comment ils faisaient pour valider leur année sans jamais pencher leur nez dans l'un de ces ouvrages.

Certes elle aimait étudier, ce qui lui simplifié la tâche et cela n'était un secret pour quiconque, mais elle devait aussi avouer ne pas apprécier tous ses cours. Néanmoins elle y trouvait toujours un certain intérêt et y voyait un potentiel de culture général important.
Les parchemins face à elle n'étaient pas réellement captivants mais jamais elle ne négligerait une leçon et ce soir ne dérogeait pas à la règle.

Elle posa ses coudes sur la table de bois et colla ses mains sur ses oreilles en essayant de ne pas prêter attention aux autres jeunes gens dansant vivement près du feu. Son manque d'attention était à son paroxysme, à tel point qu'elle se concentra davantage sur une tache d'encre qui mangeait le bureau. Ce soir, elle et la productivité ne feraient pas ami-ami, et cela se confirma lorsque à peine eut-elle réussi à lire un demi – paragraphe, que ses yeux, ayant perdu tout contrôle d'eux-mêmes se posèrent sur les jumeaux Weasley qui venaient de rentrer.

Elle reconnut immédiatement Fred qui arborait la pièce avec un sourire qui en ferait décrocher les étoiles. Timidement, elle le détailla avec discrétion, oubliant sans remords sa dissertation. Ses cheveux venaient d'être mis en bataille par son frère qui le lui ébouriffa, ses taches de rousseur semblaient être accentuées par les flammes du feu et malgré l'épaisseur de son pull elle pouvait apercevoir les formes avantageuses que le quidditch lui apportait.

Elle aimait l'harmonie avec laquelle son visage se dessinait, l'alliance de ses yeux malicieux soulignés par une constellation de taches de rousseur s'accordait à merveille avec les mèches de cheveux rebelles qui retombaient sur son front.

Cependant la jeune fille s'attarda sur ses yeux, ils pétillaient de joie, prônaient une étincelle chaleureuse et pleine de vie. Ils inspiraient toujours l'amusement, le bonheur et reflétaient d'une façon si singulière toute l'hospitalité et la bonté humaine. Hermione vouait une admiration conséquente pour lui, il semblait vivre pour lui-même, dans la folie fulgurante de la jeunesse, sans tracas du lendemain et sans se soucier du moindre détail insignifiant qui pourrait faire dresser les cheveux de la brune. Elle le voyait comme un homme vivant au jour le jour à la conquête de toujours plus de joie, et c'était pour cela qu'elle l'admirait tout autant qu'elle l'enviât.

Elle souhaitait être comme lui de temps à autre afin de s'apaiser, mais ce n'était pas dans sa nature, car Hermione ne connaissait pas le « lâcher prise ». Ces moments de joie se trouvaient auprès des blagues douteuses de Ron, des sourires chaleureux d'Harry ou encore de bonnes notes qu'elle recevait après des longues heures de labeur. Mais elle ne parvenait pas à poser ses angoisses et ses devoirs pour se mêler à la foule en hurlant à plein poumons que la vie vaut la peine d'être vécue. Non, elle c'était la figurante d'un film très animé, une figurante statique dans le fond de la scène en train de gratter son crayon contre une feuille et de relire vingt-cinq fois la même ligne pour être certaine d'en avoir saisi le sens complet.

Elle n'était pas lui et son cœur se serrait à cette simple pensée, cependant et étrangement, le regardait simplement lui permettait de s'alléger de tous ces tracas.

Cela faisait un an que son cœur avait décidé de battre pour le rouquin, cela ne s'était pas fait en une journée, ce fut tout naturel. Il s'agissait du genre d'amour doux et réconfortant qui nous fait voir la vie autrement. Au fil des jours elle s'était mise à porter de plus en plus d'attention pour lui, le regardant dans un premier temps, puis en cherchant son regard, sans jamais lui adresser une phrase.