VI.

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Les jours suivant, Magnus aida Alec a apprivoiser ses appréhensions, avancer petit à petit dans sa rue. Avec patience et amour il lui parlait d'une voix douce et encourageante à chacun de ses pas, telles des victoires sur son passé et ses peurs. Chaque avancée gonflait le cœur des deux hommes de fierté.

Alec s'imaginait capable de déambuler main dans la main avec son compagnon, flânant dans les rues en regardant les vitrines des magasins, une soirée romantique au restaurant, les yeux dans les yeux, brillant et amoureux. Il avait hâte de dépasser ces moments stressant et vivre une vie riche et pleine auprès de son amant.

Aujourd'hui est un jour test. Magnus va emmener son beau ténébreux dans le café où il devra rencontrer son géniteur. Il sentait dans sa main, la paume moite d'angoisse d'Alec et comme ces derniers jours, il lui donne de sa patience et des mots doux pour l'apaiser.

- Le café est assez désert mon ange. Si ça ne va pas, on rentre lui promit-il.

Alec acquiesça, les lèvres serrées et le cœur battant. Il avait confiance en son compagnon mais ne pouvait calmer le tambourinnement frénétique de son organe vital. C'était plus fort que lui. Il se laissa malgré tout guider par l'éditeur qui poussa la porte qui tinta à leur entrée. Une jeune femme leur souria et les installa à une table donnant vu sur la rue. Nerveusement l'auteur s'asseya et d'une main tremblante prit la carte. Il avait l'estomac tellement noué qu'il n'était pas certain de pouvoir avaler quoi que ce soit.

Magnus regardait son amant bouger avec agitation. Avec douceur il attrapa sa main, cherchant à le rassurer. Ses magnifiques orbes tempêtes se fixèrent sur lui et il lui adressa un tendre sourire.

- Tout va bien Alexander. Ne pense pas aux autres, juste moi. Concentre toi sur moi et ma voix. Si c'est trop dur, dis le moi, et on rentre.
- Merci.

Ce n'était qu'un murmure mais l'éditeur saisi son importance. Alec était terrifié mais avait confiance en lui pour tenter de passer au dessus et cela lui tordit agréablement le ventre. Ils choisirent leur boisson, un café simple pour Magnus et un chocolat chantilly pour Alec.

Ils y restèrent une heure. Une heure où à chaque minute l'auteur se détendit petit à petit, voyant qu'il ne se passait rien de désagréable. Il avait même finit par laisser un fin sourire ourler ses lèvres quand son compagnon s'était plaint du nouveau roman proposé par une jeune auteure qui avait pompé largement ses idées sur Tolkien mais en beaucoup moins bien. En rentrant il s'était sentit plus fort, mieux dans sa peau et surtout, fier. Depuis qu'il était avec Magnus, il n'avait jamais autant ressenti cette émotion.

- C'était... Merci.
- Ne me remercie pas. Tu as réussi par toi-même répliqua l'éditeur tout en l'enlaçant.
- Je serais toujours coincé dans mon appartement si tu n'avais pas été là contra le jeune homme.
- Hm.

Un baiser dans son cou fit frissonner agréablement le jeune homme. Son corps était accro à celui de l'éditeur en plus de son cœur. Il pivota dans les bras rassurant de son homme et un sourire malicieux s'étira.

- Tu travailles à quelle heure ?
- Dans trois heures.
- Cela nous laisse du temps susurra-t-il en embrassant un peu trop langoureusement son compagnon pour ne pas qu'il comprenne.
- Me feriez-vous du rentre dedans monsieur Lightwood ?
- Tout à fait monsieur Bane.

Ils rirent, bon enfant avant que leurs doigts ne partent explorer chaque parcelle du corps de l'autre...

Magnus n'arrivait pas à se concentrer sur son travail. Alec avait donné rendez vous à son paternel pour aujourd'hui et lui était coincé ici à devoir enchaîner correction, appel aux auteurs, imprimeurs, designers de couverture, etc. Ses nerfs étaient à vifs et ce fut l'imprimeur qui fit les frais de sa mauvaise humeur.

Au détour des mots / MalecOù les histoires vivent. Découvrez maintenant