Justice of Shadow [Albert x OC] [Terminé]

14 : Les deux détectives

Travailler pour le Prince du Crime ? Voilà qui occupait mes pensées jour et nuit... et il n'y avait pas que ça...La déclaration soudaine d'Albert m'a rendu confuse. Est-ce que le Comte a vraiment des sentiments ou se sert-il de son charme pour que je rejoigne sa cause ? Je n'en sais trop rien ! Néanmoins, tout ça me faisait souffrir. Je n'arrivais plus à avaler un bout de ma nourriture sans que son visage vienne me perturber. Mes domestiques remarquaient quelque chose n'allait pas. Pourtant, impossible de leur toucher un mot. Je ne répliquais même plus aux commérages de Stella, et je n'écoutais plus les cours de Bénédict.

Il me fallait m'aérer. Cela faisait plus de deux semaines que je n'avais pas mis le pied à l'extérieur. Les enfants devaient s'inquiéter. Je ne savais pas trop pourquoi mais j'avais le cœur déchiré... comme si la déclaration d'Albert m'avait ouvert les yeux. Depuis, il hantait mes pensées... et j'ai soudainement regretté les fois où je l'avais repoussé... Je craignais que finalement, ce ne soit dans ma tête que ça ne tournait pas rond. J'étais peut-être malade. J'avais perdu du poids et des forces à sauter la quasi totalité de mes repas...

Aujourd'hui, je m'habille d'une robe victorienne entièrement orange. Je m'apprête à me diriger à l'extérieur, mais Stella et Bénédict m'interpellent :

- Maîtresse, où comptez-vous vous rendre dans cet état ? Depuis votre goûter avec Albert, vous avez une tête d'enterrement ! Le Comte aurait-il repoussé vos avances ? Parlez, maîtresse... je vous en supplie ! De plus, votre robe est mal ajustée !

Stella ne peut pas s'empêcher de réajuster les nœuds de ma robe.

- Maîtresse, Monsieur Albert aurait-il dit quelque chose sur vous de compromettant ? me demande Bénédict.

- Vous ne comprenez donc rien à rien ! répondais-je en me mettant à pleurer.

Je sors, en demandant un cocher dans la rue. Je grimpe et je lui demande de me déposer devant les écuries de Stanley. Çela me changera peut-être les idées...

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Il n'y a vraiment rien à faire ! J'ai beau discuter avec des gens, jouer à des jeux d'échecs, auxquels j'avais même perdu, enseigner aux enfants, m'acheter de nouveaux vêtements, Albert continue de me tourmenter l'esprit. Je me répète constamment sa déclaration. Pourtant... c'est le fait qu'il m'ai révélé qu'il soit le Prince du Crime qui devrait me tourmenter, pas sa déclaration ! J'aurai beau l'oublier, il y a toujours un objet qui me le rappelle...

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J'ai recommencé mes activités avec mes domestiques, sans pour autant leur parler d'Albert. De toute façon, j'en avais pas besoin, Stella me le rappelait déjà. Ce soir, nous avons tué un homme du nom de Robin Hood. Un haut classé qui profitait des corps de femmes dans les rues les plus sombres de Londres. User de la manipulation me répugne en tout point...mais pour le moment, ce n'est pas le problème actuel. Stella me reproche de ne pas lui avoir laissée porter le coup de grâce. J'ai beau lui expliquer qu'il ne faut pas que le détective de Londres vienne à penser que le tueur a changé de stratégie. Mais cela, elle ne voulait pas le comprendre. Tout le long du trajet du retour, nous nous sommes criées dessus. Au point que Bénédict en soit gêné. Il demandait à Stella de bien vouloir respecter mes décisions et qu'elle n'avait pas son mot à dire, mais la bornée de service n'a pas changé d'avis.

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Ce matin tôt, j'ai pris le train en direction de Darlington. Il paraît qu'il y a une bijouterie réputée. J'aurai bien emmené mes domestiques, mais j'ai besoin d'être seule. En espérant que je ne croise personne sur la route. Pendant le trajet, j'ai lu un livre, puis je me suis endormie jusqu'à l'arrivée. J'avais très peur seule, mais ce n'est pas la première fois que je me rends dans cette ville. Je l'apprécie beaucoup, ça change de Londres. Les petits canaux qui coulent, les champs de verdure, le pont sur lequel je dois passer pour accéder au cœur de ville laisse traverser une rivière et j'en passe ! Les maisons sont construites de pierre et j'aperçois déjà l'horloge de la ville. L'air me paraît si pur. Dire que je n'ai pas vu le soleil depuis trois semaines.