─── ❝ 𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓𝟑 ❞ ───

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┌───── • 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 𝒑𝒓𝒆𝒄𝒆𝒅𝒆𝒏𝒕 •

Moi qui pensais avoir perdu ma faculté de ressentir les émotions, voilà que je perdais mes moyens avec de simples retrouvailles.

Cela allait me poser de sérieux problèmes plus tard, alors, pourquoi éprouvais-je un certain soulagement ?

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『 𝟐𝟐 𝐣𝐮𝐢𝐥𝐥𝐞𝐭 𝟐𝟎𝟎𝟓 』


☼⁰⁹ ᴴ ³⁰☼

Allongée par terre et scrutant le plafond sale de mon salon, je laisse mon regard se perdre sur les lattes de bois mal découpées.

Dans un soupir, un nuage de fumée grisâtre s'échappa de ma bouche.

Exprimant un portrait fatigué, je replace ma cigarette, que j'avais commencé, entre mes lèvres puis relâche mon corps étalé sur le parquet de mon salon.

Depuis la mésaventure de la veille, je ne cessais de réfléchir aux dires de Takeomi que j'avais croisé dans ce bar miteux.

Comment en deux ans de travail ici, je n'ai pu le croiser que maintenant ? Il avait l'air d'être un habitué du coin avec toutes ces bimbos aux gros seins collées à lui. Alors pourquoi ne l'avais-je pas vu avant ?

Expirant fortement, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette.

Peut être était-ce mieux, pour lui et moi, qu'on ne se soit pas croisé avant, en soi. Et puis si Takeomi..

Écarquillant les yeux grands comme des soucoupes, je manque de m'étouffer avec la nicotine qui stagnait dans ma gorge.

Immédiatement, je me relève en recrachant mes poumons, tentant de reprendre ma respiration.

Une fois remise de ce petit contre coup, je scrute d'un air stupéfait le sol sur lequel je me reposais depuis tout à l'heure.

..si j'ai pu croiser Takeomi, je pourrais très bien recroiser d'autres personnes. Surtout si maintenant il sait que je suis dans les alentours.

A cette pensée, je déglutis en tentant de récupérer le peu de salive qui résidait dans ma bouche.

Ma cigarette entre les doigts, et mon corps habillé d'un simple débardeur ainsi qu'un mini short en coton, j'étudie mon salon à la recherche d'une occupation pouvant faire disparaître cette sensation qui venait de se déposer sur mon cœur.

Un sentiment trop lourd à contrôler.

Une sensation grisante qui ne cessait de se répandre et qui allait me travailler pendant longtemps maintenant qu'elle avait atteint mon esprit.

L'espoir de le recroiser.

Refusant d'imaginer un tel scénario, je balance ma tête de droite à gauche pour effacer de ces pensées de mon cerveau.

Non, Sachiko ! Il ne faut pas. Si je suis partie c'était pour son bien, à lui, et à tous les autres.

Cherchant à refouler ces mauvaises idées, je me lève immédiatement et empoigne la télécommande de ma télé, qui émettait une ambiance d'arrière-fond depuis tout à l'heure, puis l'éteins.

Traînant des pieds, je me dirige vers le balcon du salon. D'un geste sec, j'ouvre les volets que j'avais fermé pour que la chaleur ne rentre pas, puis m'accoude aux rambardes rouillées qui laissaient à désirer sur leur solidité.

𝐋'𝐀𝐍𝐆𝐄 𝐆𝐀𝐑𝐃𝐈𝐄𝐍 ² #Wakasa I.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant