Chapitre 23 - Hunter

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Je tourne en rond dans ma cellule. Je suis dingue putain. Elle est là. En Californie. À Oakland. Au club. Elle est venue. Pour moi. Ma lumière. Mon ange. Mon monde. Putain. Et je l'ai embrassée. Ouais, je lui ai sauté dessus et j'ai goûté à ses lèvres. Et bordel, depuis le temps que j'en rêvais... Cette foutue sensation... Putain, c'est indescriptible... Bien meilleur que tout ce que j'avais pu imaginer. Un foutu goût de paradis au beau milieu de l'enfer.
Elle. Belle à en crever. Au creux de mes bras. Lovée contre mon corps tendu. Mes lèvres sur les siennes. Ma langue la découvrant et domptant la sienne. Y'a rien de comparable putain. Rien. Et cette fois, c'était pas un foutu rêve à la con à me foutre les tripes au sol. Non, elle était bien là. Dans mes bras. Et j'ai jamais été plus entier, plus vivant et moi-même qu'auprès d'elle. Je respire à nouveau. Mon monde retrouve son axe. Elle éloigne et apaise mes démons. Putain, c'est elle. Ça a toujours été elle. La seule. L'unique. Ma lumière. Mon ange. Celle que je veux derrière moi sur ma Harley. Ma putain de raison de vivre. Ma femme.
Un frisson me parcourt. Bordel ouais, Ma femme. Même si elle ne le sait pas encore. Le Près' avait raison. Je suis un Sons bordel de merde. Je vais porter mes couilles et assumer. Me battre pour elle. Et la faire mienne. La voir, là, à quelques centimètres dans ce putain de tailleur qui laisse entrevoir son corps tout en courbes, j'ai vrillé. Son absence, ce manque d'elle à en crever, ce besoin viscéral de la toucher, de la respirer, de l'embrasser, de l'emprisonner dans mes bras, qu'elle se fonde contre mon corps et de la faire mienne, ça me rend dingue. Bordel, j'ai jamais autant bandé.
Elle est là. J'ai beau me le répéter, putain je réalise pas. Elle est venue. Pour moi. Et elle m'a rendu mon baiser. Bordel de merde. Elle ne m'a pas dégagé. Ses mains se sont posées sur mon ventre, augmentant considérablement ma gaule et sa langue a caressé la mienne avec timidité et douceur. Et ça m'a rendu complètement dingue. J'aurais voulu que ça ne s'arrête jamais. Qu'elle reste là, putain, au creux de mes bras. Ne plus jamais la lâcher. La protéger. L'aimer comme elle le mérite. Je voulais qu'elle comprenne à quel point je suis fou d'elle. J'ai tout dit dans ce baiser. Je ne suis pas doué avec les mots comme elle, mais je sais m'exprimer autrement. Je voulais qu'elle sache que sans elle je crève. Qu'elle est mon monde. Ma lumière. Ma vie.
Mais putain, après je ne sais pas ce qu'il lui a pris. Elle était fumasse. Je ne l'avais jamais vu comme ça. Les yeux noirs, la colère gravée sur son visage, elle a été jusqu'à me dire de la cogner, merde. Que je suis meilleur pour ça que pour causer. Bon, c'est pas faux, mais putain pas elle. Jamais. Je me flinguerai plutôt que de lever la main sur elle. C'est vrai que parler c'est pas mon truc. Et puis merde, pour dire quoi? La seule chose que je devrais lui dire, c'est que je l'ai dans la peau. Que je suis fou d'elle. Que je crève d'amour pour elle depuis qu'on est gosse. Que je crève d'envie d'être auprès d'elle à chaque seconde qui passe, de pouvoir me fondre en elle et me noyer dans ses yeux. Ils sont gravés en moi bordel. Incomparables. Uniques. Elle me fout à genoux en un regard. J'ai l'impression de me retrouver à poil, et pas pour les bonnes raisons. Je ne peux pas la décevoir. Ça me rend dingue. Alors l'avoir mise en rogne après lui avoir roulé notre première pelle, putain, ça me fait chier! Je continue de tourner en rond comme un con, mon cerveau ravagé par les questions.
Je m'attendais pas à ça. Ni à elle, à elle ici. Ni à craquer, à lui sauter dessus et lui rouler la pelle du siècle. Encore moins à ce qu'elle me la rende pour me fumer dans la foulée. Qu'elle me pousse dans mes retranchements pour me faire réagir. Mais putain, qu'est-ce qu'elle espérait? Qu'on ait cette foutue conversation là, au beau milieu du parloir? Plutôt crever! Si je dois lui dire ce qu'elle représente pour moi, ce sera dans un endroit plus... moins... Moins merdique putain. Je choisirai quelque chose de plus romantique. Ouais, rien à foutre de passer pour un con. Je veux quelque chose qui soit digne d'elle. Putain, je veux pas foirer. Et puis y'a qu'à mater mes frangins avec leur nana, ils sont tous en mode canard. Et le premier qui moufte, je l'encadre. Je la veux plus que tout. Et elle mérite le meilleur. Tellement mieux qu'un putain de biker...Ou deux.
Bordel, je l'avais pas vu venir celle-là. Qu'elle ait fait chavirer le cœur de mon frère. Putain, quand j'y pense... L'image d'Anchor, cravaté, en costard me tire un putain de sourire. Elle a réussi à le foutre à genoux. Lui, ce mec dur et froid, qui ne fait jamais de sentiment. Il s'est laissé approcher et elle l'a ensorcelé. Putain, jamais j'aurais pu l'imaginer même dans mes rêves les plus fous. Mon frère. Ma femme. Bordel de merde.
Quand je l'ai vue le regarder, se mettre entre nous et me hurlait dessus parce que j'avais amoché sa petite gueule d'amour, putain j'ai vu rouge. J'ai eu envie de lui démonter la gueule à ce connard. Mon frère. Ce traître. Baiser ma femme. S'amuser avec elle. Putain, j'aurais pu le buter. Et bordel, j'en ai eu envie. On ne touche pas à mon ange. La regarder c'est déjà trop. Alors quand je l'ai vue lui jeter des regards désolés, le défendre, le caresser, le soigner, ce qu'elle a toujours fait pour moi, j'ai vrillé. Ce sentiment de ne plus être si important pour elle. Qu'elle puisse faire tout ça pour un autre... J'ai eu les boules puissance dix mille. J'avais juste un objectif, faire payer ce connard pour sa trahison, pour avoir osé toucher Bri.
Mais putain, je ne m'attendais pas à ce qu'elle réussisse à percer ses défenses. À dompter le loup solitaire. À le mettre à genoux. Depuis l'autre salope de Tracy, pas une seule gonzesse n'a trouvé grâce à ses yeux. Comme moi, sa belle gueule les attire, le blouson et la Harley font le reste. Il en a baisé des milliers. Pas des thons, des gaulées comme des avions de chasse. Mais aucune qui n'ait eu le cran de lui tenir tête. De le regarder droit dans les yeux et de l'envoyer se faire foutre. Sauf mon ange. Et putain, ça ne m'étonne pas.
Jamais je n'aurais pu imaginer, même dans mes rêves les plus dingues, qu'Anchor puisse tomber amoureux, et encore moins de mon ange. Putain, cette idée m'arrache un foutu sourire. J'ai jamais été aussi heureux. Elle, notre femme. Putain. Le pied. Ouais, encore faut-il ne pas merder.
Ces derniers mois, mon envie de me poser est devenue très forte, voire irrépressible. Jusqu'à envisager de le faire avec cette salope d'Amber. Mais Anchor a posé direct son véto après m'avoir collé une bonne droite pour l'avoir envisagé. C'était une grosse connerie, c'est clair. Mais bordel, j'avais besoin de ça. Imaginer que quelqu'un m'attende. Que je compte pour elle. Et Bri ayant refusé de venir, putain j'avais la rage. Je me suis dit que j'étais rien pour elle. Que si même avec le décès de ma mère, elle refusait de me rejoindre, c'est qu'elle s'en foutait carrément. Qu'elle avait peut-être un mec. Et rien que l'idée me fout encore la haine aujourd'hui.
Mais putain, j'ai pas rêvé. Elle m'a rendu mon baiser. Elle m'a embrassé aussi. Putain ouais, elle m'a embrassé. Et cette sensation... Elle est gravée au creux de mes tripes. Celle d'être enfin entier. Complet. D'être enfin moi. Je la veux. Je la veux tellement que putain, je serais prêt à tout. Et va pas falloir merder. Mon frère dit qu'elle a les épaules pour nous. Mais pour l'instant, elle ne sait rien des pratiques du Club. Et vu comme elle m'a pourri, j'ai du boulot avant qu'elle envisage seulement que je sois fou d'elle, alors qu'elle m'accepte. Bordel, elle va m'en faire baver. Mon ange est du genre déterminée et tenace. Mais putain, je ne vais rien lâcher. Je vais m'arracher pour elle. Parce qu'elle est tout ce que je veux. Tout ce que je désire. Tout ce dont je rêve.
Et je ne suis pas le seul. Je n'ai jamais vu mon frère comme ça. Aussi mordu. Il la veut tout autant que moi. Putain, combien y'avait de chances que ça arrive? Mais lui est en passe de réussir. De pouvoir la serrer dans ses bras. L'embrasser. La caresser. La goûter et se perdre en elle. Bordel, je ne l'ai jamais autant envié qu'en ce moment. Pouvoir s'endormir à ses côtés. Se réveiller près d'elle. Putain, je pourrais tuer pour ça. C'est mon objectif. Qu'elle nous accepte. Qu'elle soit nôtre. Il faut d'abord qu'on est cette foutue conversation. Bri et moi c'est tellement la merde... Et depuis longtemps... Par quoi commencer? Bordel, je ne suis pas bon pour ça. Me livrer. Parler sentiments. J'ai déjà l'impression d'être à poil quand elle me regarde... Plonger dans ses yeux et lui dire qu'elle est le centre de mon monde, que je ne respire que lorsqu'elle est près de moi et que je suis fou d'elle depuis qu'on est gosse, ça va être une putain de boucherie.
Je tourne en rond comme un lion en cage à cette pensée. Quand il s'agit de Bri, je me comporte comme le roi des connards. Bordel, faut pas que je foire. Faut pas que je foire.
- Putain de p'tit lot l'avocate, lâche Styx en entrant dans la cellule avec un p'tit sourire de merde, interrompant mes pensées.
- Ta gueule, réponds-je à cran.
- Moi qui cherchais une chatte, je la baiserai bien bordel. Elle est gaulée de fou. De beaux nibards. Un cul d'enfer. Et...
Il n'a pas le temps de terminer que je le colle contre le mur à deux doigts de lui en mettre une.
- Tu ne la regardes pas. Ne la touches pas. Ne l'imagine même pas putain.
Je le fixe pour qu'il est le temps de bien lire la menace dans mon regard. C'est mon frère, mais s'il touche à Bri je lui défoncerai la gueule sans remords. Un sourire victorieux se dessine sur sa sale gueule d'enfoiré et il éclate de rire.
- C'est elle, putain je le savais lâche-t-il toujours avec ce p'tit sourire que j'ai envie de lui faire ravaler.
Sans le lâcher, j'acquiesce.
- Bordel, mais qu'est-ce que tu branles? Tu pensais que tu ne la reverrais jamais et elle est là mec!
- Je sais putain, je sais, grondé-je.
- Bordel, dis-moi que t'as tenté un truc? Que t'as essayé de la serrer?
Devant ma tête renfrognée, il grogne.
- Putain tu rêves d'elle chaque putain de nuit, tu murmures son prénom et t'as rien fait! Bordel de merde! Elle est encore là mon frère, alors tu vas bouger ta putain de carcasse et aller jouer les bonhommes...
- Je lui ai roulé une pelle, lâché-je en relâchant ma prise pour me mettre à tourner comme un lion en cage, et c'était le paradis putain. Elle m'a embrassé aussi.
Il sourit et s'apprête à dire quelque chose quand je clos cette conversation de merde.
- Tout ça pour me pourrir deux minutes après.
Styx éclate de rire.
- Mec, faut croire que t'as perdu la main, rigole-t-il comme un crevard. T'es plus aussi bon qu'avant! Les gonzesses te tombent plus direct dans les bras! C'est la merde mon frère!
Une envie de lui éclater la gueule me traverse avant de réaliser qu'il a raison cet enfoiré. Bri c'est pas juste une gonzesse de plus qui va me tomber dans les bras pour ma belle gueule ou mon cuir. C'est une putain de nana. Et elle mérite tellement mieux que ça. Que je me batte pour elle. Je ne suis plus ce p'tit con qu'elle a connu qui dégommait la gueule de tous ceux qui osaient juste la regarder. Bon, ça je pourrais encore. Mais putain, je suis un ex-SEAL, un Sons, un homme aujourd'hui. Je vais m'arracher pour elle. Elle veut qu'on parle. Bien. C'est ce qu'elle aura. Le choix. Quoiqu'il m'en coûte.
- Ouais frangin. C'est ça, lâche mon co-détenu en me fixant comme s'il lisait dans mes pensées. À toi de tout faire pour qu'elle reste. Arrête de te prendre la tête et fais ce que tu fais de mieux, passe à l'offensive, mec.

Sons of Hell - La Vengeance de NémésisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant