"- Tu as détrôné la science."
L'un était amoureux de la science, désintéressé de tout sentiment.
L'autre tombait inlassablement sous le charme de son regard et de son sourire.
Et ensemble, ils découvrirent la Beauté simple d'émotions naissant...
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— Senku, je ne lui fais pas confiance, c'est la première fois que je le vois... C'est peut être un espion de Tsukasa, chuchota une blonde à l'oreille du vert.
Senku tourna alors les yeux vers le nouveau venu. Il était vrai qu'il ne l'avait jamais vu traîner par ici. Il ne put s'empêcher de se féliciter intérieurement: l'odeur de ses ramens avait sûrement attiré l'inconnu.
— Kohaku, je pense qu'il est seulement subjugué par mes talents de cuisinier, répondit Senku d'un air plus que sérieux.
Il reçut une tape amicale à l'arrière du crâne de la part de son amie qui partit ensuite rejoindre Kinro et Ginro plus loin. Profitant du départ de la petite blonde, Senku observa une nouvelle fois l'inconnu. Il avait des traits fins et la marque de craquelure de la pierre due à la dépétrification lui donnait du charme. Ses cheveux bicolores, plus longs du côté droit, faisaient ressortir ses yeux obsidiennes. Assit sur le bord d'un rocher, il goûtait les nouilles préparées plus tôt par le royaume de la science. Senku s'avança vers lui et se posa à ses côtés sur la grosse pierre.
— Je ne t'ai jamais vu par ici, entama le vert.
— Effectivement, je viens du royaume de Tsukasa, répondit l'inconnu sans aucun tact n'essayant même pas de cacher qu'il appartenait à l'autre camp.
Il fallait le dire, Senku était un garçon dur à surprendre et en une seule phrase, le nouveau venu avait réussi à le perturber.
— Que viens-tu faire au royaume de la science ? J'imagine que tu es un espion...
— Je suis venu vérifier si tu étais mort, Ishigami Senku.
Vérifier s'il était mort? Alors Yuzuriha et Taijū avaient réussi à atteindre l'autre camp? Il ne put s'empêcher de sourire: cela faisait plusieurs mois qu'ils s'étaient séparés: lui, feignant sa mort pour reconstruire l'ancienne civilisation moderne et eux chez Tsukasa lui affirmant qu'il l'avait bien tué et qu'ils se ralliaient à sa cause. Sacré grand dadet...
— Je constate, sans réelle surprise, que tu es bien vivant, reprit le bicolore.
— Dis-moi, qui es-tu, monsieur l'espion ?
Enfin, l'inconnu tourna ses yeux vers lui et planta son regard grisâtre dans les rubis de son interlocuteur. Après l'avoir fixé quelques secondes, il lui sourit.
— Gen Asagiri, mentaliste. Enchanté monsieur le mort-vivant.
Définitivement, l'inconnu était charmant.
— Hum, mentaliste... J'me disais bien que ta tête me disait quelque-chose.
— Sûrement la télévision ou l'un de mes livres... La belle époque... N'est-ce pas mon petit Senku ?
Mon petit Senku ? Depuis quand était-il le petit Senku de quelqu'un ? Décidément, ce Gen le déboussolait. Il avait une facilité à parler, même avec « l'ennemi » ainsi qu'une façon de sourire et de regarder qui l'intéressait. Gen finit enfin son bol de nouilles et le posa au sol.
