Dark Temptations

22. Tel un ange

Je vais finir par l'insulter tout compte fait. Nous sommes dans la voiture, sur la route depuis au moins une demi-heure, et dès que je veux lui poser une question, il m'ignore totalement. Je ne le connaîtrais pas, et je ne saurais pas comment il fonctionne j'aurais clairement fini par douter de ma propre existence ici. 

Il reste le regard rivé sur la route, tandis que je lui jette de légers regard de temps en temps. Je digère assez mal le fait qu'après ce qui a eu dans la salle de bain, il m'ignore comme si j'étais absolument personne. C'est quelque chose que je supporte pas, être prise pour une conne... 

On finit par arriver devant chez lui, et une fois la voiture à l'arrêt, je n'attends pas qu'il éteigne le moteur pour descendre, et me diriger vers la porte d'entrée sans l'attendre. Une fois à l'intérieur de la maison, j'inspire un bon coup, sourit à Aver qui se trouve sur le sofa, à m'observer doucement. 

Je disparaît dans la cuisine quelques minutes,  quand je reviens dans le salon Caelan est adossé au mur, en pleine discussion avec Aver. Une fois qu'il m'aperçoit il se stop net, ce qui m'assène un nouveau coup. C'est réellement un connard, putain. 

- Alors, ce petit séjour au casino t'a plu poupée ? demande Aver en me souriant chaleureusement.  

J'hausse les épaules, nonchalamment, puis soupire. Je peux apercevoir Caelan arquer un sourcil, alors qu'Aver acquiesce doucement. 

- J'ai arrêté de compter le nombre de fois où j'ai failli crever, fis-je en buvant une gorgée de mon verre  d'eau, mais le lieu était magnifique. 

Aver éclate de rire, alors que de son côté le brun se crispe légèrement. 

- J'aime y aller pour les femmes moi, fit doucement Aver pensif, elles respirent si fort la luxure... 

Je souris, puis acquiesce doucement. 

- Je vais aller ranger ma valise, fis-je en souriant doucement, tu n'a besoin de rien ? 

Aver secoue la tête en négation, puis je m'éloigne en ignorant totalement le brun, qui n'a pas le temps de me dire quoique ce soit. Il veut m'ignorer et ne pas assumer ce qui a pu se passer, soit c'est son droit, mais qu'il ne me demande pas à moi d'être d'accord avec son comportement. 

J'ai tué quelqu'un, j'ai faillie mourir en essayant de lui sauver la peau, il m'embrasse, puis pouf, je n'existe plus. Non merci, j'ai pas le temps de surveiller chaque états-d'âmes de monsieur. Je suis trop concentrée sur le fait de ne pas crever à chaque pas que j'effectue. J'entre dans la chambre, puis dépose la valise dans un coin avant de me jeter sur le lit. 

Je voudrais que tout ça s'arrête putain. 

La porte de la chambre s'ouvre, je me redresse doucement, et me fige quand je me retrouve face au brun, adossé contre l'encadrement de la porte. Il me fixe doucement, alors que je me renfrogne et attend qu'il me dise ce qu'il veut. 

- Tu veux de l'aide ? me fit-il en désignant ma valise. 

Mon cerveau bug, alors que je le fixe longuement. Il se fout de ma gueule ? Il rigole j'espère. Tiens, d'un coup j'existe à nouveau...? Je croise les bras sous la poitrine, puis secoue négativement la tête, sans jamais lâcher son regard. 

- Non merci je devrais m'en sortir,  fis-je plus sèchement que prévu. 

Il baisse quelques secondes le regard, puis se redresse avant d'acquiescer. Il disparaît sans rien dire d'autre, et les nerfs me montent. Je voudrais le rattraper pour lui demander ce qui se passe dans son putain de crâne, pourquoi il m'a embrassé, et surtout d'arrêter de m'ignorer parce que je commence réellement à me vexer de son attitude.