Chapitre 18

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Soane entre dans son hameau, suivie par les nouveaux visiteurs. Elle salue les villageois qu'ils croisent, habitués par la présence d'étrangers. Iris leur sourit, tout en observant avec curiosité les habitations. Elle n'a jamais rien vu de tel. Les murs sont bruns et lisses, comme s'ils avaient été bâtis avec de l'argile. Quelques poutres en bois soutiennent et jointent les blocs de terre. Les toitures, en revanche, sont faites de pailles et de blés assemblés ensemble par des gerbes. Quelques-uns des bâtiments ne comportent qu'un étage et sont plus ouverts, contrairement à d'autres qui comportent deux voire trois étages et ne sont composés que de quelques fenêtres. Ce doit être les habitations.

Soane emmène le groupe de voyageur dans l'une des maisons. En guise de porte d'entrée, ils ont posé un drap très épais qu'ils relèvent chacun à leur tour. Iris s'arrête devant l'entrée, voyant Iago courir vers elle. Il grimpe sur sa jambe et sur son bras jusqu'à accéder à son épaule.

Une fois accompagnée du petit animal, la soignante entre. Elle arrive directement dans une grande pièce, meublée par des mobiliers en bois. Une table trône au milieu de la salle, à proximité d'un énorme trou où fument des braises refroidies. Dans la pièce adjacente, un canapé fait de cordes et de coussins attire Tanguy qui s'y installe après y avoir été invité par Soane.

- C'est confortable ! s'étonne le messager.

Soane approuve d'un signe de tête alors que les compagnons de Tanguy prennent place à ses côtés. Leur hôte s'éloigne alors jusqu'à des escaliers et prend une grande inspiration.

- Patch ! crie-t-elle en bas des marches.

Le cœur d'Iris se glace instantanément. Patch... Ce prénom... Enfin, non. Ce n'est pas le moment d'y penser. Ce n'est pas l'homme qu'elle connait, c'est impossible. Celui qu'elle connait est mort. Devant ses yeux. La jambe d'Iris se met alors à trembler, sans qu'elle ne puisse rien y faire. Comme s'il comprenait ce qu'il se passait, Iago se frotte tendrement contre le cou de sa maîtresse, qui le caresse aussitôt.

- Mon frère est sûrement en train de travailler, mais il va bientôt arriver. Alors, vous voyagez ? demande Soane.

- Nous voulons rejoindre la mer, explique Lylian.

Soane acquiesce et se lève. Quelques secondes plus tard, elle arrive avec une vieille carte, semblable à la leur.

- Nous sommes ici, leur dit-elle en montrant un point du doigt. Pour arriver à la mer, vous pouvez y aller en ligne droite. Arrivés à la rive, faites attention : les habitants là-bas n'ont pas notre talent pour ce qui est de l'accueil. Demandez un gars dénommé Kozma, il vous aidera. C'est tout ce que je peux dire pour vous aider.

- Merci, tu nous aides beaucoup, la remercie Tanguy.

Les autres acquiescent pour soutenir ses propos. Soane replie alors la carte et s'assied en face d'eux.

- Avec plaisir. Alors parlez-moi de vous. D'où venez-vous ?

- Je viens d'Hendel, une ville un peu plus au nord, explique Iris.

- Il y a quelques mois, un grand groupe de personne se déplaçait. Je pense qu'ils viennent de la même ville que toi. Est-ce possible ? demande Soane.

- Nous devons les retrouver, l'informe Iris. Est-ce que tout le monde allait bien ?

- Quelques personnes étaient mortes de faim. Nous les avons recueillies dans le village. Mon frère s'occupe sûrement d'eux en ce moment.

Les Sans-Classes. Iris soupire de soulagement à cette nouvelle. Ça lui indique deux choses : Hendel est bel et bien passé par Nova Cirrus et les Sans-Classes seront maintenant bien traités.

Leaving Ebrea  { Terminée }Où les histoires vivent. Découvrez maintenant