Asuris - Tome 1 : Désillusion

Chapitre 8 : Je ne suis plus seul

Point de vue de Cham :

Ce matin encore j'avale la pilule verte pour rejoindre Rubis. Je ferme les yeux et quand je les ouvres je suis au milieu d'une plaine. Rubis est déjà là un peu plus loin. Je marche dans sa direction. Plus je m'approche plus je vois que son visage est différent aujourd'hui. Elle semble heureuse d'être là. J'inspire fort pour me donner de la force et essayer de sourire. Quand elle m'aperçoit, elle se précipite vers moi, ses lèvres s'étirant de plus belle.

Rubis : On va y arriver Cham ! J'ai infiltré les juristes je vais pouvoir trouver une faille qui nous permettra de gagner la révolte.

Son bonheur est contagieux. Elle est vraiment belle quand elle est heureuse. Mes yeux sont comme aimanté à ses lèvres. Je reviens à la réalité quand elle me décoche un coup de poing dans l'épaule en rigolant.

Rubis : Allez il faut s'entrainer monsieur le rêveur. Ta place parmi les combattants va pas se défendre toute seule. Et puis je te rappelle que tu vas être le porte-parole de la révolte du côté de l'Alouette.

Je lui fais un petit sourire en coin et un signe de la tête pour lui indiquer que je suis prêt.

J'essaie tant bien que mal de réunir le peu de force qu'il me reste pour lui asséner un coup de poing mais elle l'évite et réplique. Je ne suis pas assez vif pour l'esquiver alors je me prends son poing en pleine face. Je tombe à la renverse, ma tête percutant le sol. La vision de l'ancien combattant se battant pour sa nourriture me revient en tête. Je n'arrive plus à bouger je suis épuisé. Je sens Rubis s'accroupir près de moi voyant que je ne bouge plus.

Rubis : Bah alors, je pensais pas avoir autant de force

Même son air amusé ne met pas un peu de baume sur mon cœur.

Rubis : Désolé Cham je voulais pas te faire de mal.

Je rouvre les yeux et prends conscience de la larme qui coule le long de ma joue. Je l'essuie du dos de la main et me redresse pour m'asseoir. Je n'arrive pas à la regarder dans les yeux alors je fixe le sol. C'est la première fois que je m'attarde là-dessus. Le sol est recouvert d'herbe. Je passe ma main dessus. Les brins viennent chatouiller ma paume.

Rubis : Qu'est ce qu'il y a Cham ? parle moi.

La douceur de sa voix me surprend. Je ne peux m'empêcher de ressentir de la chaleur dans ma poitrine. Depuis la mort de mon père c'est la première personne qui se préoccupe de ce que je ressens.

Cham : Hier une femme a failli mourir dans mes bras.

Rubis : Qu'est-ce qui s'est passé ?

Je ravale un sanglot qui se coince alors dans ma gorge.

Cham: Elle cherchait de la nourriture pour que sa fille et elle survivent. Mais dans cette lutte elle s'est fait planter un bout de métal dans la cuisse. Je l'ai soignée mais j'ai bien cru ne pas réussir à la recoudre à temps. Elle est encore dans une phase critique. J'ai passé la nuit à veiller sur elle et sa fille.

Rubis : T'es un héros Cham ! Si tu étais dans mon côté je suis sure que tu serais un médecin formidable. Mais tu vas voir quand on aura fait la révolte et que tu seras à l'Amaryllis tu en deviendras un ! Docteur Cham !

J'esquisse un sourire.

Rubis : Comment allait la femme ce matin ?

Cham : Quand je suis parti elle s'était endormie, sa température était redescendue. Grâce à nos entrainements je suis remonté de 2 places aux classements alors je devrais avoir un peu plus de nourriture pour partager avec elles. Ce sera assez maigre mais ça devrait suffire le temps qu'elle se remette sur pied.

Rubis: Tu es toujours si altruiste avec les autres ?

Cham : Non malheureusement, je n'ai pas les moyens de l'être, sinon je serais déjà mort. Mais cette femme est comme ma tante. Quand mon père est mort, elle m'a un peu pris sous son aile.

Rubis : Tu as fait tout ce que tu pouvais j'en suis sûre, elles ont beaucoup de chance de t'avoir.

En prononçant ses mots elle plaça sa main sur mon épaule dans un geste tendre. Les battements d'ailes des papillons dans mon ventre firent s'envoler mes problèmes le temps d'un instant. "je ne suis plus seul maintenant, elle est là".

Rubis : On y retourne.

Cette fois-ci sa voix n'est pas teintée de provocation comme à son habitude. Je saisis la main qu'elle me tend pour me relever.

Fort de l'échange qu'on vient d'avoir mon cerveau est beaucoup plus lucide. Finalement le combat est peut-être comme un acte médical, il suffit de prendre du recule sur la situation, bien respirer et faire confiance en ses mains. Si le temps ralentissait tout serait plus simple. A peine ses mots apparurent dans ma tête que Rubis semblait déjà avoir ralentie. Je n'avais plus qu'à réfléchir et lui asséner un coup de poing. Tout m'apparaît maintenant plus clairement si je tape sur sa hanche cela va la déséquilibrer. Je pourrais ensuite la faire tomber au sol et lui faire une prise. C'est ce que je fis et tout se passa parfaitement comme dans ma tête. Rubis fini allongée face vers le sol, immobilisée par une clé de bras.

Rubis: Stop c'est bon je me rends !

A ses mots je lâche mon emprise fier de moi, fier d'avoir gagné. Rubis repris son souffle en me regardant droit dans les yeux.

Rubis : Comment tu as fait ça ?

Cham : Quoi ? La clé de bras ?

Rubis : Non pas ça patate, ça je sais faire...Non comment tu as fait pour aller si vite ?

Cham : Je n'ai pas été spécialement vite c'est toi qui n'as pas été très vive.

Rubis : Arrête de rigoler je n'ai rien changé moi sauf que d'habitude je gagne haut la main contre toi.

Je mime une flèche qui se plante dans mon cœur et m'effondre en rigolant. Elle me donne un coup dans l'épaule qui me fait encore plus rire.

Cham : Allez Mamie on se bat encore ?

Je fais exprès d'articuler et de parler fort pour me moquer d'elle, ce qui semble très bien fonctionner.

Rubis : Viens je t'attends on va voir qui est la personne âgé de nous deux.

Je me mets en position de garde et commence à me battre contre elle. Cette fois-ci je n'essaie pas de ralentir ses mouvements pour me battre à la loyale. J'esquive ses frappes mais elle reste bien plus rapide que moi, je n'ai pas le temps d'esquisser un début de mouvement pour la frapper que son poing arrive déjà dans mon visage. Je secoue la tête pour reprendre mes esprits. Quand j'ouvre les yeux elle célèbre déjà sa victoire. Je m'incline devant elle, ce qui la fait sourire.

Rubis : Bon papi, il va falloir aller te reposer. C'est la fin de l'entrainement.

Je lui tire la langue pour la taquiner.

Rubis : Demain pilule jaune pour aller dans les dunes travailler notre vitesse comme visiblement on en a les 2 besoins. A demain.

A peine a-t-elle prononcer ces mots que son image ne devient plus qu'un mirage. Je fixe quelques instants l'endroit où elle se trouvait avant de me réveiller à mon tour.

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J'espère que ce chapitre t'a plu :)

Qu'est ce que tu penses de la relation de Rubis et de Cham qui se construit petit à petit ? Tu penses qu'elle va évoluée comment ?

J'ai hâte de lire ton avis.

A mercredi pour un prochain chapitre. Merci de lire Asuris ! <3