Justice of Shadow [Albert x OC] [Terminé]

4 : Le Comte

Nous venions à peine de nous installer dans un restaurant à proximité. Le Comte tenait absolument à ce que je marche le moins possible. Il se fit vraiment remarquer par tout le monde. J'avais l'impression qu'il adorait ça. Malgré tout, il fit preuve de galanterie en me laissant passer en premier ou en reculant ma chaise pour que je puisse m'asseoir.

Nous commandions chacun notre repas. Cet homme était d'humeur joviale. Je n'aimais pas ça du tout. C'est comme si en concluant ce contrat, je l'avais aidé d'une quelconque manière et ça m'obsède davantage...

J'opta pour une entrée copieuse. Le Comte se laissa à une salade également. Le serveur nous déposa du vin. Albert commença à s'en servir et moi aussi.

- Il n'y a qu'ici qu'est servi le Château Blanc spécial de France, débuta-t-il.

- Dois-je en conclure que vous êtes alcoolique ? répondais-je de mauvaise humeur après avoir piqué dans ma salade. 

- Je n'utiliserai pas ce terme là, disons plutôt que j'apprécie particulièrement l'alcool, dit-il en buvant une gorgée.

- Vous arrangez les mots à votre sauce à ce que je vois. Je crois que j'ai affaire à un passionné d'alcool, non ?

- Voyons, vous exagérez. J'éprouve seulement le besoin d'en boire régulièrement, étira-t-il un sourire. 

Il se paya vraiment ma tête ! 

- D'ailleurs, en parlant de passion, quelles sont les vôtres ?

Le Comte essaya de causer, mais peu importe les questions qu'il me posera, j'en répondrais le moins possible.

- L'art et le dessin en particulier. Mon majordome est compétent, il me donne des cours régulièrement. J'aime l'équitation et les jeux de société. Mais rien d'extraordinaire. Et vous ? 

Me voilà contrainte à converser avec lui...

- Mes passions sont un peu... illégitimes... il ne vaudrait mieux pas en parler, déclara-t-il en remuant son verre de vin.

- Quel tordu celui-là ! pensais-je à voix basse en grinçant des dents, à part se moquer de moi, il n'a vraiment rien d'autre à faire... 

Je me demandais si j'ai bien fait de conclure cet accord avec lui. Que vais-je bien dire à mes parents ? Je lâcha subitement ma fourchette, la laissant tomber sur le bord de la table, en déviant le regard du Comte. 

- Vous me paraissez soucieuse mademoiselle, insista ce dernier, puisqu'on est dans l'intimité, pourquoi ne pas me raconter ce qu'il s'est passé avec votre œil ?

- Je vous ai déjà averti que je ne dirai rien, lui soumettais-je fermement. Alors n'insistez pas !

- C'est dommage, je me faisais une joie de mieux vous connaître. J'estime être en mesure de vous aider de tout mon possible, maintenant que nous devions collaborer à propos terres...

Je ne sus pas quoi répliquer à cela. J'ai sans doute la plus grande envie de quitter le restaurant. Mais ce ne serait malpoli. Je me remis soudainement à paniquer. À cause de mes souvenirs de cette nuit horrible. Je me perdis dans mes pensées alors que ce Comte attendait une réponse de ma part. Je n'avais pas besoin de faire dans la confidence.

- Je ne suis pas à l'aise avec cela.

- Je n'y vois pas d'inconvénient. Si je puis vous donner un peu de réconfort...

Albert se mit à caresser ma main. Je l'enleva immédiatement.

- Foutez-moi la paix, bon sang ! haussais-je le ton.