Ancrée à ton port

𝟺𝟷

- Mon amour, réveille-toi... fit Harley.

Elle embrassa les cheveux de Tatiana, tandis que cette dernière se retourna dans le lit pour mieux se rendormir. Il n'était seulement que 6h30 La danoise lui chatouilla les côtes et incapable de se retenir de rire, Tatiana ouvrit les yeux.

- Bonjour, toi.

- Ce n'est pas dans tes habitudes de me réveiller si tôt, quelque chose ne va pas ? Tu veux que j'appelle une ambulance ? paniqua soudainement, Suarez.

- Kæreste*, je vais bien. Arrête de t'inquiéter comme ça. J'aimerais juste qu'on parle.

Tatiana se redressa sur ses coudes.

- De ... De quoi ?

- Tu te souviens de ce que tu m'as dit lorsque j'ai reprit mes esprits, à l'hôpital ?

- Oui, je m'en souviens.

- Ça a été éprouvant pour toi.

- C'est vrai. Mais la chose la plus horrible était que, tu étais proche de la mort et je ne pouvais rien faire. Nous ne sommes pas mariées ni de la même famille, alors qui devait prendre les décisions pour toi ? Ton cousin, ton seul proche ici a mit tellement de temps pour décrocher son téléphone et pour venir à l'hôpital. C'était horrible, j'ai cru que j'allais te perdre.

Quelques bribes de ce jour traversèrent l'esprit de Tatiana et son cœur se serra. Ce qu'elle avait ressenti ce jour-là était horrible. Elle ne le souhaitait à personne.

- Tat, ça va faire plusieurs jours maintenant que je réfléchis à ça et, prenant en compte le fait que tu es une partie importante de ma vie, je trouve quand même injuste que tu ne puisse pas faire valoir cette place là.

- Tu sais, chérie, si les rôles avaient été inversés, ça aurait été pareil.

- Mmh non, pas du tout. Toi, tu as de la famille ici. Tu as tes frères et sœurs qui peuvent être là pour toi et prendre les décisions qu'il faut. Tandis que pour moi, c'est un peu plus compliqué.

- Tu as raison. Mais où veux-tu en venir ?

- Es-tu prête à assumer d'être celle qui devra prendre soin de moi, si jamais quelque chose m'arrivait ?

- Drôle de question. Il me semble que c'est ce que je fais déjà. Mais, je ne te suis toujours pas.

- Et, es-tu prête à être celle qui devra aussi prendre toutes les décisions concernant mes soins de santé si jamais je me retrouvais inapte à le faire ?

Tatiana hocha la tête.

- Alors, j'aimerais te nommer mandataire, si tu es d'accord bien évidemment. J'en ai déjà parlé à mon notaire et il faudra juste que je signe mais cela ne se fera seulement qu'avec ton autorisation.

- Je suis d'accord, évidemment.

Elles se mirent donc d'accord pour aller signer le mercredi chez le notaire, après le rendez-vous chez la cardiologue. Plusieurs minutes plus tard, elles furent interrompues par un Daren débordant d'énergie, qui se précipita dans leur chambre lorsqu'il eut l'autorisation d'entrer.

Il embrassa Harley, puis vint à sa mère en faisant le tour du lit. Lorsqu'il l'eut embrassé, la danoise l'invita à prendre place à leur côté. Il s'allongea donc entre elles.

- Qu'est-ce que tu fais debout à cette heure, trésor ? C'est dimanche aujourd'hui, fit Tatiana en passant délicatement ses doigts dans les bouclettes de son fils.

- Je sais, maman. Je voulais juste voir si Harley était prête.

- Prête pour quoi ?

- Elle m'a promis qu'on ferait un peu de sport aujourd'hui. Tu n'as pas oublié n'est-ce pas, Harley ?