Chapitre 4 : Nous allons nous révolter !

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Point de vue de Rubis: 

Je regarde ma montre anxieuse, il est 5h du matin et toujours pas de signe du combattant de l'Alouette, c'était une mauvaise idée de lui faire confiance. Je commence à frapper machinalement dans le vide et esquiver les coups de mon assaillant invisible.

Inconnu : Je suis derrière toi, tu t'es trompée de côté dit-il d'une voix amusée.

Je lève les yeux aux ciels, "allez Rubis, c'est seulement pour 30 jours peut-être qu'il pourra t'apporter des choses". Je me tourne vers lui en essayant d'adoucir mon regard et ma voix.

Rubis : Tu es en retard ! Ce n'est pas avec cette mentalité que l'on va progresser.

Inconnu : Ravi aussi de faire ta connaissance ... moi c'est Cham et toi ?

C'en est trop pour moi, je lui assène un coup de poing au niveau de la tempe qui le fait tomber au sol en étouffant un petit cri de douleur. Il passe la main dans ses cheveux blonds puis se redresse en se tenant la tête. Son regard a changé, il n'a plus cette lueur d'amusement.

Cham : Alors quel est ton plan ?

Rubis : On va travailler le corps-à-corps aujourd'hui, donne tout ce que tu as !

Mon pouls s'accélère dans ma poitrine, je ne sais pas si c'est de l'excitation ou de l'appréhension mais j'aime cette sensation. Je regarde Cham dans les yeux pour pouvoir anticiper ses mouvements. Nous commençons tous deux à tourner sur un cercle face à face. Cette situation m'est étrangère, habituellement j'évite les combats rapprochés. C'est le moment de mettre en pratique les vidéos de combat que j'ai analysées pendant des heures. Je décide donc d'utiliser mon point fort : ma vitesse. Je m'approche de Cham et enchaine 3 coups de poing directs dans sa tête avant de reculer. Il ne m'attaque pas alors  je décide de le provoquer un peu en espérant le réveiller.

Rubis : Ca m'étonne que tu fasses encore parti des combattants de l'Alouette.

Je vois sa mâchoire se serrer. Mais j'ai l'impression que ce n'est pas assez pour l'énerver.

Rubis : Fait ressortir le sang de criminel qui coule dans tes veines !

Son poing atterrit dans ma tête comme pour finir ma phrase. J'appuie mon pied contre son ventre pour pouvoir le repousser et prendre de la distance. J'ai à peine le temps de reprendre mes esprits qu'il m'attaque à nouveau. J'arrive à parer ou à éviter ses coups mais il fait la même chose avec les miens. Je ne sais pas combien de temps dure cet assaut mais lorsqu'il se termine nous nous écroulons au sol épuisés. J'esquisse un petit sourire, contente d'avoir obtenu ce que je voulais.

Cham : Ce sourire est la preuve de ton humanité.

Je me tourne vers lui pour lui tendre la main.

Rubis : Rubis.

Il saisit ma main et répète mon prénom en souriant.

Cham : Etincelante à l'extérieur et dure à l'intérieur ça semble bien te représenter.

Je lève les yeux aux ciels en retirant ma main de son emprise avant de me relever énergiquement.

Rubis : Allez debout on recommence ! 

Nous nous battons encore une fois. J'essaie d'être attentive à ses moindres mouvements pour les anticiper. Ma vitesse et ma souplesse me permettent d'esquiver presque tous ses coups mais je ne suis pas assez endurante ni assez forte pour pouvoir gagner un vrai combat. Si je veux être recrutée malgré ce que l'on attend de moi, il ne faut pas que j'aie de faiblesses. 

J'arrive grâce à un coup de pied à faire tomber Cham au sol. Je souris, fière de ma victoire. Je m'assoie à côté de lui haletante. Je reprends ma respiration et mes esprits. Je regarde l'heure sur ma montre, il me reste encore un peu de temps avant de devoir revenir à la réalité alors je décide de poser la question qui me brûle les lèvres depuis notre rencontre.

Rubis : Pourquoi c'est si important pour toi de rester dans les combattants ?

Il se redresse pour me regarder dans les yeux.

Cham : Parce que si je n'étais pas un combattant je serais déjà mort.

Rubis : De quoi ?

Cham : De faim... Tu ne peux pas comprendre ça, à l'Amaryllis vous êtes privilégiés. Vous n'avez pas de soucis pour manger, vous avez le choix de ce que vous voulez faire. Nous nous n'avons pas ce luxe, soit on est combattant soit on se bat pour vos restes de nourriture et si on n'est pas assez fort, on ...

Il ne finit pas sa phrase mais je devine aisément la fin de celle-ci. Il secoue la tête et me fait un petit sourire.

Cham : C'est la loi du plus fort, c'est tout. Mais grâce à toi je vais devenir le plus fort donc il n'y a plus de problèmes. 

Je sens mon cœur se serrer. Pour une fois, le sort de quelqu'un d'autre m'importe. J'ai l'impression de n'avoir pas parlé à quelqu'un depuis si longtemps. Je veux dire une vraie conversation. A l'Amaryllis, il n'y a pas de place pour les liens sociaux. Du moins, pas en étant la fille du dirigeant. Ensuite, la colère monte en moi, comment peut-on laisser des personnes mourir de faim comme cela ? Comment pouvons-nous décider du sors des autres ? Je ressens alors un dégout profond pour les gens qui m'entourent, ces soi-disant « juristes » bon qu'à tuer des gens en les affamant... et à la tête de tout ça...

Cham : Rubis ça va ?

Sa voix me ramène à la réalité, je prends conscience de ma posture : ma mâchoire et mes poings serrés, prêts à se battre. Quand tout à coup une idée éclot dans ma tête.

Rubis : Il faut faire quelque chose !

Son air interrogateur suffit à me relancer.

Rubis : Nous ne pouvons pas laisser tous ces gens mourir de faim, il faut faire quelque chose ! Nous allons nous révolter !

J'ai à peine le temps de finir ma phrase qu'il s'étouffe puis explose de rire. Après quelques instants il me regarda et vit sur mon visage que j'étais très sérieuse.

Cham : T'es folle !

Rubis : Alors si je suis folle pourquoi moi, je ne suis pas à mourir de faim avec vous ?  Pourquoi, moi, je suis du bon côté de l'Asuris avec tous mes privilèges ? Pourquoi, moi, j'ai de la nourriture sans rien faire et que mes seules préoccupations sont de devenir une combattante ? C'est injuste !  Je ne peux pas rester là sans rien faire, je refuse de rester là sans rien faire !

Cham : Tu oublies que tous les gens du côté de l'Alouette ont tué ou volé ou fait des choses affreuses.

Rubis : Ah bon ! alors toi dis-moi, qu'est-ce que tu as fait ? Pourquoi tu es du « mauvais » côté ?

Il baisse les yeux, conscient qu'il ne pourra pas me dissuader. 

Cham : Rien ...  je n'ai rien fait à part naitre à l'Alouette.

Rubis : Alors tu vois, ton argument ne tient la route. On ne peut pas rester là les bras croisés, il faut faire quelque chose !

Cham : Pense à ce qui pourrait t'arriver !  Si tu fais ça, bientôt tu te retrouveras avec moi, dans la vraie vie.

Rubis : Si on découvrait que je m'entraine avec toi, je serais déjà exilé à l'Alouette et tu veux savoir quoi ? Je m'en fous, tu as entendu : JE M'EN FOUS !

Cham : Arrêtes, tu ne peux pas dire ça, tu n'as pas conscience de ce qui se passe dans mon monde.

Rubis : Alors explique moi ! 

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J'espère que ce chapitre t'a plu ! 

Alors est-ce que tu penses que cette révolte est une bonne idée ? 

Merci de lire Asuris, à mercredi pour le prochain chapitre ( je vais essayé de vous poster un chapitre le dimanche et le mercredi) :)

Bonne année 2023 !



Asuris - Tome 1 : DésillusionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant