Ma plus belle plume

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Le 28 septembre 1948, à Salzbourg

Oh ma très chère Elfride ! Dès que j'ai vu ton annonce dans le journal, tu te doutes que je me suis empressée de répondre. Je suis rentrée chez moi, j'ai saisi ma plus belle plume, pris mon plus beau papier et ma plus belle encre et j'ai écrit, écrit.... Je te remercie de ce que tu as mis en œuvre pour nous sauver, moi et Salomon. Jacob a disparu, il est certainement mort. Quand à Rebecca, je ne sais ce qu'il est advenue d'elle. Je ne connais que le sort de Salomon, qui n'est malheureusement pas enviable. Il a été mis à mort à Bergen-Belsen, peu avant la libération des camps. Oh Elfride ! Si tu savais comme nous avons souffert. J'ai hâte de te revoir. J'irais à Berlin le 7 octobre. Je viendrais te voir. Comment vont Friedrich, Dietrich, Constanze et Thomas ? Ils ont sûrement tous bien grandis. Je ne me suis pas remariée, mais je manque cruellement d'affection. Et même si personne ne pourra remplacer mon bon Jacob, peut-être trouverais-je un ami, tout au plus.

Ton amie, Sarah Fridman

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