Chapitre V

7 2 0
                                    




. . .

Un bip. Répétitif me tire de mon sommeil.

Je me sens tellement pâteuse que j'ai l'impression d'avoir dormis toute une vie. Il me faut quelques minutes pour me rappeler de ce qu'il s'est passé et l'inquiétude monte en moi avant que je me souvienne des mots de Caleb : il a tué tous les hommes de Davis et lui-même est mort. Tout vas bien, sauf moi visiblement. Je tente de me relever mais ma cuisse me fait souffrir en m'arrache un gémissement de douleur.
Les cathéters dans mes bras me font mal et je les arrachent ainsi que l'oxymètre.
Je regrette instantanément mon geste quand j'entends le bip devenir continue et me vriller les tympans.

Je sursaute en voyant la porte s'ouvrir à la volé, créant un léger renfoncement dans le mur quand elle s'écrase violemment dessus. L'inquiétude de Caleb me transperce tandis qu'il rentre. Quand il voit que j'ai juste retiré l'instrument de tension il pointe sûr moi un doigt accusateur, me faisant sentir comme une enfant qui vient de faire une bêtise.

- Tu m'as fait peur ! Rugit-il.

- Je te demande pardon ? Tu pourrais être plus cordial, je vais très bien mais je déteste être accrochée à toutes ces machines !

- Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive ? S'indigne t'il.

- Bien sûr que non enfin !

- Les gars ?! Vous l'avez laissé se faire tirer dessus combien de fois exactement ? S'énerve-t-il en criant dans le couloir.

- Euh je dirais cinq fois, mais ce n'est pas de notre faute mec, c'est une vrai tête brûlée ! Répondis la voix de Jesse.

La familiarité qu'ils emploient entre eux me choque.

- Ça fait combien de temps que je dors exactement ?

Il baisse la tête d'un air coupable.

- Ça fait quatre jours, tu ne peux pas savoir à quel point j'étais inquiet, tu as perdue tellement de sang. J'aurais voulu te protéger dans l'entrepôt mais je n'ai rien vu venir...

- Ce n'est pas de ta faute, par contre comment se fait-il que tu sois arrivé en pleine négociation. Tu n'étais pas à ta place et en t'imposant de cette façon tu aurais au moins dû te mettre sous mes ordres. Ce n'est pas de ta faute si j'ai pris cette balle. Dis-je en pointant le bandage
Mais c'était inattendu, comment as-tu su que nous étions là ?

J'ai parlé avec une voix plus dure que je l'aurais voulu et il se renfrogne aussitôt.

- En réfléchissant à cette histoire avec le pervers je me suis rappelé quelque chose qu'il avait dit que je le torturais. J'étais tellement déchaîné que je n'y ai pas fait sur le coup. Dit-il en baissant la tête, honteux.
Il disait que tu lui faisait envie et qu'il l'aurait fait dans tous les cas mais qu'on lui avait aussi demandé de le faire. J'avais eu vent d'un conflit entre ton gang et un autre alors je me suis renseigné et j'ai directement compris que ça avait un lien, Davis et l'homme se connaissais. J'ai piraté ton téléphone à distance et j'ai écouté ta conversation téléphonique avec un certain Anton. Après ça je n'avais plus qu'à suivre mon instinct et ton odeur pour te trouver. Il me regarde droit dans les yeux, attendant ma réponse avec appréhension.

- Je comprends ton geste si c'est en rapport avec ce lien mais tu ne peux pas t'immiscer à ce point dans ma vie, on ne se connaît même pas. Et regarde où ça nous a mené pour l'instant Caleb ! Je me suis pris une balle dans la cuisse merde !

Mes mots on dépassés ma pensée et je le sais très bien mais lui n'en prend pas compte et je le comprend.
Il tourne les talons et ferme brusquement la porte en la verrouillant, nous laissant seul tous les deux.
Il ne me fais pas peur mais la rage émane de tous ses pores il parait plus imposant que d'habitude, il pourrait me casser le cou sans effort si il le voulais.
Sa mâchoire est tellement contractée que j'ai l'impression que ses dents peuvent casser à tout moment et ses yeux sont passés de vert clair à orangés. Il respire bruyamment en s'approchant dangereusement de moi, le poing levé, il va me frapper et j'attends son coup en fixant ses pupilles. Je ne me laisserai pas impressionner par son petit numéro de loup-garou en colère. S'il veut me frapper qu'il le fasse, mais il le regrettera amèrement. Je ferme les paupières par réflexe quand le coup par, m'attendant à ressentir un terrible douleur et je sursaute quand je l'entends frapper. J'ouvre les yeux pour voir ses phalanges encore enfoncé dans le mur à deux centimètres de ma tête. Il ne m'a pas frappé, j'ai du mal à y croire.

Aléas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant