Ancrée à ton port

𝟹𝟿

Deux mois plus tard.

_
_
A dix heures, tout juste réveillée, Harley descendit l'escalier de sa maison en pyjama. Elle avait une faim de loup. L'endroit lui paraissait étrangement calme. Tatiana, Genesis et Daren s'étaient ils volatilisés ?

Elle trouva la pièce à vivre déserte. Dans la cuisine, un petit mot l'attendait, collé sur la portière du réfrigérateur.

« Bonjour, mon amour. On est partis faire un footing. N'oublie pas de prendre tes médicaments.
A tout à l'heure.
Je t'aime. »

Elle fit la moue. Elle aurait voulu le faire aussi. Mais elle se devait de se reposer. Un mois plus tôt, elle avait eut une crise assez grave et avait été hospitalisée durant deux semaines. Toutefois, l'intervention chirurgicale qu'elle devait subir, n'eut pas lieu, car son état était bien trop instable ; elle aurait fini morte sur la table d'opération. Son traitement a donc été revu afin de pouvoir la stabiliser au mieux avant de pouvoir procéder à l'intervention.

Genesis, bien qu'ayant prévu de s'installer aux États-Unis, un de ces jours, dû précipiter sa venue en raison de l'état de santé de sa meilleure amie. Harley était tout pour elle et la perdre serait se perdre elle-même.
Grâce aux relations de Tatiana, elle avait rapidement obtenu un boulot en rapport avec toutes ses compétences. De plus, même si elle n'avait pas pu mettre la totalité de ses affaires en ordre au Danemark étant sur place, avant de venir à New York, elle arrivait avec le soutien de ses amis, à pouvoir le faire correctement à distance. En attendant, elle vivait chez Ostergaard et tout se passait bien.

Après avoir poussé un profond soupir, Harley attrapa une banane et s'assit sur l'un des tabourets hauts du comptoir. Elle grignota tout en gardant les yeux rivés sur un point invisible.
Perdue dans ses rêveries, elle remarqua à peine les trois sportifs qui rentraient de leur course, trempés de sueur.

- Alors, la Belle au bois dormant, tu t'es enfin décidée à te réveiller ? lança Genesis en venant s'asseoir près d'elle.

Harley sortit de sa bulle.

- Oui, comme tu peux bien le voir, Albert. Qu'est-ce que tu as fait de Tat et Daren ?

- Je ne les ai pas abandonné quelque part dans le parc, si c'est ta question ! répondit l'autre danoise, taquine. Ils ne tarderont pas à faire leur entrée.

Elles étaient en train d'échanger avec gaieté lorsque les deux autres firent leur apparition.

- M'man, fit Daren avant de se précipiter vers Harley pour lui faire un bisou.

Au cours de ces deux mois, le petit garçon avait prit pour habitude de l'appeler « M'man » et cela lui réchauffait le cœur.

- Bonjour mon grand, répliqua la danoise en posant un baiser sur son front. Bonjour, chérie, ajouta t'elle à l'attention de sa compagne avant de l'embrasser tendrement.

- Je vous dis tout le temps d'avoir pitié de moi, je ne suis qu'un enfant, cria Daren en se cachant le visage, ce qui fit éclater de rire les trois adultes.

- Alors, dites-moi, qui est le plus endurant d'entre vous ?

- Moi évidemment, répondit Genesis. Mais comme je suis sympa, j'ai ralenti pour qu'ils puissent me suivre.