...Quand j'ouvre afin les yeux la chaleur du soleil tape sur mon front, il doit être pas loin de quinze heure. Prise de panique je regarde mon téléphone avant de me rappeler qu'il n'y a aucun réseau en bas des canyons. Je me relève brusquement avant de m'arrêter tout aussi brusquement.
Une vingtaine d'animaux sont couchés autour de moi, des pumas, des coyotes, des lièvres et j'en passe, proies et prédateurs me fixent attentivement. Ils gardent une certaine distance mais se lèvent ensemble comme un seul corps quand je commence à rebrousser chemin pour rejoindre ma moto à vingt minutes à pied de là.
J'ai lu quelque part que pour ne pas se faire attaquer par des animaux il faut montrer sa soumission, alors je pose un genoux à terre et montre ma nuque au puma devant moi. Je n'ai pas peur, je me sens bizarrement en sécurité.
Je relève tout juste les yeux pour les voir à leur tour baisser la tête. Je me redresse lentement et les bêtes me lancent un dernier regard avant de s'éloigner et de se séparer.
Je crois qu'ils me protégeaient mais ça parait tellement délirant que je n'ose pas y croire....
Le trajet s'est fait très rapidement puisque j'ai courus. En montant sur ma moto noir je démarre au quart de tour et en vingt minutes j'arrive à la propriété.
Je pose un pied devant le grand portail, j'appréhende leurs réactions. Ils m'en voudront sûrement d'être partie seule sans prévenir personne en pleine situation de crise. Mais de toute façon sans cette pause je n'aurais pas été capable de réfléchir objectivement, surtout par rapport à Caleb. Mon cœur s'est déchiré quand je lui ai fait comprendre que je ne voulais pas le suivre mais je n'ai pas le choix.Je range ma moto dans le garage et le plus lentement possible j'entre dans le salon, mon cœur bat vite dans ma poitrine. Je n'ai pas osé allumer mon téléphone et affronter les messages et les appels manqués, c'est lâche.
Nous entrant en même temps dans le salon par les portes opposées, ils sont tous les huit en face de moi, Caleb compris. Ils s'arrêtent net tout comme moi et me lance des regards noirs.- MAIS TU ES FOLLE ?! Vocifère Aaron en premier.
- ON A TOUS EU PEUR PUTAIN ! Renchéris Jesse.
- TU ÉTAIS PASSÉ OÙ MERDE !?
- JE T'INTERDIS DE ME CRIER DESSUS CALEB ! C'est à cause de toi que j'ai eu besoin de prendre l'air !
- Ne reporte pas la faute sur moi, tu t'es envolée pendant plusieurs heures avant de réapparaître comme si de rien était. Les gars t'ont envoyé des dizaines de messages et t'as pas été foutu de répondre.
Plus aucun mot n'est prononcé. Les garçons m'en veulent, je le sens. Mais l'ambiance est électrique entre Caleb et moi et ils savent très bien qu'il ne vaut mieux pas intervenir.
- Nous allons parler. Seul à seule. Dis-je en appuyant sur mes derniers mots.
Mes hommes ne sortiront pas du salon alors je fais signe à mon âme-sœur de me suivre dans ma chambre. Je n'ai pas peur que ça dérape. Je lui en veux trop pour l'instant mais je suis bien consciente qu'un jour ça devra arriver.
Arrivés dans le couloir, loin de regards, ce dernier m'attrape fermement par le poignet et je n'essayes pas de m'en défaire. Il m'entraîne à l'extérieur et en un rien de temps nous sommes dans sa voiture. Le trajet se déroule dans un silence de mort et plus d'une fois j'ai vu l'aiguille du conteur monter trop haut au rythme de la contraction de ses doigts sur le volant. Il se gare en bas d'un immeuble neuf, je suis en mode automatique pendant que je le suis sagement jusqu'à un appartement que je devine être le sien. Il entre précipitamment et se sert un verre de whisky sans prendre la peine de m'en proposer un.
Je suis décidée à ne pas parler la première, je veux qu'il me déballe tout ce qu'il pense. J'avance lentement dans la pièce principal, la lumière est tamisée et le parquet ainsi que les meubles témoigne de son bon goût ( média ). Une immense baie vitrées donne sur un balcon mais elles sont fermées et les volets coulissants ne sont qu'entre ouverts. Les quelques doutes que j'avais sur le fait qu'il soit aisé se sont largement envolés.
Sa présence imposante dans mon dos me sort de ma contemplation.
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Aléas.
Werewolf/EN PAUSE POUR L'ECRITURE DE « NOS OMBRES ROUGES »\ Mara alias Mama a repris la tête du gang familiale avec son jumeau à la mort de leur parents. Entre missions, mort et sévices la jeune fille de 21 ans se retrouve confrontée à l'amour, qu'elle per...