Dark Temptations

15. Penses tu que le diable soit doté d'un cœur?

Caelan

C'est le bordel dans mon crâne, et cela ne fait qu'intensifier la colère que je ressens. Mon père m'observe, sa vie entre mes mains, je suis le seul encore une fois à décidé si je coupe le fil de vie. Je le voudrais, je l'ai toujours voulu depuis que je suis dans ce putain d'univers à la con, mais je voudrais pouvoir le faire souffrir sur la longueur. Lui offrir une mort lente, douloureuse et agonisante, comme il le mérite. 

Je ne comprends rien à ce qui m'arrive, tout ce que je sais, c'est que j'ai l'horrible impression de brûler de l'intérieur. J'ai l'impression que mes poumons s'embrasent, alors que je me consume sous la colère. 

C'est quoi ce bordel!!

Aver m'a parlé de la culpabilité, je suis allé chercher sur Google pour savoir ce que c'était exactement, mais je ne pense pas que ce soit de soit dont je suis victime. Je n'arrive pas à mettre de mots, ni d'explications sur ce qu'il se passe. Tout passe par ma colère, mon besoin d'hurler à l'intérieur de moi. 

- Caelan, fit Aver fermement, lâche ça. 

J'émets un grognement, puis fixe mon père dans les yeux. Il fut longtemps mon exemple, mon mentor, celui que je voulais rendre fier, à n'importe quel prix. Je voulais qu'il me voit tout simplement,  qu'il lâche cette organisation trente secondes, et qu'il voit quel homme je pouvais être. Je l'est laissé faire de moi ce que je suis, et aujourd'hui je me retrouve coincée dans cette haine constante envers moi-même. Je suis le monstre qu'il voulait....Et que maintenant il craint. Je voudrais pouvoir envoyer tout balader, et me barrer, mais j'y est trop pris goût, c'est fini, je suis condamné. 

- Dégage de chez moi, je veux que tu te bares et si jamais je te revois dans les parages, fis-je froidement en remettant la sécurité du flingue, compte sur moi pour te saigner comme un porc, jusqu'à ce que tu me supplies d'abréger tes putains de souffrance. 

Aver soupire lourdement, alors que dans le regard de mon père quelque chose change radicalement. Je le tuerais, pas aujourd'hui, mais je me fais la promesse de le faire. Je me vengerais de tout, à travers cette merde. Il se lève, toujours sur la défensive, puis prend ses jambes à son cou. J'évite ensuite le regard de mon ami, que je sens alors lourd sur moi. 

Je voudrais pouvoir disparaître, sans jamais me poser de questions. Etre seul, et tranquille putain. Juste cinq minutes... 

Je me redresse aussitôt, en continuant d'ignorer le regard accusateur d'Aver, je monte les marches quatre à quatres, et m'enferme dans la chambre avec elle. J'inspire calmement, puis me tourne doucement vers le lit, où elle dort toujours. Je ne sais pas si elle m'entends, et parfois je l'espère autant que je préfère me dire qu'elle n'entends pas. Je m'avance doucement, comme si chaque pas allait finir par la réveiller, et m'installe sur le lit à côté d'elle. 

Elle est paisible... 

J'aurais du lui faire un peu plus confiance, elle n'aurait pas réagis ainsi... 

- ...Mais ta peur devait sembler réelle, soupirais-je en l'observant, tu n'aurais pas eu peur si je t'avais dit le fond caché du plan.... 

Je me demande si j'aurais pu réussir le plan, en la laissant tout savoir. Ces questions n'auront jamais de réponses, et elle restera toujours victime d'un accident. Elle a frôlée la paralysie complète, et je ne sais pas quel miracle, elle ne l'est pas. Je voudrais comprendre pourquoi elle est ainsi avec moi, pourquoi elle crois que je peux être doté d'un cœur. Pourquoi semble t-elle convaincue que je suis doté d'une once d'humanité?! 

- Pourquoi es tu si ....optimiste mon ange...?! demandais-je au silence qu'elle apportait. 

Je la fixe longuement, me demandant si elle est sincère. C'est bien la première personne qui m'écoute, sans me juger à haute voix. Elle a écoutée, sourit et promis de ne rien dire. Aver l'avait fait au début, mais quand mes secrets sont devenus trop durs à gérer pour son esprit, il est allé en parler à un autre ami, et celui ci est allé tout raconter à mon père, en bonne balance qu'il était. Je l'est tué, mais j'ai épargné Aver, qui s'en voulait atrocement. Je le laisse penser que je suis toujours apte à lui parler, alors que je garde des réserves en sa présence. Mais Aéna non, elle semble me comprendre, ou si ce n'est pas le cas, alors elle essaie.